L’Association islamique du Manitoba invite les non-musulmans à célébrer le ramadan

L’Association islamique du Manitoba organisera un rassemblement communautaire vendredi à la grande mosquée de Winnipeg pour la rupture du jeûne. (Photo d'archives)
Photo : (Jeff Stapleton/CBC)
L’Association islamique du Manitoba demande aux non-musulmans de jeûner et, par la suite, de rompre le jeûne avec la communauté musulmane vendredi, soit le deuxième jour du ramadan.
Pour souligner cet événement communautaire, l'association organisera un rassemblement à la grande mosquée de Winnipeg, sur la rue Waverley.
Les non-musulmans sont invités à y assister, même s’ils ne participent pas au jeûne pendant la journée.
Une des membres de l'Association islamique du Manitoba, Alexandria Mercil, affirme que la communauté était bien curieuse, mais incroyablement peu familière avec l’islam
, à l'occasion d'une journée portes ouvertes organisée à la grande mosquée de Winnipeg au début de l’année.
« C'est important d’apprendre à connaître nos voisins et de les laisser en savoir un peu plus sur nous. »
À la suite de cette journée portes ouvertes, Alexandria Mercil a décidé que le ramadan était le moment idéal pour que les musulmans et les non-musulmans rompent le jeûne ensemble et favorisent une meilleure compréhension les uns des autres
.
Au cours du ramadan, les musulmans sont invités à s’abstenir de leurs mauvaises habitudes, car ce mois représente un moment de réflexion et d’unité.
Les musulmans jeûnent de l’aube au coucher du soleil, et la durée du jeûne s’allonge progressivement au fur et à mesure que le mois avance et que les heures de clarté augmentent.
Le jeûne de vendredi durera environ 14 heures, ce qui le rend considérablement plus court que les jeûnes qui seront faits plus tard au cours de ce mois, lorsque la lumière du jour augmentera de près de deux heures, selon Mme Mercil.
À lire aussi :
Dans le passé, le ramadan a été marqué par des actes islamophobes à l’endroit des musulmans de Winnipeg.
La directrice générale bénévole de l’Association islamique des services sociaux, Shahina Siddiqui, se souvient qu’au cours des années précédentes, elle se rendait à la mosquée et la trouvait couverte de messages haineux écrits à la peinture en aérosol.
Selon elle, la communauté musulmane prend souvent des précautions pour assurer la sécurité de tous pendant le ramadan.
« Nous voulons ouvrir nos portes. Nous n’avons rien à cacher. Nous avons plus à partager et à mettre les gens à l’aise. »
Mme Siddiqui n’est pas surprise d’apprendre que les non-musulmans ne connaissent pas grand-chose à l’islam, mais les choses changent, selon elle.
Elle estime que, lorsqu’il s’agit de religion, les gens ont peur de poser des questions et ont besoin d’un espace sûr.
D'après Shahina Siddiqui, le manque d’éducation et de discussions sur la religion est l’un des facteurs qui alimentent l’islamophobie.
Elle ajoute que face à l’augmentation des crimes de haine islamophobes, il est plus important que jamais de créer des liens entre les communautés
.
Nous ne pouvons pas nous isoler à cause de la haine et de la peur
, souligne-t-elle.
L’éducation n’est pas la seule responsabilité de la communauté musulmane, selon Mme Seddiqui, car les autres communautés doivent prendre l’initiative de tendre la main et d’en apprendre davantage sur la religion
.
L’Association islamique du Manitoba prévoit organiser plusieurs iftars (repas de rupture du jeûne) sur des thèmes variés, notamment des iftars marocains, italiens et sud-asiatiques.
Avec les informations de Chidi Ekuma