Un ex-conseiller politique coupable de violence conjugale

Le résumé des faits présenté à l'audience a arraché des larmes à la victime et ébranlé des femmes qui se trouvaient dans la salle d'audience dans l'attente d'une autre cause.

Poulin, 29 ans, avait comparu en octobre 2021, sous des accusations de harcèlement criminel et communications harcelantes.

Nouvelle accusation

Son dossier s'est cependant alourdi puisque la poursuite a ajouté une accusation de voies de fait sur la victime, alors qu'elle était en couple avec lui entre 2014 et 2019.

Alexandre Poulin a admis avoir frappé à de multiples reprises la jeune femme durant cette période.

Citant le rapport policier, la procureure de la poursuite a fait état de nombreux épisodes de violence, tout au long de leur vie commune.

Alexandre Poulin doit revenir devant le juge au mois de juillet, pour la détermination de sa peine.

Photo : Page Facebook d'Alexandre Poulin

Au début de leur relation, Poulin qui est également auteur a fait preuve de violence psychologique, en insultant et abaissant la victime.

Quand cette dernière est devenue enceinte, les épisodes de violence physique ont commencé.

Si tu ne portais pas mon enfant, je te tuerais, a notamment dit Poulin à sa victime.

Il pouvait m’étrangler assez fort pour que je voie des étoiles, a cité en exemple la jeune femme au policier.

« Il menaçait de gâcher sa vie si elle le quittait »

Dès que Poulin était contrarié, il pouvait cracher sur sa conjointe, lui lancer du vin et s'en prendre à elle physiquement.

Le récit des agressions commises par Alexandre Poulin a ébranlé des femmes dans la salle d'audience, dont l'une a réconforté la victime.

Photo : Page Facebook d'Alexandre Poulin

Poulin a écouté le résumé des faits sans broncher, alors qu'un constable a porté une boite de mouchoir à la victime qui était seule, pour qu'elle puisse éponger ses larmes.

C'est à ce moment qu'une femme qui ne la connaissait pas a changé de siège pour s'installer près d'elle.

Elle lui a tenu la main alors que la procureure de la poursuite continuait de citer la liste des sévices que Poulin lui a fait subir.

Harcèlement

Après leur séparation, l'ex-conseiller politique a créé des comptes Facebook et Tinder sous de fausses identités pour épier son ex-conjointe.

Il l'a aussi inondée de courriels et d'appels téléphoniques, la sollicitant pour reprendre leur vie commune.

À certaines occasions, il va la suivre et lui demander si elle a refait sa vie.

Alexandre Poulin a été incarcéré pendant une semaine, après sa comparution en octobre 2021, avant d'être remis en liberté avec la promesse de suivre une thérapie.

Juge préoccupé

Après avoir entendu les faits, pour lesquels Poulin a reconnu sa culpabilité, le juge s'est préoccupé de la sécurité de la victime.

Poulin a assuré au juge qu'il avait réglé son problème de consommation de drogue et d'alcool.

Le juge René de la Sablonnière a aussi tenu à lui rappeler que ses conditions de remises en liberté continuaient de s'appliquer.

Je veux m'assurer que la victime peut dormir en toute tranquillité, a exprimé le magistrat qui va revoir Poulin en juillet, pour la détermination de sa peine.

D'ici là, l'ex-employé du Parti québécois devra rencontrer un agent de probation qui préparera un rapport afin d'aider le Tribunal à fixer la peine.

À la sortie de la salle d'audience, la victime et les femmes qui ont été secouées par son histoire se sont étreintes.

La victime va témoigner

La victime entend témoigner sur les conséquences de la violence qu'elle a subie lors de la prochaine audience.

Originaire de la Beauce, où il a travaillé comme journaliste, Alexandre Poulin a aussi écrit un essai intitulé Un désir d'achèvement : réflexions d'un héritier politique.

Il habite maintenant dans le Vieux-Québec.

Au moment de son arrestation, il travaillait depuis six mois comme employé du service de recherche de l’aile parlementaire du Parti Québécois.

Le parti a mis fin à son emploi dès qu'informé de ses démêlés judiciaires.