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Terres publiques : les acériculteurs pressent Québec de dévoiler son plan stratégique

L'acériculteur Justin Plourde, de Rivière-Bleue, dans le Témiscouata

L'acériculteur Justin Plourde, de Rivière-Bleue, dans le Témiscouata

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duval

Alexandra Duval

Afin de répondre à la demande mondiale grandissante, les acériculteurs du Québec veulent produire encore plus de sirop d’érable et entailler une superficie de 200 000 hectares sur les terres de la Couronne. Mais voilà, le gouvernement tarde à livrer son plan stratégique sur l'utilisation des terres publiques, attendu depuis un an et demi.

L'an dernier, le Québec a produit un record de 211 millions de livres de sirop d'érable. Si la saison 2023 est commencée, il est encore trop tôt pour mesurer son ampleur. Ce qui est toutefois certain, aux yeux des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), c’est qu’avec la demande grandissante à l’échelle mondiale, l’augmentation de la production passe par l’exploitation des terres publiques.

L'industrie acéricole en bref

  • 85 % de la production québécoise est exportée
  • La province représente 72 % de la production mondiale

Actuellement, 20 % du sirop d’érable est produit sur les terres publiques. On aimerait 30 % d’ici 60 ans pour accompagner les besoins. Ce qui représente 200 000 hectares environ, explique le directeur des communications des PPAQ, Joël Vaudeville. De 2020 à 2021, on a eu 20 % d'augmentation des exportations, de 2021 à 2022, un autre 20 %. L’exploitation sur les terres publiques est essentielle pour accompagner cette croissance, précise-t-il.

Joël Vaudeville et Kevin Gauthier, le directeur des communications et le directeur de l'entrepôt des Producteurs et productrices acéricoles du Québec à Laurierville

Le directeur des communications et le directeur de l'entrepôt des Producteurs et productrices acéricoles du Québec à Laurierville, Joël Vaudeville et Kevin Gauthier

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duval

Les producteurs estiment que plusieurs projets seront retardés ou même en attente si le gouvernement ne précise pas rapidement les règles du jeu. Des milliers de litres de sirop ne seront pas produits.

Les terres publiques représentent un potentiel de développement en Outaouais, dans les Laurentides, en Estrie, près de la frontière américaine, de même qu'en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent.

L’exemple du Bas-Saint-Laurent

L’acériculteur Justin Plourde exploite 37 000 entailles dont 7200 sur les terres publiques dans le secteur de Rivière-Bleue, au Témiscouata.

« La terre publique nous permet de développer des érablières de plus grande envergure. Car, sur les terres privées, c'est difficile d'avoir un massif d'arbres au même endroit et le prix des lots a explosé. »

— Une citation de  Justin Plourde, acériculteur

La plupart des grandes érablières sont en forêt publique. C'est pour ça qu'au Bas-Saint-Laurent, on a des érablières d'un peu plus grande taille que le reste du Québec, poursuit-il.

M. Plourde a un projet d'agrandissement de 10 000 entailles sur les terres publiques qu’il souhaite mettre en branle cet automne. Mais ça va dépendre des contraintes.

Dans cette région de l’Est du Québec, le développement des 10 à 15 prochaines années sur les terres de la Couronne est déjà déterminé.

L'acériculteur Justin Plourde devant son entrepôt

L'acériculteur Justin Plourde devant son entrepôt

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duval

Les acériculteurs exigent néanmoins des précisions à long terme et aussi des clarifications sur l'aménagement. Par exemple, les normes d'entaillage, le diamètre minimum des érables à entailler sur ces terres.

Ça va être quoi, la norme du 8 pouces ou du 9 pouces, qui va s'appliquer?, questionne-t-il. Une norme déterminante sur le nombre d’entailles et au final sur la production.

Il attend le plan du gouvernement depuis 18 mois.

Appuis

L'industrie a reçu l'appui de près de 300 municipalités et d'une vingtaine de municipalités régionales de comté (MRC) dans sa croisade, dont plusieurs au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.

Face à cette attente, le producteur Justin Plourde ne mâche pas ses mots envers les élus. D’autant plus que la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, est aussi ministre responsable de sa région.

« On est déçu parce que la reconnaissance de nos élus, on ne l'a pas. C'est correct quand le temps des sucres arrive de faire un petit communiqué et de dire qu'on est fier des acériculteurs... Mais là, ça nous prend un engagement clair de notre ministre. »

— Une citation de  Justin Plourde, acériculteur
L'acériculteur Justin Plourde

L'acériculteur Justin Plourde procède à l'entretien de la tubulure.

Photo : Radio-Canada / Alexandra Duval

Par écrit, le cabinet de la ministre Blanchette Vézina indique que l’harmonisation des usages est un enjeu incontournable lorsqu’il s’agit de la forêt publique. C’est la raison pour laquelle il faut prendre le temps de bien faire les choses.

On précise aussi qu'en 2021, lors de la plus récente augmentation du contingent, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a rendu disponibles environ 24 000 hectares pour les acériculteurs.

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