Marchand prêt à puiser dans sa réserve de « courage » pour le transport actif
Stéphane Boyer, maire de Laval, Julie Bourdon, mairesse de Granby et Bruno Marchand, maire de Québec en visite à Copenhague,
Photo : Radio-Canada / Olivier Lemieux
Bruno Marchand se dit « inspiré » par le courage dont a fait preuve Copenhague, au Danemark, pour développer la ville autour du transport actif.
Le maire de Québec et sa délégation ont été reçus jeudi par Klaus Myging, le vice-président du conseil municipal et membre du comité culture, à l'hôtel de ville de Copenhague. Il s'agit d'un premier arrêt pour Bruno Marchand, qui débute un voyage en Scandinavie qui se déroulera jusqu'au 30 mars.
M. Myging a expliqué qu'il y a une quarantaine d'années, la capitale danoise était une ville sale
et industrielle
.
À l'époque, les autorités municipales ont misé sur le transport actif pour transformer la ville, notamment par l'aménagement de dizaines de kilomètres de pistes cyclables. Un métro a aussi été inauguré au tournant des années 2000.
Aujourd'hui, Copenhague souhaite encore améliorer ses infrastructures afin que le vélo soit un mode de transport efficace pour se déplacer dans un rayon de 15 km du centre-ville. Un tramway est également en construction.
Courage
La capitale danoise veut faire encore plus pour diminuer le transport par automobile en réduisant les espaces de stationnement au centre-ville. Klaus Myging admet cependant que la résistance des automobilistes est vive.
« Nous devons avoir encore plus de courage, quitte à perdre notre poste aux prochaines élections. »
Une phrase qui a semblé raisonner chez le maire Marchand. Questionné à savoir s'il était prêt à puiser dans sa réserve de courage pour instaurer du transport actif, quitte à ne pas être réélu, le maire à répondu : Oui, je vais le faire, pas [...] pour essayer de démontrer quelque chose qui n’a pas de sens, mais parce que c'est nécessaire. Parce que les gens nous le demandent.
Présentement, 92 % des trajets de moins de 5 km ne se font pas à l'aide du transport actif à Québec, note le maire. Faire un ou deux kilomètres en transports actifs, si tu as les conditions, si c'est facile, si c'est confortable, si c'est sécuritaire, les gens vont embarquer, les gens vont le faire. Maintenant, il faut améliorer les infrastructures.
Rappelons que le premier corridor Vélo cité est prévu en 2024 entre Charlesbourg et le centre-ville. Il y a fort à parier que des espaces de stationnement ou même des voies de circulation seront retranchés pour laisser la place au vélo.
Rues commerciales
Par exemple, le maire se dit convaincu que les rues commerciales sont gagnantes lorsqu'elles sont dans un rayon de transports actifs.
Il compte tenter de convaincre les commerçants de Québec d'y adhérer, notamment sur l'avenue Cartier, dans le secteur Montcalm. Bruno Marchand croit que l'exemple de la rue Racine démontre également le potentiel que pourrait amener le transport actif.
« C'est la plus belle des villes, cette ville [...] qui a du courage, mais qui est capable de faire les choses, d'apprendre, de faire des essais, des erreurs, d'écouter son monde. C'est la façon la plus rapide qu'on a d’avancer. »
Il reste maintenant à rassurer ceux qui ont des préoccupations, notamment à l'aide de projets pilotes qui permettent de faire des consultations avant, pendant, et après ceux-ci. C'est ce qu'on va faire, puis c'est ce qu'on va continuer de faire
, a lancé le maire.
La délégation de la Ville de Québec devait visiter l'ambassade du Canada plus tard dans la journée de jeudi.
Avec les informations d'Olivier Lemieux