Célébrer la langue française en grand, la mission des élèves de Baie-Sainte-Anne
La Semaine provinciale de la fierté française est un événement bien « spécial » pour ces 78 élèves qui sont fiers de vivre en français, dans une communauté entourée d'anglophones.

Le slogan de la 34e édition de la Semaine provinciale de la fierté française, « Fleurir l'Acadie, unir la francophonie », a été créé par Céline Mason, une élève de l'École régionale de Baie-Sainte-Anne, qui était en 12e année l'an passé.
Photo : Radio-Canada / Félix Arseneault
La Semaine provinciale de la fierté française (SPFF) bat son plein dans les écoles du Nouveau-Brunswick. À l’École régionale de Baie-Sainte-Anne, l’événement est si spécial que les élèves attendent avec impatience, chaque année, de connaître les activités prévues. Cette année, le slogan provincial de la SPFF a même été rédigé par une ancienne élève de cette école, une raison de plus de célébrer la culture acadienne et francophone pour ces 78 élèves.
Ç'a toujours été spécial, c'est le coup de cœur de notre année, je reçois encore aujourd'hui des messages d'anciens élèves de 10 ans passés qui me partagent : ''Qu’est-ce que vous faites de spécial pour la semaine de la fierté française?''
, raconte la directrice adjointe Maryse Savoie, le sourire aux lèvres.
Le point culminant des activités est la Guerre des familles, un jeu-questionnaire opposant des équipes formées d’élèves et d’enseignants ayant un nom de famille bien typique de la région.
L’événement prend tout son sens, selon Julie Gray, qui vit sa première Semaine provinciale de la fierté française en tant qu’enseignante.
À Baie-Sainte-Anne, c’est une petite place, à cause de ça, on a la chance d’avoir des familles ici, donc on célèbre en famille, comme une grande famille!
, s'exclame-t-elle.
Ce jeu-questionnaire inspiré du fameux jeu télévisé La guerre des clans fait rire la foule, alors que les participants doivent répondre à des questions du genre : Nommez des capitaines de bateau qui sont aussi parents d’élèves à l’école. Qu’est-ce que vous pouvez voir à la pointe d’Escuminac en été? Un touriste vient à Baie-Sainte-Anne pour y manger quoi?
Fleurir l’Acadie, unir la francophonie!
Le thème de la 34e Semaine provinciale de la fierté française a été créé par une élève de l’école Baie-Sainte-Anne, Céline Mason, qui était en 12e année l’an passé.
Pour l’enseignante Julie Gray, l’événement lui permet de redonner aux jeunes ce qu’on m’a donné quand j’étais élève
.
Le slogan représente vraiment la semaine. Fleurir l’Acadie : pour moi, c’est vraiment de semer la graine chez les jeunes, la fierté. Unir la francophonie : c’est l’fun qu’on le vive tous ensemble.
L’École régionale de Baie-Sainte-Anne est composée de 78 élèves de la maternelle à la 12e année. Selon la directrice adjointe, ce genre d’événement change tout pour les élèves et les encourage à être fiers de leur culture.
Je pense que c'est la fierté de leur identité et de voir que même en habitant dans un village, une communauté minoritaire, entourée d’anglophones, mais qu’ils peuvent quand même s’affirmer, encore découvrir davantage leur identité
, explique-t-elle.
Vivre en français, entourés d’anglophones
La directrice adjointe ne s’en cache pas. La gestion d’une petite école francophone en région minoritaire comporte des défis, dont le recrutement d’enseignants ou le fait que certains élèves choisissent de fréquenter une école anglophone. Toutefois, elle croit que les élèves et les membres du personnel préfèrent voir le bon côté des choses.
C’est certain qu’il faut toujours continuer à se battre, continuer à protéger notre langue, se battre pour notre école communautaire acadienne et francophone qui est tellement entourée d’anglophones. Il faut continuer de sensibiliser, de semer cette graine-là, d’être le soleil pour nos jeunes
, soutient Maryse Savoie.
Dans les couloirs de l’école, les élèves sont tout sourire cette semaine.
Moi, ça représente nos racines acadiennes, pour être fiers de notre langue, le français, pour mettre de la joie dans l’école pour des petits de la maternelle; ils savent pas ce que c'est, mais on explique!
, dit Chloey Robichaud, élève de 8e année.
C'est différent pour sûr, parce que j’ai beaucoup d’amis qui parlent anglais et c’est l’fun que je peux parler en français et pas juste en anglais
, raconte Ty Gray, également en 8e année. Il ajoute que cette semaine le pousse à penser aux gens qui se sont battus pour garder notre culture française en vie
.
Il n’y a pas trop d'écoles francophones, c’est plaisant qu’on en a une, on est bilingues, notre province est bilingue et c'est plaisant
, dit Julien Martin, élève de 8e année, qui trouve important de célébrer la culture acadienne.
La Semaine provinciale de la fierté française se termine vendredi dans les écoles du Nouveau-Brunswick, mais pour l’École régionale de Baie-Sainte-Anne, la défense de la langue française est un défi de tous les jours.
Je compare souvent ça au peuple acadien. Même si on est minoritaire, on a de la force, on est puissant et on est capable ensemble d’arriver à de grandes choses
, lance la directrice adjointe Maryse Savoie.
D’après le reportage de Félix Arseneault