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L’Ontario émerge de son hiver le plus sombre en 80 ans

Une personne marche en ville en hiver.

Chez certaines personnes, le manque de luminosité durant les mois d'hiver peut causer un trouble affectif saisonnier, ou dépression saisonnière. (Photo d'archives)

Photo : CBC Evan Mitsui

Radio-Canada

L'arrivée du printemps pourrait soulager plus d’Ontariens que d'habitude, car de nouvelles données suggèrent que cet hiver aura été l’un des plus sombres de la province en plus de 80 ans, notamment pour le sud de l’Ontario et la région de Thunder Bay.

Voilà ce que révèlent des données compilées par Brian Brettschneider, climatologue au Service météorologique national des États-Unis en Alaska.

Une carte indiquant l'énergie solaire reçue au Canada et aux États-Unis.

Créé par Brian Bretschneider, climatologue au Service météorologique national des États-Unis en Alaska, la carte indique clairement le peu d'énergie solaire reçu par la région des Grands-Lacs.

Photo : Avec la permission de Brian Brettschneider

En analysant les informations provenant du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, M. Brettschneider a créé des cartes illustrant la quantité d'énergie solaire qui a atteint l'Amérique du Nord cet hiver, de décembre à février.

« Ce qui se démarque vraiment, c'est cette espèce de tache de faible énergie solaire qui plane au-dessus des Grands Lacs et du sud de l'Ontario. »

— Une citation de  Brian Brettschneider, climatologue au Service météorologique national des États-Unis en Alaska

C'est vraiment ce qui ressort plus que tout autre chose sur la carte, souligne-t-il.

Humidité et couverture nuageuse

Le mois de janvier a été remarquablement sombre, notamment en raison de l’importante couverture nuageuse des régions concernées.

Une zone de haute pression très persistante s’est retrouvée au-dessus et au sud de la baie d'Hudson, s'étendant jusqu'aux provinces maritimes, explique M. Brettschneider. Ce qui a entraîné un courant venant de l’est, très humide, pendant tout le mois, ajoute-t-il.

« Lorsque vous avez des vents qui proviennent du nord ou de l'ouest, les courants sont beaucoup plus secs et causent beaucoup moins de couverture nuageuse. »

— Une citation de  Brian Brettschneider, climatologue au Service météorologique national des États-Unis en Alaska

Bien que moins extrême que le mois de janvier, le mois de février a aussi été plus sombre que d’habitude en raison d’une zone de haute pression très persistante sur la côte est des États-Unis. Cette dernière a produit un courant humide venant du golfe du Mexique.

Une photo satellite du lac supérieur.

La couverture de glace du lac Supérieur plus faible que par le passé explique en partie l'importance couverture nuageuse qui s'est retrouvée au-dessus de la région de Thunder Bay cet hiver. (Photo d'archives)

Photo : photo/coastwatch.glerl.noaa.gov

Par ailleurs, la faible couverture de glace des Grands Lacs a contribué au phénomène, fournissant une source d'humidité qui a contribué au développement des nuages ​​dans la région.

Le trouble affectif saisonnier

Les longs mois d'hiver peuvent avoir un effet sur la santé mentale, selon Nicole Stewart, gestionnaire de la promotion et de l'éducation en santé mentale pour l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) à Thunder Bay.

L'obscurité hivernale peut entraîner un type de dépression appelé trouble affectif saisonnier (TAS), qui, selon Mme Stewart, semble être lié à la quantité d'exposition au soleil que les gens reçoivent.

Une personne est assise à une table en bois sur laquelle est posée une lampe de luminothérapie.

La luminothérapie peut être un moyen efficace de combattre la dépression saisonnière, à condition de respecter certaines directives. (Photo d'archives)

Photo : iStock

Selon les statistiques fournies par l'ACSM, environ 3 % de la population du Nord de l'Ontario présente des symptômes de TAS.

« Cela varie d'une personne à l'autre, mais nous avons généralement l'impression de dormir tout le temps ou d'avoir du mal à passer une bonne nuit de sommeil.  »

— Une citation de  Nicole Stewart, gestionnaire de la promotion et de l'éducation en santé mentale pour l’ACSM à Thunder Bay

L’appétit peut changer, ajoute-t-elle : lorsque nous ressentons un peu plus de symptômes liés à un état dépressif, nous avons plus envie d'aliments sucrés ou de féculents, ce qui entraîne souvent une prise de poids.

En outre, les individus peuvent se sentir tristes, coupables ou déprimés, et s’en vouloir de ne pas être assez productifs, souligne-t-elle.

« Nous pouvons nous sentir désespérés [et] irritables. Nous évitons parfois les gens [et] nous pourrions cesser les activités que nous aimions auparavant. »

— Une citation de  Nicole Stewart, gestionnaire de la promotion et de l'éducation en santé mentale pour l’ACSM à Thunder Bay

Mme Stewart avance que, selon elle, la population a démontré un intérêt plus marqué pour les lampes de luminothérapie, conçues pour imiter la lumière naturelle du soleil et soulager les symptômes du TAS, comparativement aux années précédentes.

Malgré l’arrivée officielle du printemps lundi, Mme Stewart tient à rappeler que les gens peuvent agir pour alléger les symptômes de TAS qu’ils pourraient ressentir pendant l’hiver.

Avant tout, elle invite les gens à consulter un médecin afin d’exclure tout autre type de diagnostic médical et suggère de faire de l'exercice régulièrement, manger sainement et avoir une bonne routine de sommeil.

Par ailleurs, il est aussi important de maintenir ses contacts sociaux, aller dehors pendant la journée et organiser l’espace intérieur, notamment en rapprochant les postes de travail des fenêtres, pour maximiser l’exposition au soleil.

Avec les information de Kris Ketonen de CBC

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