Élections partielles au NB : Higgs se plaint du parti pris des francophones

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, estime qu'il n'y a rien à faire pour changer les critiques des francophones à son égard.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick a annoncé jeudi la tenue de trois élections partielles le 24 avril dans des circonscriptions où le vote francophone sera crucial. Interrogé pour savoir comment il allait reconquérir ce vote, Blaine Higgs a estimé qu'il ne pouvait rien faire pour changer cet état de fait.
Les circonscriptions de Bathurst-Est-Nepisiguit-Saint-Isidore, Dieppe et Restigouche-Chaleur, étaient aux mains des libéraux avant la démission des députés Denis Landry, Roger Melanson et Daniel Guitard.
Interrogé sur ce qu’il comptait faire pour convaincre les francophones de voter pour lui, le premier ministre a laissé entendre qu’il avait été victime d’un parti pris de la part de médias francophones, ce qui lui aurait nui depuis de nombreuses années et expliquerait son impopularité.
J'ai été critiqué depuis le tout début, en remontant à mon élection en 2016, puis en 2018, puis en 2020, et puis continuellement par la suite, je veux dire que l'Acadie Nouvelle m'a martelé depuis que j'ai commencé
, a-t-il lancé en mêlée de presse.
Le premier ministre estime qu’il a traité toutes les circonscriptions équitablement en ce qui a trait, par exemple, aux investissements gouvernementaux et à l’aide dans différents domaines. C’était le cas, dit-il à titre d’exemple, durant la pandémie. Sur la question linguistique, Blaine Higgs ne reconnaît pas que ses déclarations et ses actions aient pu susciter la grogne populaire.
« Je ne peux rien faire qui puisse changer cela. »
Par exemple, le premier ministre avait suscité de sérieuses critiques dès son arrivée au pouvoir en 2018, lorsqu’il a tenté de confier des postes d’ambulanciers bilingues à des unilingues.
Le long délai pour répondre aux recommandations, lors de la révision de la Loi sur les langues officielles, suivi d’une mise à l’écart de la plupart des recommandations, lui ont aussi été reprochées, tout comme l’accueil des deux députés alliancistes dans ses rangs, la nomination de Kris Austin au Conseil des ministres, suivi de sa nomination au comité chargé de revoir la Loi sur les Langues officielles.
Blaine Higgs répète, comme il l’a dit déjà plusieurs fois, qu’il n’est pas traité équitablement. Il y a un parti pris perçu là-bas, je dirais, et je ne peux pas changer cela.
Les conservateurs n’ont pas encore nommé officiellement de candidats. Ils ne comptent pas en nommer dans Bathurst-Est-Nepisiguit-Saint-Isidore, où se présente la cheffe libérale Susan Holt.
Les libéraux veulent plus de champs de bleuets
Cette élection partielle pourrait permettre à la cheffe du Parti libéral du Nouveau-Brunswick Susan Holt de faire son entrée à l'Assemblée législative. L'ancien député de la circonscription de Bathurst-Est-Nepisiguit-Saint-Isidore, Denis Landry, a récemment été élu à la mairie de la Municipalité des Hautes-Terres.
La cheffe libérale a entamé la campagne électorale en affirmant son soutien au développement de l’industrie du bleuet dans sa circonscription et les circonscriptions environnantes. Elle estime toutefois que le champ de tir de Tracadie n’est pas la seule option.
Il y a une opportunité pour développer en plus, mais je pense que ces terrains-là ne sont pas les seuls, il y a d’autres opportunités pour développer des bleuets dans cette région
, dit-elle.
Le siège de la circonscription de Dieppe est vacant depuis le 21 octobre, lorsque l'ancien chef libéral par intérim Roger Melanson a annoncé qu'il se retirait de la vie politique.
Chez les libéraux, la candidature de Richard Losier a déjà été approuvée lors d'une investiture. L'ancien président-directeur général de Services de santé Médavie a pris sa retraite de l'organisme en novembre dernier.
Je connais le système de santé depuis trente quelques années; les gens, va falloir qu’ils se réveillent très tôt pour m’en passer des vites. J’ai travaillé comme clinicien, comme infirmier, j’ai géré à tous les niveaux à l’intérieur du Réseau de santé Vitalité, j’ai géré Georges-L.-Dumont pendant sept ans, comme chef des opérations, DG et, aussi, j’ai géré Ambulance Nouveau-Brunswick et l’ex-mural
, a rappelé Richard Losier.
Les verts misent sur Restigouche-Chaleur
La circonscription de Restigouche-Chaleur a été laissée vacante quand le député libéral Daniel Guitard a été élu maire de Belle-Baie.
Le chef du Parti vert, David Coon, soutient que son parti présentera des candidats dans toutes les circonscriptions. Mais pour l’instant, seule la candidate dans Restigouche-Chaleur, Rachel Boudreau, est officiellement dans la course.
Aux élections générales de 2020, la candidate verte dans Restigouche-Chaleur avait obtenu 27 % des voix.
Quand on regarde les résultats des dernières élections générales, on a gagné la deuxième place, avec Marie Larivière. Maintenant, nous avons comme candidate Rachel Boudreau, excellente candidate
, assure David Coon.
Rachel Boudreau, ancienne mairesse de Petit-Rocher et infirmière pour une compagnie pharmaceutique, estime donc avoir de bonnes chances de l’emporter.
Même en politique provinciale, tu peux avoir un impact au niveau de ma communauté, surtout avec le Parti vert, parce que le Parti vert, c’est la communauté avant le parti [...], c’est ça que je recherche, parce que pour moi, la politique, ça a toujours été : on suit la ligne du parti et c’est ça. Mais moi, je ne suis pas tout à fait comme ça, je n’aime pas me faire dire : faut penser d’une façon, faut agir d’une façon. J’aime avoir un droit de parole pour ma communauté
, soutient Rachel Boudreau.
Jusqu'à maintenant, deux candidats ont déclaré leur intention de poser leur candidature pour le Parti libéral dans Restigouche-Chaleur, soit Marco LeBlanc ainsi que Gérald Arseneault. Ils briguent donc tous les deux l'investiture libérale dans cette circonscription.