•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Rejets toxiques de Kearl : la communauté en colère, la commissaire à l’information enquête

Un tuyau rejette de l'eau brune dans l'environnement.

Le site d'exploitation des sables bitumineux de Kearl, dans le nord de l'Alberta, a rejeté dans la nature plus de 5,3 millions de litres d'eau.

Photo : Fourni par la Première Nation Athabasca Chipewyan/Nick Vardy

Les membres de la Nation Fort Chipewyan n’ont pas caché leur mécontentement à leur première rencontre d'information avec la pétrolière L'Impériale depuis la mise en lumière de fuites de résidus toxiques provenant de son site d’exploitation de sables bitumineux Kearl, en Alberta.

Le chef de la Nation, Allan Adam, comprend la colère des personnes présentes à la rencontre. Que feraient les habitants de Calgary et d'Edmonton si cela arrivait à leur eau potable? Si les gens se posaient la question, vous nous comprendriez, car nous vivons avec cette menace 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an.

« Si nous avons un problème maintenant, quel genre de problème aurons-nous dans les siècles à venir? »

— Une citation de  Allan Adam, chef de la nation Fort Chipewyan.

Les résidus de deux fuites de bassins de décantation – dont l'une, survenue en mai 2022, n'a pas été divulguée publiquement pendant neuf mois – contiennent des contaminants tels que des métaux lourds et des produits chimiques dangereux pour la santé.

Nous devons savoir d’où vient la fuite et ce qui a rempli le réservoir si rapidement qu’il a débordé. Nous devons aussi savoir si la fuite a été colmatée, dit le chef Adam.

La rencontre a d’ailleurs été interrompue par des habitants de la région qui ont distribué aux employés de la pétrolière des bouteilles remplies d'eau du robinet..

Ne soyez pas timides, les gars, il y en a assez pour tout le monde, a dit l'une des personnes qui a distribué les bouteilles.

Le vice-président de L'Impériale, Jamie Long, a affirmé de son côté que son entreprise prend la situation très au sérieux. Nous regrettons cet incident et nous faisons tous les efforts possibles pour que cela ne se reproduise pas, a-t-il dit à une foule dont la colère est nourrie par les craintes au sujet de la qualité de l'eau qu'elle boit ainsi que celles des rivières, car elle y pêche.

Quelle est la prochaine étape? a lancé un des membres d’une communauté qui souhaitait avoir plus d'informations.

Elle n’est pas la seule.

Une enquête a été ouverte

La Commissaire à l'information et à la protection de la vie privée de l’Alberta, Diane McLeod, a ouvert une enquête pour déterminer les responsabilités de la Régie de l'énergie de l'Alberta face aux deux fuites, la plus récente ayant déversé 5,3 millions de litres de résidus toxiques, assez pour remplir deux piscines olympiques.

L'enquête va tenter de savoir si la régie avait l'obligation, en vertu de l'article 32 de la loi provinciale sur la liberté d'information et la protection de la vie privée, d'informer le public ou d'autres personnes sur la fuite du bassin de décantation du projet de sables bitumineux Kearl de L'Impériale, indique le communiqué de presse du bureau de la commissaire.

Au début du mois, Drew Yewchuk, de la Clinique juridique pour l'intérêt public de l'Université de Calgary, avait demandé à la commissaire d'enquêter. Je suis content qu’il y ait du progrès, dit-il.

En effet, les Autochtones de la région demandent pourquoi l’agence ne les a pas informés de la situation dès qu'elle a été mise au courant d'un premier déversement par L'Impériale, en mai dernier.

Carte du Canada montrant les communautés et les rivières qui font partie du bassin hydrographique Mackenzie.

Le déversement de rejet toxique d'un bassin de rétention du projet minier Kearl s'est produit en amont de plusieurs cours d'eau, dont la rivière Athabasca, qui font partie du bassin hydrographique Mackenzie.

Photo : Radio-Canada

Les membres de la communauté ont été furieux d’apprendre que les terres qu’ils ont cultivées ou sur lesquelles ils ont chassé pendant neuf mois pouvaient être contaminées. Nous avons demandé à nos membres de jeter toute la viande de gibier qu’ils détiennent. Je ne la donnerais même pas à mes chiens, dit en s’insurgeant le chef Allan Adam.

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest affirme que le silence de l’Alberta viole un accord interprovincial.

Lundi, les dirigeants des communautés autochtones situées en aval de la mine, jusqu'à la mer de Beaufort, ont condamné ce qu'ils ont appelé les échecs de la gestion des bassins de décantation, et notamment la récente fuite de résidus du projet Kearl de L'Impériale.

Mercredi, Justin Trudeau a critiqué la réponse tardive des autorités albertaines : Nous avons besoin de savoir pourquoi le régulateur albertain a été lent.

Selon la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, il était à la pétrolière de transmettre cette information à la communauté et au public. De son côté, le chef Allan Adam déplore le manque de communication de la province : Danielle Smith n’a pas eu la politesse de m’appeler et de me dire qu’il y avait un problème.

Avec des informations de Julia Wong et de La Presse canadienne

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...