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41 % des membres de l’Université de Moncton ont subi une forme de violence sexuelle

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Le campus de Moncton de l'Université de Moncton

Photo : Radio-Canada / Guy Leblanc

Radio-Canada

Au moins 41 % des étudiants, employés et membres du personnel de l'Université de Moncton rapportent avoir subi au moins un incident de violence sexuelle depuis leur arrivée à cette université, selon une enquête.

Les trois types de violences considérées dans cette enquête sont : le harcèlement sexuel, les comportements sexuels non désirés, et la coercition sexuelle.

Sur les trois campus de l'Université de Moncton, 285 personnes — à 78 % des femmes — ont répondu à un questionnaire en ligne du 19 octobre 2021 au 19 février 2022.

L'enquête révèle que 53 % des employés de l'Université de Moncton, 40 % des étudiants de premier cycle, 33 % des étudiants des cycles supérieurs et 33 % du corps professoral disent avoir subi un incident de violence sexuelle depuis leur arrivée dans cet établissement.

Plus d'un tiers des répondants (37 %) disent avoir vécu du harcèlement sexuel depuis leur entrée à l'université, 19 % des comportements sexuels non désirés, et 2 % de la coercition sexuelle.

Un homme passe en courant devant l'enseigne du campus de Moncton.

Le campus de Moncton de l'Université de Moncton le 19 octobre 2020.

Photo : Radio-Canada / Guy LeBlanc

Parmi les répondants, 81 % ont indiqué avoir subi les gestes d'un homme, 37 % d'une femme, et 1,2 % ont désigné le genre de la personne responsable comme étant autre/non spécifié.

Dans la moitié de cas, les gestes de violence auraient été faits par un étudiant. Dans seulement 8 % des cas signalés, la personne ayant fait les gestes était un partenaire ou un ancien partenaire.

Marie-Andrée Pelland, qui est l’une des cinq co-auteurs de l’étude, espère que ces chiffres vont secouer les hautes instances universitaires.

Marie-Andrée Pelland.

Marie-Andrée Pelland.

Photo : Image : Université de Moncton

On traite les données probantes, elles permettent de mieux secouer les décideurs, a-t-elle déclaré en entrevue. Le discours, ça illustre, mais quand on donne une statistique pour illustrer un phénomène social, on dirait qu’on peut plus solliciter des services, augmenter la demande de l'aide qui va être donnée aux étudiants, aux étudiantes, aux employés, donc à l'ensemble de la communauté universitaire.

Peu de dénonciations

Seulement 6 % des répondants à l’enquête ont dit avoir signalé les incidents de violence aux instances universitaires. Environ 7 % disent avoir signalé certains des incidents, mais pas tous.

Lorsqu'on demandait aux répondants pourquoi ils n'avaient pas dénoncé, la raison donnée le plus fréquemment (à 60 %) était : Je croyais que la situation n'était pas assez grave pour la signaler.

Plus d'un quart ont dit craindre que des personnes de l'université ne prennent pas la situation au sérieux, et près d'un répondant sur cinq a dit ne pas avoir confiance en l'université, ou redoutait que sa plainte ne soit pas traitée confidentiellement.

Ce qui nous inquiète davantage dans le processus, c'est la capacité à protéger les victimes et les personnes qui vont dénoncer ces actes-là, a déclaré Jean-Sébastien Léger, le président de la Fédération des étudiants et des étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM). Malheureusement, l'Université n'a pas encore démontré sa capacité à le faire adéquatement.

Jean-Sébastien Léger assis en entrevue, explique son point de vue.

Jean-Sébastien Léger, président de la Fédération des étudiants et des étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM), le 9 avril 2022.

Photo : Radio-Canada

Une enquête semblable avait été menée en 2016 dans sept universités et cinq cégeps du Québec, et les résultats étaient comparables à ceux obtenus à l'Université de Moncton.

Les résultats préliminaires de cette enquête seront dévoilés à l'ensemble de la communauté universitaire vendredi, et un rapport complet sera rendu public au début mai.

Le recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton, Denis Prud’homme, a indiqué dans un courriel à Radio-Canada mercredi qu’un comité révise présentement la politique de l’institution face à la violence à caractère sexuel, afin de la mettre à jour. Une version révisée de la politique sera déposée prochainement au Comité de gouvernance, écrit-il.

Denis Prud’homme, vêtu d'un complet et debout près d'un bureau de travail, pose pour une photo.

Denis Prud’homme, recteur et vice-chancelier de l'Université de Moncton, dans les studios de Radio-Canada à Moncton le 3 mars 2023.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Il existe des personnes intervenantes dans tous les campus pour recevoir les plaintes de membres de la communauté universitaire qui se croient victime d’agressions ou de violence sexuelle. Nous ne tolérons aucune forme de violence dans nos campus et nous mettons en œuvre les mesures nécessaires pour prévenir et contrer les gestes qui y sont liés et de l’éradiquer, mentionne de plus le recteur.

D’après le reportage de Nicolas Steinbach

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