L’Ontario va arrêter son programme de congés maladie payés instauré lors de la pandémie

Le programme temporaire avait été mis en place pendant la pandémie.
Photo : Getty Images / svetikd
Le ministère du Travail ontarien confirme que la province arrêtera à la fin du mois son programme temporaire de congés de maladie payés.
Dans un courriel envoyé mercredi, une porte parole du ministère du Travail confirme l'information.
En tant que mesure pandémique, [...] le programme avait pour but de soutenir les personnes qui avaient besoin de prendre du temps pour s'isoler ou aller se faire vacciner
, explique-t-elle.
Elle ajoute qu'en raison d'un très fort taux de vaccination dans la province, le programme prendra fin le 31 mars.
Selon la Presse canadienne, le gouvernement devrait poursuivre avec son plan pour fournir une couverture médicale et dentaire pour les travailleurs qui ne bénéficient pas d’une telle couverture.
La province devrait aussi lever certaines restrictions en lien avec la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée à la fin du mois.
Une levée de critiques
La cheffe du NPD de l’Ontario, Marit Stiles, a réagi à la fin du programme de congés de maladie.
Personne en Ontario ne devrait avoir à travailler lorsqu’il est malade, ou devoir laisser un enfant malade à la maison, parce qu’ils ne peuvent pas se permettre [de ne pas travailler]
, indique-t-elle.
Elle rappelle que son parti milite pour un programme permanent de 10 jours de congés maladie.
Le réseau Decent Work and Health Network, qui est composé de travailleurs de la santé en Ontario et qui milite pour de meilleurs conditions de travail, a également poussé pour un programme de congés maladie payés, et ce même avant la pandémie.
Nous sommes outragés que le gouvernement n'ait pas pris de mesure concrètes pour fournir des congés maladie payés, qui peuvent sauver des vies, au travailleurs en Ontario
, indique par courriel Bernard Ho, un médecin de famille et urgentiste membre du groupe.
Ce dont nous avons besoin c’est une loi rendant accessibles 10 jours de congés payés, pas seulement pour la COVID-19, mais pour tous les travailleurs et pour toutes les maladies
, renchérit la médecin de famille Monika Dutt.
Je vois souvent des personnes qui n’ont pas les jours de congés maladie [payés], alors s’ils tombent malades ils n'ont pas d'autres choix que d'aller travailler
pour éviter de perdre leur salaire, constate la Dre Dutt qui souligne que cela peut avoir un impact sur les collègues de bureau.
Avec le programme qui avait été mis en place au printemps 2021, les employeurs étaient remboursés par le gouvernement pour les jours de congés maladie. Cela pouvait aller jusqu'à 200 $ par jour par employé, pour un maximum de trois jours, pour des absences liées à la COVID-19.
Si ce n'est que trois jours, cela ne doit pas coûter trop cher au gouvernement, alors pourquoi ne pas continuer?
s'interroge Blake Stewart, un passant questionné dans le centre-ville de Toronto. Tout le monde n’a pas cette assurance par son employeur, peu d’entre eux [offrent des congés maladie] volontairement donc ce serait certainement une bonne idée de garder cette règle en place
, poursuit-il.
De son côté, Nathan Hayles, un autre passant à Toronto, estime que ce programme était lié à une urgence et qu'il n'a plus lieu d'être. Cette mesure a été mise en place durant la COVID
, dit-il en croyant que la pandémie est terminée. Il ajoute que les gens devraient retourner au travail
et ne devraient pas avoir de jours supplémentaires
.
Levées de restrictions dans les foyers de soins de longue durée
À partir du 31 mars, l’Ontario abandonnera aussi certaines mesures instaurées pendant la pandémie dans les foyers de soin de longue durée.
Ainsi :
- Le dépistage du personnel, des fournisseurs de soins et des visiteurs asymptomatiques ne sera plus nécessaire.
- Le port d’un masque à l’extérieur ne sera plus recommandé, sauf pour le personnel lorsqu’il est à proximité d’un résident.
- La vérification quotidienne de la température ou le dépistage des résidents revenant d’une absence ne sera plus exigé.
- La limite d’un seul fournisseur de soins à la fois sera supprimée lors d’une éclosion de COVID-19, ou lorsqu’un résident présente des symptômes ou s’isole.
- Les activités sociales et physiques pourront être organisées sans distanciation physique.
La province dit suivre le modèle de ce qui a déjà été mis en place dans d’autres provinces comme le Québec, le Nouveau-Brunswick, l’Alberta ou la Saskatchewan.
Le ministère des Soins de longue durée ajoute que les foyers de soins qui continuent à demander une preuve de vaccination contre la COVID-19 sont encouragé
à revoir leurs politiques.
Le ministère ajoute que la décision a été prise après consultation avec le médecin hygiéniste en chef de la province, le Dr Kieran Moore.
Grâce aux efforts sans faille, l’Ontario a atteint le point où elle peut commencer une réductions sécuritaire des mesures
, indique-t-il.
La province ajoute qu’elle travaillera en étroite collaboration avec le médecin hygiéniste en chef.