Primes pour les infirmières : Fredericton refuse d’imiter la Nouvelle-Écosse

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, refuse catégoriquement de verser des primes aux infirmières, comme le fera la Nouvelle-Écosse.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Blaine Higgs, le premier ministre conservateur du Nouveau-Brunswick, refuse d’offrir des primes aux infirmières et aux autres professionnels de la santé, comme a décidé de le faire la Nouvelle-Écosse.
Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a annoncé des primes de 10 000 $ pour les infirmières qui travaillent depuis un an, et un autre incitatif de 10 000 $ pour celles qui s’engagent à rester au moins deux ans. Ces primes coûteront 110 millions $, et des primes à d’autres professionnels de la santé coûteront 220 millions $.
Blaine Higgs rejette cette idée, qu’il estime trop coûteuse. C'est plus de 400 millions $ que nous demanderions aux contribuables de payer
, déplore-t-il.
L’approche préconisée par Fredericton est plutôt un investissement de 29 millions $, destiné à la rétention et au recrutement de l’ensemble des professionnels de la santé. Selon le premier ministre conservateur, offrir des primes semblables à celles qui ont été annoncées en Nouvelle-Écosse ouvrirait la porte à des dépenses trop grandes.
Vous vous retrouveriez dans une position où vous allez tous les deux ans payer une prime pour que quelqu'un travaille encore deux ans, je veux dire, pensez à ce concept dans un régime de 55 000 employés, c'est un concept assez unique, et chaque Néo-Brunswickois doit payer pour ça
, estime Blaine Higgs.
Le premier ministre dit qu’il y a déjà eu des augmentations de salaire et des incitatifs qui ont permis de recruter davantage d’infirmières. Selon lui, rien ne prouve que le modèle adopté par la Nouvelle-Écosse va séduire plus d’infirmières. Mais où cela s’arrête-t-il
, s’inquiète Blaine Higgs.
L’opposition craint les effets négatifs pour les soins de santé
Le chef de l’Opposition officielle, le libéral Rob McKee, rappelle que la province fait face à une pénurie de plus en plus grande de personnel infirmier et d’autres professionnels de la santé.
On sait qu’il y a plusieurs infirmiers et infirmières qui quittent la province, qui quittent la profession à un jeune âge, et si on est pas là pour faire compétition, et c’est malheureux que c’est le cas, on va en perdre plus
, lance Rob McKee.
Selon le député libéral, le gouvernement, qui accumule les surplus records depuis trois ans, a les moyens d’en faire plus pour retenir et recruter des professionnels de la santé. Rob McKee souligne aussi que le surplus de 40 millions $, annoncé mardi par le ministre des Finances, est nettement sous-évalué.
Nous devons intensifier notre jeu, je pense que dans ce budget, c'est quelque chose comme 30 millions $ dont ils parlent pour le recrutement et la rétention, et ce n'est qu'une goutte dans un seau
, remarque-t-il.
Le chef du Parti vert, David Coon, estime lui aussi que le gouvernement a les moyens de faire davantage pour faire face à la pénurie de main d’œuvre en santé.
C’est important pour le Nouveau-Brunswick de présenter une offre équitable avec la Nouvelle-Écosse afin d’assurer que nous pouvons maintenir nos infirmières et les autres professionnels dans le système de soins de santé
, croit le chef vert.
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Avec les informations d'Alix Villeneuve et Jacques Poitras