Le prolongement de la grève chez Autobus Matanais affecte les familles
Des employés du Centre de services scolaire doivent assurer la circulation des voitures et la sécurité des élèves.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Les négociations sont au point mort dans le conflit qui oppose Autobus Matanais et ses chauffeurs. La trentaine de syndiqués ont déclenché une grève il y a un peu plus d’une semaine pour exiger de meilleures conditions de travail.
Ce moyen de pression a des conséquences importantes sur un peu plus de 1200 élèves, ou plutôt pour leurs parents car ce sont eux qui doivent assurer le transport matin et soir.
Certains s'adaptent à la situation, mais pour d'autres, la fatigue commence à se faire sentir.
Chacune des écoles de la MRC
de La Matanie concernée par la grève a mis en place un protocole pour assurer une circulation fluide et sécuritaire des véhicules.Dans le stationnement de l'École secondaire de Matane, par exemple, un système d'entrée et de sortie a été implanté. Ce sont des employés qui voient au bon déplacement des voitures et à la sécurité des jeunes.
Ce que j’ai demandé au Centre de services scolaire, c’est que mes membres soient rémunérés pour le travail qu’ils ont à faire
, souligne la présidente du syndicat du personnel de soutien du Centre de services scolaire (CSS) des Monts-et-Marées, Nancy Paquet, qui s'assure à ce que la convention collective de ses membres soit respectée.
Le directeur général du CSS
des Monts-et-Marées, Alexandre Marion, souligne que tant que le conflit perdurera, l'argent normalement attribué au transporteur sera retranché du contrat.Les sommes récupérées serviront d'abord à payer les frais excédentaires causés par la réorganisation dans le stationnement des écoles. L'argent qui reste sera redistribué aux familles qui ont assuré le transport des élèves, assure M. Marion. Elles seront créditées à l'élève dans l'école qu'il fréquente.
Conciliateur
Le principal point de mésentente concernent les salaires. Les syndiqués demandent 10 % de rattrapage salarial et 30 % d'augmentation.
Récemment, les chauffeurs demandaient au CSSOn voudrait qu’il parle à l’employeur, puis qu’il leur dise qu’il faut qu’ils payent leurs chauffeurs
, avance-t-elle.
De son côté, Autobus Matanais soutient que les exigences salariales des syndiqués signifient une augmentation salariale de 90 %.
La patience est de mise, car la rencontre avec un conciliateur est prévue le 29 mars.
Pour Alexandre Marion, il n'est pas question de prendre pour un groupe ou un autre. Il leur demande toutefois d'arriver rapidement à une entente.
« C’est rien pour faciliter la réussite de chaque élève. Il y a une pression qui est mise sur les familles, sur les parents. »
Questionné sur le conflit de travail à Matane, le gouvernement du Québec a rappelé par courriel qu'en août dernier, une entente avec les transporteurs scolaires de la province a été conclue. Le gouvernement a alloué 130 millions de dollars en bonification des allocations en transport scolaire.
Autobus Matanais n'est pas le seul transporteur avec un conflit de travail dans l'Est-du-Québec. Les employés du service de transports Autobus du Fer de Sept-Iles ont aussi déclenché une grève générale illimitée cette semaine.