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Route de Fossambault : des citoyens dénoncent l’inaction du MTQ

Des pompiers sortent des passagers d'un véhicule coupé.

Les services d'urgence ont effectué trois désincarcérations en 2022 sur le tronçon de 10 km qui traverse Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier.

Photo : Gracieuseté : Ville de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier

Louis-Simon Lapointe

Des citoyens de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier et la municipalité interpellent le ministère des Transports et la Sûreté du Québec afin de mettre en place des mesures visant à réduire le nombre de collisions sur la route de Fossambault.

C'est un champ de courses ici, le monde roule jusqu'à 140 km/h, raconte Marcel Poliquin, rencontré à sa résidence située sur la route de Fossambault.

Si monsieur Poliquin n’a jamais été impliqué dans un accident depuis son arrivée dans le secteur en 2008, un autre citoyen a été moins chanceux.

On a eu deux pertes totales de véhicules, évoque Sylvain Croteau, qui demeure près de l’intersection de la rue Bon-Air. Ma conjointe a eu deux commotions cérébrales pis en ce moment, elle a toujours mal à la tête, mal dans le cou, mal dans le dos.

Sylvain Croteau en entrevue.

Sylvain Croteau dénonce l'inaction du ministère des Transports.

Photo : Radio-Canada

On se demande tout le temps si on va être blessé ou si on va être handicapé, s’inquiète-t-il.

Il en a contre le comportement des automobilistes qui circulent sur le tronçon assurant le transit entre les municipalités au nord et l’autoroute Félix-Leclerc.

Quand on veut rentrer à la maison, on se fait doubler, klaxonner, les poings dans les airs, ajoute-t-il en déplorant l’impatience des autres conducteurs. Il fait partie des citoyens qui attendent toujours des actions concrètes des autorités.

Deux véhicules impliqués dans un accident.

Les premiers répondants accompagnent la Sûreté du Québec lors des accidents.

Photo : Gracieuseté : Ville de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier

À la mairie, Pierre Dolbec confirme que le sujet soulève les passions à travers sa ville.

C’est probablement le plus gros sujet de discussion que j’ai avec les citoyens depuis les dernières années, relate-t-il.

Pierre Dolbec souriant.

Pierre Dolbec soutient que la moitié de la circulation sur la route de Fossambault provient des municipalités au nord.

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Si la route de Fossambault est l'artère principale de sa municipalité, le maire n'a pas le pouvoir d'agir, car elle est de juridiction provinciale.

« Ça fait 5 ou 6 ans qu'on se bat avec le ministère des Transports pour trouver des solutions, ils n'en ont pas. »

— Une citation de  Pierre Dolbec, maire de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier

Depuis 2016, 164 accidents ont été répertoriés par la municipalité sur le tronçon de la route situé sur le territoire de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier.

Nombre d’accidents sur le tronçon situé à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier

Année

Accidents

2016

13

2017

37

2018

38

2019

16

2020

9*

2021

13*

2022

29

2023

9**

Total:

164

Selon les données de la Ville, plus de 130 personnes y auraient subi des blessures, sans compter deux décès.

On a eu beaucoup d'accidents avec réellement du monde qui sont sortis de là pas mal amochés, note le maire.

Au cours des dernières années, il dit avoir demandé au Ministère d’ajouter des lumières à deux intersections et de réduire les limites de vitesse entre la rue des Érables et le centre-ville.

Intersection de la route des Érables et de la route de Fossambault avec un arrêt.

L'intersection de la route des Érables est l'un des secteurs les plus accidentogènes.

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

À part nous dire qu’ils ont des statistiques qui font qui ne peuvent pas faire ceci ou cela, on n’a rien de concret avec eux-autres, se désole-t-il.

Or, le ministère des Transports considère qu’il s’agit d’une voie de transit, malgré la densification réalisée par la Municipalité lors des dernières années.

Une modification de certaines limites de vitesse est néanmoins appuyée les citoyens rencontrés et un premier répondant.

Un radar mobile sur la route de Fossambault.

Les démarches effectuées par la Ville et des citoyens ont amené l'installation d'un radar mobile.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Perron-Drolet

Si on réduit la vitesse, on vient réduire le danger, croit Étienne Labonté-Jolin, directeur adjoint au Service de protection contre les incendies.

Toute la section de 90 km/h est dangereuse pour les véhicules. Il y a beaucoup de résidences, des routes secondaires.

On ne leur demande pas une fortune, on leur demande de changer 2-3 pancartes, renchérit le maire.

Étienne Labonté-Morin devant un véhicule de premier répondant.

Étienne Labonté-Morin déplore la vitesse, les manoeuvres dangereuses et l'inattention de plusieurs automobilistes.

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Par écrit, le ministère des Transports ne s'est pas montré ouvert à acquiescer à cette demande.

Il soutient qu'un changement de la limite de vitesse non accompagné d’une modification de la route ou de ses abords a peu d’impact sur les vitesses pratiquées, sans confirmer que des travaux sont prévus dans un avenir rapproché.

Les intervenants rencontrés interpellent aussi la Sûreté du Québec, à qui ils demandent une meilleure présence en raison du comportement délinquant de bon nombre d’automobilistes.

« Les stops, les lumières, les autobus scolaires qui se font doubler pendant que le panneau est ouvert, c'est monnaie courante. »

— Une citation de  Pierre Dolbec, maire de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier

Le maire requiert, en priorité, une surveillance accrue sur les heures de pointe, moment où le débit de véhicules est le plus fort et les accidents sont plus susceptibles de survenir.

Les réponses qu'on nous donne [...] on peut pas être là, ils changent d'effectif, soutient-il.

Une affiche qui invite à ralentir alors qu'un camion circule derrière.

Des citoyens ont apposé des affiches pour inciter les automobilistes à ralentir.

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

La Sûreté du Québec a refusé notre demande d’entrevue. Par téléphone, sa porte-parole Ann Mathieu soutient qu’il y a toujours un véhicule dans le secteur sur chaque quart de travail. Elle évoque un possible enjeu de perception, car selon les statistiques de la SQ, le nombre d’accidents sur le territoire couvert par le poste de la MRC de la Jacques-Cartier est en baisse. Son rapport annuel d’activités dénote qu’il y a eu 381 collisions sur l’ensemble du territoire en 2021-2022, alors que la moyenne des cinq dernières années est de 444.

En attendant les changements souhaités, des résidents participent par eux-mêmes aux efforts de réduction de vitesse. Plusieurs ont installé des affiches citoyennes bien en vue en bord de route.

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