Pour ou contre les bagarres au hockey junior majeur?

Les bagarres ne seront plus permises dans la LHJMQ à partir de la saison 2023-2024.
Photo : Getty Images / Mathieu Belanger
L’abolition des bagarres dans le hockey junior majeur divise. Certains sont en faveur estimant qu'il faut changer cette vieille culture archaïque. D’autres s’y refusent, car c’est selon eux le seul moyen de protéger de coups vicieux et dangereux les joueurs plus talentueux d’une équipe.
Les propriétaires des formations de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQune règle interdisant les bagarres pour la prochaine saison. Ils ont répondu à un souhait de la ministre déléguée au Sport, au Loisir et au Plein air du Québec, Isabelle Charest, et de l’ancien hockeyeur retraité devenu député Enrico Ciccone.
) ont récemment adoptéSelon la nouvelle règle qui devra être entérinée lors des prochaines assises du circuit en juin, un combat entraînera l’expulsion immédiate des joueurs impliqués. Une exception pourrait être considérée si l’instigateur de l’incident est clairement établi.
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Déjà depuis septembre dernier, tout participant à un combat est passible d’une pénalité majeure de cinq minutes et d’une inconduite de 10 minutes.
Pour le nouveau commissaire de la LHJMQ Mario Cecchini, interrogé au Téléjournal Acadie, les bagarres étaient autrefois ancrées dans la culture du hockey junior majeur. Aujourd’hui, elles ont presque disparu.
« En tant que père de famille, abolir les bagarres est la bonne chose à faire. »
À peu près tout le monde est à la même place dans ce dossier. Une bagarre est une bagarre de trop. Il faut être en diapason avec la société et ce qui était permis à une certaine époque ne l’est plus aujourd'hui. Ça prouve que les choses peuvent changer
, insiste celui qui entrera en fonction officiellement en mai, en remplacement de Gilles Courteau.
Déjà beaucoup moins de bagarres dans la LHJMQ
Sur la patinoire, le sentiment est mitigé. Lane Hinkley estime que les bagarres ont encore leur place, ne serait-ce que pour décourager les joueurs adverses à s’attaquer vicieusement aux meilleurs éléments de son équipe.
Le défenseur des Islanders des Charlottetown est directement touché par les nouveaux règlements de la LHJMQ , car il est considéré comme un homme fort dont le rôle est d’assurer la protection de ses coéquipiers.
Ça se bat beaucoup moins dans la LHJMQ que dans la LNH . Nous nous battons moins que dans les ligues de l’Ouest et de l’Ontario. La plupart de nos commotions et des blessures surviennent lors de contacts entre joueurs pendant le jeu. Sans bagarre, je pense que ces blessures vont augmenter
, croit-il.
L’ancien du Titan d’Acadie-Bathurst trouve également illogique que la décision d’abolir les bagarres vienne des politiciens.
« Les gens qui n’ont rien à voir avec notre ligue ne devraient pas prendre de décisions pour notre ligue. Je pense que ce sont les joueurs, les entraîneurs et les anciens qui devraient prendre des décisions à ce sujet. »
Son sentiment de garder les bagarres a été renforcé quand il a récemment assisté à une rencontre universitaire, où les bagarres sont interdites. Il n’a jamais vu de coups aussi dangereux, assure-t-il.
Les bagarres ne manquent pas aux partisans
D’un autre côté, Vincent Deslauriers, qui a joué quatre saisons dans la LHJMQMoncton, a connu les deux versants de la médaille.
et quatre autres au hockey universitaire au sein des Aigles Bleus de l’Université de« Si les bagarres sont enlevées, je ne pense pas que ça va manquer au hockey. Il n’y a pas de bagarres au niveau universitaire et je ne pense pas que les partisans les manquent. »
Cependant, l’attaquant admet que les coups vicieux étaient un peu plus nombreux dans le calibre universitaire et que, sans bagarres, il est difficile pour les joueurs de se faire justice autrement. Il a soutenu que les arbitres étaient là pour contrôler le jeu dès le début des matchs. En faisant leur travail, ils calment les choses, a-t-il remarqué.
Ce sont des petits coups vicieux et les arbitres règlent ça au début. Une fois que tu en as deux ou trois qui ont eu des pénalités pour ça, je pense que ça s'arrête assez vite
, juge-t-il.
Avec des informations de François Le Blanc et du Téléjournal Acadie