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L’économie nord-ontarienne pourrait mieux performer que la moyenne provinciale

Une pièce de cinq sous géante devant un ciel légèrement nuageux.

Le Big Nickel situé dans le Grand Sudbury. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sophie Houle-Drapeau

Un nouveau rapport du Conference Board du Canada (CBDC) démontre que l’économie nord-ontarienne pourrait connaître une croissance plus importante que celle de la province et du Canada en 2023.

Les villes du Grand Sudbury et Thunder Bay pourraient particulièrement vivre une année positive en matière de produit intérieur brut (PIB), et les prévisions demeurent positives pour les deux années suivantes.

L'économie de Thunder Bay pourrait rapidement prendre de l’ampleur grâce à la construction d’un nouveau complexe correctionnel de 1,2 milliard de dollars, dont la fin des travaux est prévue en 2026, et de plusieurs projets d’infrastructures sportives.

La façade de la prison presque centenaire de Thunder Bay en Ontario.

Le surpeuplement des prisons de Thunder Bay est un problème depuis plusieurs années. (Photo d'archives)

Photo : CBC/Nicole Ireland

Selon les prévisions des économistes du CBDC, le produit intérieur brut (PIB) de la ville bondira de 3,6 % d’ici la fin de 2023, puis de 4,1 % en 2024 avant de ralentir à 0,9 % en 2025.

Dans la capitale du nickel, la demande élevée pour ce minerai, entre autres, permettrait à l’économie locale de croître de 1,4 % cette année, de 2 % en 2024 et de 1,3 % en 2025.

En comparaison, le PIB de l’Ontario et du Canada devrait grimper de 0,9 % et 0,7 % respectivement en 2023.

Il s’agit des principales conclusions d’un rapport visant à prédire l’avenir économique de 24 grandes villes au pays dans les trois prochaines années.

Thunder Bay : un scénario exceptionnel

Les nombreux projets de construction à Thunder Bay, particulièrement celui de la nouvelle prison, auront un impact important sur l’économie locale à court terme, selon Pedro Antunes, économiste en chef du CBDC.

Quand on fait des prévisions économiques, on regarde les effets régionaux de grands projets d’infrastructure, explique-t-il, ajoutant qu'ils peuvent souvent peser lourdement dans l’étude d’un petit marché.

« Quand on parle d’une économie qui croît de 4 %, c’est très impressionnant. C’est très fort comparé à la norme qui serait dans le 2 % dans une année où on a des contraintes des politiques monétaires, des taux d’intérêt élevés et une économie qui croît à peine. »

— Une citation de  Pedro Antunes, économiste en chef du CBDC
Pedro Antunes est économiste en chef du Conference Board du Canada.

Pedro Antunes est économiste en chef de la Conference Board du Canada.

Photo : Radio-Canada

La présidente de la Chambre de commerce de Thunder Bay, Charla Robinson, se demande comment la ville trouvera la main-d’œuvre pour réaliser les travaux.

Si ces travailleurs ne sont pas disponibles ici, il faut les trouver ailleurs. À quoi ressemble la disponibilité de logements? Nous savons que c’est un défi partout dans la région, constate-t-elle.

Au sommet de son activité, la construction de la nouvelle prison nécessitera entre 700 et 800 travailleurs.

Une fois les problèmes résolus, elle y voit une occasion pour profiter des affaires générées par un projet de cette envergure.

Une femme assise à son bureau

La présidente de la Chambre de commerce de Thunder Bay, Charla Robinson. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jon Thompson

Il causera une vague dans la ville et, potentiellement, à travers la région. C’est définitivement une occasion d’attirer des gens ici qui resteront à plus long terme si d’autres emplois sont disponibles, poursuit-elle.

Cependant, ce boom risque d’être temporaire, d’après M. Antunes. L’économie reviendrait à la normale en raison d’un marché du travail affaibli une fois les nombreux projets terminés.

La création de l’emploi toujours un enjeu

Si certains projets à court terme et la fluctuation des industries profitent aux villes de Thunder Bay et du Grand Sudbury dans les prochaines années, il y a toujours des obstacles en matière d’emplois.

Selon un nouveau rapport du Bureau de la responsabilité financière publié mardi, elles sont parmi les trois seules en province dont les niveaux de création d’emplois sont toujours en dessous des seuils prépandémiques.

Ce qu’on a vu jusqu’à présent c’est une retenue au niveau de l’offre d’emploi. On manquait de gens. Dans le cas des deux villes, on a un taux de chômage qui s’est resserré de façon impressionnante en 2022, affirme-t-il.

De plus, il y a un grand besoin de main-d’œuvre dans certains secteurs.

[Les industries] qui sont prédominantes dans ces régions ont eu de la difficulté à recruter du personnel, surtout dans le domaine des services de santé, avait expliqué mardi Peter Weltman, directeur de la responsabilité financière de l'Ontario.

Un faible taux de chômage dans ces régions signifie qu’il y a moins de main-d'œuvre à embaucher, et les nouveaux arrivants qualifiés provenant du Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord ou encore de l’Ukraine se font attendre.

Ces gens-là ne sont pas encore rendus dans les régions et c’est toujours plus difficile pour les petites villes, surtout Sudbury et Thunder Bay, qui sont plus au nord, d’avoir un certain pouvoir d’attraction, conclut M. Antunes.

Le CBDC s’inquiète que ceci pourrait signaler l’arrivée d’une période difficile avec la retraite prochaine de nombreux baby-boomers.

Charla Robinson espère que les entités impliquées dans les différents projets contribueront à la recherche de solutions afin de bien accueillir ces professionnels dès que possible.

Avec les informations de Mathieu Simard et Bienvenu Senga

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