Caroline St-Hilaire se défend d’avoir fait l’objet d’une nomination partisane à l’OIF
Les États proposent, et la secrétaire générale Louise Mushikiwabo dispose, assure l'ex-candidate caquiste.

Caroline St-Hilaire s'est rendue dans nos studios de Sherbrooke mercredi midi pour s'entretenir avec Alec Castonguay.
Photo : Radio-Canada / André Vuillemin
L'ex-mairesse de Longueuil Caroline St-Hilaire assure que sa nomination au poste d'administratrice de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) n'a rien à voir avec le fait qu'elle a porté les couleurs de la Coalition avenir Québec (CAQ) aux dernières élections.
La politicienne de 53 ans, qui s'est présentée sans succès dans la circonscription de Sherbrooke en octobre dernier, s'est défendue d'avoir fait l'objet d'une nomination partisane en entrevue mercredi à l'émission Midi info, sur ICI Première.
Selon elle, sa candidature a beau avoir été proposée par Québec et par Ottawa, la secrétaire générale de l'OIFd'autres compétiteurs
.
Ce n'était pas acquis d'avance, a expliqué Mme St-Hilaire mercredi au micro d'Alec Castonguay. Il a fallu que je fasse mon travail pour faire des entrevues, pour convaincre la secrétaire générale, et il fallait aussi que je convainque les autres États, pays [et] gouvernements qui forment la Francophonie.
Alors non, je suis désolée de vous décevoir, mais ce n'est pas une nomination du gouvernement du Québec
, a-t-elle assuré.
« C'est vraiment la secrétaire générale qui m'a choisie. Elle aurait pu dire au gouvernement du Québec : "Merci, mais ce n'est pas ma candidate, je choisis un autre candidat d'un autre pays." »
Mme St-Hilaire croit que le choix de Louise Mushikiwabo s'est arrêté sur sa candidature en raison de son expérience comme première magistrate de la cinquième ville en importance au Québec, les maires et mairesses étant à la tête de gouvernements de proximité
.
Et c'est ce qu'elle veut, la secrétaire générale : que je sois davantage sur le terrain
, a-t-elle indiqué.
Mme St-Hilaire a été nommée dans ses nouvelles fonctions à l'issue d'une séance extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie, mardi.
Elle occupera le deuxième poste en importance au sein de l'organisation et exercera ses fonctions à Paris à compter du 3 avril, moyennant un salaire annuel d'environ 250 000 $ CA.
Sa candidature avait été proposée par le gouvernement Legault il y a quelques semaines, une suggestion vivement critiquée par les partis de l'opposition.
Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, avait accusé la CAQ en essayant d'accorder un poste prestigieux à son ancienne candidate, de faire du « patronage »battue par la solidaire Christine Labrie aux dernières élections générales.
Au mois de janvier, le premier ministre François Legault avait également envisagé d'affecter Mme St-Hilaire à un poste fait sur mesure
de déléguée générale du Québec à Barcelone, mais cette nomination, qualifiée de partisane
par le PLQ et par Québec solidaire, ne s'était pas concrétisée.
Il y a eu des discussions, a admis la principale intéressée mercredi. Mais quand la ministre [des Relations internationales] m'a appelée pour me dire qu'il y avait cette idée de pouvoir proposer ma candidature [à l'OIF ], j'ai trouvé l'idée très intéressante.
Une troisième administratrice canadienne d'affilée
Caroline St-Hilaire a été députée du Bloc québécois à la Chambre des communes durant quatre mandats, de 1997 à 2008. Elle a aussi été la première femme à occuper le poste de mairesse de Longueuil, de 2009 à 2017.
À titre de numéro 2 de l'OIFGeoffroi Montpetit et Catherine Cano, qui ont tour à tour quitté leur poste avant la fin de leur mandat.
, Mme St-Hilaire succédera à deux autres Canadiens,Sans vouloir parler pour [ses] prédécesseurs
ou conjecturer à propos de ce qui s'est passé
, la nouvelle administratrice de la Francophonie s'est montrée consciente des défis qui l'attendent à Paris. Ça a fait partie de mes discussions et il fallait que je sente que "ça clique" [...] avec la secrétaire générale
, a-t-elle mentionné mercredi.
J'ai eu deux rencontres en visioconférence avec elle et une rencontre en personne, et je suis non seulement tombée sous son charme, mais en plus, [je suis] convaincue qu'on est complémentaires, qu'on a la même vision
, a poursuivi Mme St-Hilaire, qui a assuré qu'elle a vraiment envie de travailler
avec Mme Mushikiwabo.