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Le nombre de joueurs en ligne a triplé depuis 2018 à Montréal

En 2021, 12 % des Montréalais ont utilisé une plateforme de jeu en ligne, le tiers d'entre eux ayant commencé durant la pandémie.

Un homme joue devant une machine à sous virtuelle affichée sur un écran.

De plus en plus de Montréalais jouent en ligne, selon des données de la santé publique. (Photo d'archives)

Photo : Shutterstock / Alexander Kirch

Radio-Canada

Au moment où un projet de salon de jeu au centre-ville de Montréal est dans l’air, des données de la santé publique de Montréal jettent un nouvel éclairage sur les jeux de hasard, qui ont connu un essor durant la pandémie, particulièrement du côté des jeux en ligne, dont le nombre d’adeptes a triplé.

En 2021, 12 % des Montréalais ont utilisé une plateforme de jeu en ligne et le tiers d’entre eux avaient commencé à le faire durant la pandémie, selon des données de la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal.

En 2018, 4,4 % d’entre eux avaient joué à des jeux de hasard et d’argent en ligne.

Oui, c’est inquiétant. Que la santé publique s’inquiète, c’est une chose, mais l’important, c’est que les gens le sachent [...]. C’est un phénomène qu’on doit regarder plus sérieusement. C’est ce qu’on espère, a affirmé Jean-François Biron, chercheur à la Direction régionale de santé publique de Montréal, au micro de Tout un matin, sur ICI Première, mercredi.

Pour expliquer cette hausse considérable, M. Biron a rappelé que tous les lieux publics étaient fermés, y compris les casinos, et qu’il y a eu un déplacement des habitudes.

Les données de la DRSP font état du nombre de joueurs sur une période de 12 mois, que ceux-ci aient acheté un seul billet ou aient joué régulièrement en ligne.

M. Biron a indiqué que la majorité des joueurs ont acheté des billets de loterie et qu'ils ne misaient pas à des paris sportifs. On se rend compte qu'il y a des gens qui jouent occasionnellement mais qu’il y a quand même des gens pour qui ça devient une véritable habitude.

C'est le cas d'un joueur sur six, qui joue plus d’une fois par semaine.

Développement des habitudes numériques

En 2010, très peu de gens jouaient en ligne, peut-être 1 % ou 1,5 % de la population, selon M. Biron. C’était nouveau, inconnu à l’époque, et la croissance s’est accélérée avec le développement des habitudes numériques.

« Les gens sont plus habitués aux technologies. Ils sont plus à l’aise de faire des transactions numériques. Ils ont aussi plus confiance dans le commerce en ligne. Ça s’inscrit dans un phénomène plus large, mais la pandémie a exacerbé la situation. »

— Une citation de  Jean-François Biron, chercheur, Direction régionale de santé publique de Montréal

M. Biron a indiqué que la DRSP n’avait pas eu de demande d’analyse en rapport avec l’établissement d’un salon de jeu au Centre Bell mais que s’il y avait une analyse à faire, on va la faire.

Glissement vers les machines à sous et les paris sportifs

Devant cette hausse, la santé publique de Montréal recommande que les mesures réglementaires autour du jeu soient resserrées, car les risques sont plus grands pour une partie des joueurs. Pour 20 % d’entre eux, soit un joueur en ligne sur cinq, cette habitude deviendra problématique.

Ces personnes à risque se trouvent de manière disproportionnée parmi les utilisateurs de machines à sous en ligne (35 %) et les adeptes de paris sportifs (32 %), a noté la Direction régionale de santé publique dans un communiqué.

Des mesures réglementaires et de réduction des risques devraient suivre l’émergence des jeux de hasard et d’argent en ligne afin de limiter les méfaits qu’ils occasionnent, indique-t-on.

Par exemple, il pourrait s’agir de limiter la publicité et les mesures incitatives, de déployer des stratégies de sensibilisation ou d’éviter certaines pratiques plus à risque à cet égard.

Des jetons de poker et des cartes sont posés sur un clavier d'ordinateur.

Des mesures devraient suivre l’émergence des jeux de hasard et d’argent en ligne afin de limiter les méfaits qu’ils occasionnent, croit la Direction de la santé publique de Montréal. (Photo d'archives)

Photo : iStock

Quand on voit [que] le risque associé est grand, on ne doit pas trop encourager la participation [au jeu]. On n’incite pas un joueur de loterie à prendre plus de risques, a mentionné M. Biron, qui a aussi indiqué que Loto-Québec fait partie de la solution.

En effet, à la différence des jeux en personne, le jeu en ligne a ses propres caractéristiques, comme le fait d’être hyper accessible, d’encourager la fidélisation avec des notifications, d’être totalement anonyme et de ne pas nécessiter d’interactions verbales, ce qui permettrait de prendre du recul, par exemple.

Les données utilisées par la DRSP sont issues des travaux de trois partenaires, soit ENHJEU.COM, l’Institut national de santé publique du Québec (Sondage sur les attitudes et les comportements des adultes québécois en temps de pandémie) et Jeu : aide et référence.

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