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Grève à UPEI : certains partis n’excluent pas un retour au travail forcé des grévistes

Un petit groupe de gréviste portant des pancartes syndicales.

Les membres de l'Association des professeurs et bibliothécaires de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard ont déclenché une grève le 20 mars 2023.

Photo : Radio-Canada / Steve Bruce

Mercredi 22 mars, les grévistes de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard (UPEI) ont reçu la visite du Parti vert. Ce dernier, ainsi que le Nouveau Parti démocrate (NPD), ont pris l'engagement de ne pas forcer le retour au travail, une option pas tout à fait écartée par les autres partis.

Bannière.

C'est toujours un plaisir de voir les politiciens venir nous soutenir, se réjouit Margot Rejskind, vice-présidente du syndicat des professeurs de UPEI.

Cela fait trois jours que la grève a été déclenchée dans l'université insulaire. Les grévistes pourraient-ils être forcés de retourner au travail par voie législative? Pas tant que la campagne électorale est en cours. Mais rien n'empêcherait le nouveau gouvernement élu de légiférer en ce sens, après le 3 avril.

Margot Rejskind donne une entrevue devant un bâtiment de UPEI.

Margot Rejskind est vice-présidente de l'Association des professeurs et bibliothécaires de l'université de l'Île-du-Prince-Édouard (photo d'archives).

Photo : Radio-Canada / Sheehan Desjardins

Le chef du parti progressiste-conservateur, Dennis King, affirme que cette voie légale ne serait évidemment pas [sa] première initiative.

Je suis très, très favorable au processus de négociation collective et je suis conscient que les relations actuelles sont difficiles, poursuit-il.

Même son de cloche côté libéral. La négociation collective doit être respectée. Le rôle du gouvernement est de s'assurer qu'[elle] existe, affirme la cheffe du parti, Sharon Cameron.

Comme Dennis King, elle ne ferme cependant pas tout à fait la porte à une option plus musclée de la part du futur gouvernement. Il faut éviter ce genre de mesures sévères et veiller à ce que la discussion se poursuive, complète la candidate dans la circonscription de New Haven-Rocky Point.

L'université miserait sur une loi

Selon le syndicat des professeurs de l'université, les discussions sont au point mort, malgré des demandes pour reprendre des pourparlers en personne. L'université a refusé, demandant aux professeurs de retourner d'abord au travail, afin qu'un arbitre tiers puisse être nommé pour solder les points de désaccord.

Une option fermement refusée du côté des syndiqués, en raison des préoccupations complexes soulevées lors des négociations.

« Pour nous, ce n'est pas un choix. »

— Une citation de  Margot Rejskind, syndicat des professeurs de UPEI

Si on n'était pas en période électorale, l'Assemblée législative pourrait se réunir pour que cela se produise, assume Greg Naterer, vice-président à l'enseignement et à la recherche de UPEI.

Greg Naterer assis à son bureau.

Greg Naterer, vice-président des études et de la recherche à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard.

Photo : Radio-Canada / Capture d'écran Zoom

L'ambiguïté assumée des libéraux et des progressistes-conservateurs quant à la manière forte inquiète Margot Rejskind. C'est une ambiguïté qui donne l'excuse à l'université de ne pas revenir à la table et c'est ça qui va prolonger la grève. Si on leur donne l'idée que peut-être un gouvernement serait prêt à légiférer pour un retour au travail, ils se rendent compte qu'ils peuvent attendre, détaille-t-elle.

Ceci expliquerait, selon elle, le refus actuel de l'université de négocier en personne : je ne peux pas voir que qu'est-ce que ça pourrait être d'autre.

De son côté, Greg Naterer nie toute stratégie en ce sens.

S'ils nient ça, j'aimerais qu'ils expliquent leur stratégie, rétorque Margot Rejskind.

Les verts et le NPD ne veulent pas intervenir

Si progressistes-conservateurs et libéraux n'excluent pas de forcer le retour au travail des grévistes si le conflit se poursuit, verts et néo-démocrates promettent qu'ils n'interviendront pas.

Je suis syndiqué depuis très longtemps et je pense que c'est quelque chose de très sacré entre les membres du syndicat et leur employeur, confie Michelle Neill.

J'encouragerais certainement les deux groupes à essayer de revenir à la table des négociations aussi vite que possible, à la fois dans leur propre intérêt et dans celui des étudiants, ajoute la cheffe du parti néo-démocrate insulaire.

Les verts sont sur la même ligne : le gouvernement n'a pas vraiment de rôle à jouer dans cette situation, croit Peter Bevan-Baker, le chef du parti.

On ne forcerait pas les professeurs de retourner au travail nous autres. On encourage que les deux partis continuent à travailler ensemble pour arriver à une entente qui est équitable, complète Adina Nault, candidate verte dans Charlottetown-Hillsborough Park.

Adina Nault.

Adina Nault est candidate du Parti vert dans Charlottetown-Hillsborough Park.

Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond

Peter Bevan-Baker en profite pour attaquer les progressistes-conservateurs : ce que le gouvernement aurait pu faire dans le passé, c'est fournir un financement adéquat à l'université, ce qui aurait pu nous éviter d'en arriver à cette situation. Nous savons que, depuis plusieurs années, l'augmentation du financement de l'université n'a pas suivi l'inflation, ce qui suscite des préoccupations sérieuses et légitimes de part et d'autre.

Il ne reste qu'un mois avant les examens finaux de la plupart des étudiants. UPEI n'a pas confirmé pour le moment si le semestre serait prolongé pour rattraper les cours manqués, si la grève perdure.

Nous, on est prêt, on voudrait que ce soit fini, lance Margot Rejskind.

Les bâtiments du campus restent par ailleurs ouverts au personnel non enseignant, aux étudiants et aux membres de la communauté tout au long de la grève.

Avec des informations de Steve Bruce, de CBC

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