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La Saskatchewan dépense 730 000 $ pour des infirmières du privé, déplore un syndicat

Deux mains portant des gants chirurgicaux au-dessus d'instruments médicaux.

Dans une déclaration envoyée par courriel, le gouvernement de la Saskatchewan a dit que l'Autorité de la santé de la Saskatchewan avait déployé 225 employés contractuels de soins de santé dans la province.

Photo : Shutterstock / ChaNaWiT

Radio-Canada

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) déplore que le gouvernement de la Saskatchewan ait dépensé au moins 730 000 $ pour recruter des travailleurs de la santé venant du privé pour la région sanitaire Prairie North, qui comprend les villes de Meadow Lake et North Battleford.

L'argent a été dépensé spécifiquement pour des infirmières auxiliaires autorisées. Les travailleurs contractuels de la région sanitaire de Prairie North sont fournis par l'entreprise Gratitude Health, spécialisée dans les solutions de dotation en personnel dans le réseau de la santé.

Dans un courriel, le gouvernement de la Saskatchewan affirme que l'Autorité de la santé de la Saskatchewan (Saskatchewan Health Authority, ou SHA) compte 225 employés de soins de santé contractuels qui sont déployés dans toute la province.

Le président de la section locale 5430 du SCFP en Saskatchewan, Bashir Jalloh, est d'avis que cette mesure est temporaire et qu’elle n'est pas la solution à la pénurie de main-d'œuvre qui touche le système de santé.

Je pense qu'ils avaient le choix. C'est une tendance et c'est leur objectif, à mon avis. Ils essaient de privatiser autant qu'ils le peuvent, indique Bashir Jalloh.

Une photo du visage de Bashir Jalloh

Bashir Jalloh, président du syndicat canadien de la fonction publique de la Saskatchewan pour la section locale 5430, est d'avis que le recours au privé n'est pas la solution pour résoudre la pénurie de main-d'œuvre dans le système de santé.

Photo : Soumise par bashir Jalloh

Le problème de la privatisation, c'est qu'elle coûte plus d'argent et beaucoup plus cher au système de santé. Vous videz le système public de professionnels qualifiés au profit de ces établissements privés. De plus, ces établissements à but lucratif ne prennent pas en charge les cas complexes, poursuit-il.

M. Jalloh ajoute que cette situation mine le moral des infirmières du public, moins payées que celles qui sont embauchées par le privé.

Nous n'étions pas conscients de l'ampleur du phénomène, mais cela remonte à l’été dernier. Nous avons constaté qu’il y avait des infirmières sous contrat dans les secteurs de Canora, Kamsack et de Yorkton, dit-il.

Une mesure temporaire, affirme le ministre Hindley

Le ministre de la Santé dans les régions rurales et éloignées, Everett Hindley, soutient que de nombreuses provinces souffrent d'une pénurie de personnel dans le réseau de la santé et font appel à des infirmières mobiles venant du privé. Il admet toutefois que ce système n'est pas idéal.

En fin de compte, nous voulons nous assurer qu'il y a suffisamment de personnel et d'infirmières à temps plein financé en permanence dans nos établissements partout en Saskatchewan. Nous commençons à le faire en apportant des améliorations dans le cadre du plan d'action que nous avons lancé en septembre, précise M. Hindley.

Everett Hindley,  ministre de la Santé dans les régions rurales et éloignées, s'adresse aux médias.

Le ministre de la Santé dans les régions rurales et éloignées de la Saskatchewan, Everett Hindley

Photo : Radio-Canada / Matt Duguid

La province ajoute dans un courriel que l’Autorité de la santé de la Saskatchewan (SHA) fait appel à des infirmières venant du privé afin de minimiser les interruptions de services. Elle ajoute que du recrutement est en cours, entre autres pour des postes difficiles à pourvoir dans les régions rurales et éloignées.

Sur les 225 employés sous contrat, 157 sont déployés dans les régions rurales et du Nord, tandis que 68  autres travaillent à Saskatoon et à Regina.

La province a présenté son plan en quatre points visant à recruter, former, encourager et retenir plus de 1000 travailleurs de la santé supplémentaires en Saskatchewan au cours des prochaines années.

Bashir Jalloh affirme que le gouvernement n’écoute pas assez et qu’il devrait proposer de vraies solutions afin d'embaucher des infirmières dans le réseau public à long terme.

Il estime que la formation devrait être plus accessible, notamment dans les régions rurales.

Le ministre Hindley souligne que la province prend en considération les suggestions du SCFP.

Le SCFP espère que le budget 2023-2024, qui sera déposé mercredi, contiendra des sommes pour aider à la rétention de travailleurs de la santé dans le réseau public.

Avec les informations de Laura Sciarpelletti

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