Rimouski célèbre la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle

Julie Bourque, co-porte-parole de la 34e Semaine de la déficience intellectuelle.
Photo : Radio-Canada
Du 19 au 25 mars, à l’occasion de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, plusieurs activités de sensibilisation sont organisées à Rimouski : kiosque ouvert au public, 4-à-7 sur la rue Saint-Germain et conférences à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), samedi.
En trame de fond, le système d’éducation accuse un retard significatif
selon des intervenants du milieu et la population tend à rester à l’écart des personnes vivant avec des déficiences intellectuelles. Le défi de l’inclusion est donc au centre des préoccupations des organismes communautaires et de certaines institutions scolaires proactives.
Il ne faut pas avoir peur!
, s'exclame Julie Bourque, membre de l’Association de la déficience intellectuelle de la région de Rimouski (ADIRR) et membre du conseil d’administration de la Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI). Les gens devraient apprendre à nous connaître
, renchérit-elle.
Ces mots sont forts, mais ils sont vrais
, se désole Sylvain Letscher, professeur au département d’éducation à l’UQAR . Pourquoi [les gens] ont peur, c’est parce qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de rencontrer des gens avec des déficiences
, selon lui.
Dans la classe de Félix
L’un des problèmes les plus persistants, c’est l’absence d’inclusion dans le milieu scolaire, selon Sylvain Letscher. Au Québec, je ne sais pas pourquoi, on a 40 ans de retard
, affirme-t-il en comparant avec le Nouveau-Brunswick et le Manitoba, par exemple.
Le projet d’inclusion scolaire Dans la classe de Félix
, initié par le Centre de services scolaires des Monts-et-Marées, est un exemple à contre-courant. Félix, un jeune vivant avec une déficience intellectuelle, a rejoint les camarades d’une classe ordinaire et participe à pied d’égalité aux activités des autres élèves.
La socialisation avec les autres élèves est ce qui distingue l’inclusion de l’intégration, cette approche plus courante dans laquelle l’élève se retrouve au fond de la classe
, selon le professeur Letscher. On sait que l’inclusion est plus efficace de l’intégration. Ce projet, c’est aussi un message au ministre [de l'Éducation, Bernard] Drainville
, dit-il.
Julie Bourque a, pour sa part, été dans une classe d’intégration. Pour elle aussi, l’inclusion est la voie à suivre, pourvu que des ressources y soient allouées. C’est sûr qu’avec le bon soutien et les bonnes personnes pour les aider, ça serait le fun que les personnes soient incluses dans les classes ordinaires
, affirme-t-elle.
Le projet Dans la classe de Félix
est documenté par vidéo et il s’agit du premier projet du genre au Québec. Les capsules vidéos sont disponibles pour le personnel enseignant partout au Québec.
Pour le directeur de l’ADIRRIl y a des choses à faire
, affirme-t-il.
Pour ce faire, il faudrait que la sensibilisation dépasse cette seule semaine, selon lui. On en parle pendant cette semaine, mais il ne faut pas oublier qu’on peut en parler toute l’année
, insiste-t-il.