Bruno Marchand nuancé face au budget 2023-2024

Le maire de Québec, Bruno Marchand
Photo : Radio-Canada
Même si le nouveau budget du gouvernement provincial répond peu aux demandes de la Ville de Québec, notamment en matière de logement et d’itinérance, le maire Bruno Marchand ne s’indigne pas. Il préfère attendre de voir comment les enveloppes budgétaires seront réparties.
Questionné sur son degré de satisfaction, le maire accorde une note de 5 sur 10 au nouveau budget.
« Mon indignation va venir si on ne reçoit pas la part du gâteau à Québec, la part que la ville mérite. Je suis obligé d’attendre [de voir] comment on va ventiler [les chiffres] dans les prochains jours, les prochaines semaines. »
Il aimerait que le budget intègre une section exclusivement réservée à la Capitale-Nationale.
En matière de logements sociaux abordables, le maire demandait la création de 2 500 unités au cours des cinq prochaines années, alors que le gouvernement en prévoit 1 500 dans l’ensemble de la province, mais le premier magistrat garde espoir. On va faire la démonstration des besoins criants
, dit-il.
Bruno Marchand prévoit rencontrer le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, ainsi que la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, au mois de juin.
La construction de nouveaux logements prévue par le gouvernement met toutefois l’accent sur le nouveau Programme d’habitation abordable du Québec (PHAQ) qui favorise particulièrement les investissements privés.
De l'avis de Bruno Marchand, le PHAQÇa prend un programme qui travaille avec nos groupes techniques, qui ne va pas juste créer 4 murs et un toit, mais un lieu où les gens vont appartenir et vont s'émanciper
, soutient-il.
En ce qui concerne l’itinérance, le maire se veut encore prudent. Même s’il avait demandé 15 millions de dollars sur cinq ans et que le gouvernement en prévoit 35 pour la province, il préfère attendre la répartition des investissements avant de s’exprimer.
Optimisme
Le maire de Québec se dit ravi par les 15 millions de dollars annoncés par le gouvernement provincial pour améliorer son réseau de pistes cyclables, même s’il en avait plutôt demandé 53 pour les 5 prochaines années. 15 millions, ça représente les deux premières années de notre demande
, souligne-t-il.
Par rapport aux investissements demandés par les sociétés de transport, Bruno Marchand se montre aussi optimiste, malgré le budget déposé. Aucun montant n’est encore détaillé et l’aide sera attribuée proportionnellement à l’achalandage. On est capable de boucler le budget pour les prochaines années, mais le gouvernement va devoir investir. C’est impératif qu’on arrive à des réponses dans les prochains mois
, soutient-il.
Dans le nouveau budget, la Ville de Québec reçoit 14 % des investissements, alors que Montréal touche 30 %.
Peu de gains pour les villes du Québec
Contrairement à Bruno Marchand, le président de l’Union des municipalités du Québec, Daniel Côté, a fortement exprimé son mécontentement mardi face au budget.
Quand on parle de transport collectif, d’habitation, on est loin du compte. En infrastructures récréatives et sportives, on est loin du compte. Le milieu municipal a beaucoup d’appétit et on rencontrera bientôt la ministre des Affaires municipales pour faire le point, parce que la situation actuelle est intenable
, affirme-t-il.
Les oppositions déçues
Même les partis d’opposition à l’Hôtel de Ville de Québec ont été plus critiques vis-à-vis du budget. Le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve, se dit déçu pour le monde municipal.
C'est un budget décevant pour le monde municipal en général, mais pour Québec en particulier. Je trouve qu'on n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
De l'avis d'Équipe priorité Québec, le maire de Lévis semble avoir plus de poids politique que Bruno Marchand. On n'est pas entendu à la Ville de Québec
, dit le conseiller municipal Eric Ralph Mercier.
Lévis attend toujours le troisième lien
Puisque le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, est en vacances, le conseiller municipal et maire suppléant, Michel Patry, a peu réagi au budget.
Si le projet, on nous annonçait qu’il va se faire demain matin, vous auriez devant vous l’homme le plus heureux au monde, mais ce n’est pas le cas. On va laisser travailler les gens. On attend les études
, a indiqué Michel Patry.
Avec la collaboration de Pierre-Alexandre Bolduc et de Camille Carpentier