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La prime aux infirmières en N.-É. suscite du mécontentement au N.-B.

Le premier ministre Tim Houston parle à des infirmières.

Le gouvernement de Tim Houston a annoncé d'importantes primes pour le recrutement et la rétention d'infirmières.

Photo : Robert Short/CBC

Radio-Canada

Les infirmières du Nouveau-Brunswick n'ont pas mis du temps pour réagir à l’annonce de la prime de 10 000 dollars versée à leurs collègues de la Nouvelle-Écosse. Elles sont animées d’un cocktail de sentiments, partagées entre la colère et la frustration.

Jeu de séduction en Nouvelle-Écosse

Le gouvernement néo-écossais offrira 10 000 $ l'année prochaine à toutes les infirmières qui s’engagent à travailler en Nouvelle-Écosse jusqu’en 2026. Et 5000 $ pour le personnel des établissements de soins publics.

Il espère ainsi les retenir pour réduire la pénurie de personnels de santé dans la province.

Mais dans d’autres provinces de l’Atlantique, cette politique sonne comme un jeu de séduction et pourrait attirer les infirmières.

Si le [premier ministre du Nouveau-Brunswick Blaine Higgs] choisit de ne pas compétitionner, les infirmières vont partir, nos nouvelles diplômées vont choisir de ne pas travailler ici au Nouveau-Brunswick, laisse entendre Maria Richard, première vice-présidente du syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick.

« Certaines infirmières nous disent. Regarde-moi, je travaille à 20 minutes de la Nouvelle-Écosse. Qu’est-ce qui m’empêche d’y aller? »

— Une citation de  Maria Richard, première vice-présidente du syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick

Elle dit n'avoir jamais vu les infirmières réagir de la sorte, tout en reconnaissant que de telles mesures ne régleraient pas les problèmes de fond du système de santé.

Pourquoi pas nous?

Le premier ministre Tim Houston se dit fier du travail des infirmiers et veut ainsi les récompenser. Une reconnaissance aussi rêvée par ceux du Nouveau-Brunswick. Depuis un an, elles demandent des primes, mais sans succès.

Maria Richard, vice-présidente du Syndicat des infirmières et des infirmiers du Nouveau-Brunswick, en entrevue.

Maria Richard, vice-présidente du Syndicat des infirmières et des infirmiers du Nouveau-Brunswick. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Ce ne sont pas les régies Vitalité et Horizon qui ne veulent pas nous donner des incitatifs. Il nous revient que c’est le ministre des Finances et le premier ministre qui nous les refusent, ajoute Maria Richard.

Les membres nous répètent que pour eux, c'est un manque total de respect au niveau du gouvernement Higgs, affirme Maria Richard.

Dans son budget déposé mardi, le gouvernement du Nouveau-Brunswick compte investir 29,7 millions $ dans des initiatives liées au recrutement et à la rétention.

Les détails concernant ces initiatives ne sont pas connus pour l’heure.

Une aubaine pour les étudiants

Les incitatifs de Tim Houston ont aussi retenti à l’Université de Moncton.

Suzanne Harrison, la directrice de la faculté des sciences infirmières, affirme que les étudiants ont été séduits et s’y intéressent.

Une femme aux cheveux courts qui parlent à un micro et portant des lunettes.

La directrice de l’École réseau de science infirmière de l’Université de Moncton, Suzanne Harrison (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Patrick Lacelle

Nos étudiants regardent, parce que même les systèmes de subvention [pour les stages], les étudiants cherchent beaucoup d'opportunités pour se faire rémunérer, affirme-t-elle.

Des questions à long terme

Linda Silas, présidente nationale de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et d'infirmiers, salue l’initiative de la Nouvelle-Écosse. Et qualifie ce geste d’une expression de respect envers les infirmières locales.

Linda Silas en entrevue.

Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et d'infirmiers. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Elle invite à une réflexion sur une éducation gratuite des infirmières, une aide financière ainsi que la garantie des emplois avec la possibilité de prendre des journées de congé pour venir à bout de la pénurie des infirmières.

D'après le reportage de Océane Doucet

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