Sans direction générale, le FME avance dans ses préparatifs
Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue a présenté sa 20e édition en 2022. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Paquin
Malgré la vacance du poste à la direction générale, le Festival de musique émergente (FME) en Abitibi-Témiscamingue assure préparer un événement « normal » pour 2023.
À cinq mois du 21e FME, prévu du 31 août au 3 septembre prochain, aucun remplaçant n’a encore été trouvé pour occuper la direction générale, à la suite du départ de Magali Monderie-Larouche.
La situation préoccupe des partenaires et fournisseurs du festival, alors que certains affirment ne pas encore avoir été rémunérés pour les services rendus en 2022.
La présidente du conseil d'administration du FME, Claude Fortin, souligne que la pénurie de main-d'œuvre n'épargne pas le milieu culturel, mais assure du même souffle que les préparatifs suivent leur cours même si la perle rare n'a pas encore été dénichée à la direction générale.
C’est sûr que ce n’est pas idéal de ne pas avoir de direction générale, mais en même temps, ce n’est pas le moment où ça impacte le plus notre organisation. En ce moment, je ne mentirai pas, le conseil d’administration met la main à la pâte, tout le monde a son secteur et tout le monde travaille pour faire avancer les dossiers. On a le comité qui avance la programmation, on a choisi l’affiche de la prochaine édition
, précise Mme Fortin.
Les demandes de subventions sont dans la machine, les demandes de partenariats financiers sont aussi dans la machine. On a continué à avancer, on n’est pas demeurés assis à regarder la parade passer, au contraire. On a fait avancer tous les dossiers malgré l’absence de direction générale
, affirme-t-elle, ajoutant être optimiste d’avoir quelqu’un en place à la direction générale d’ici la fin avril.
Des fournisseurs préoccupés
Malgré l’avancement des préparatifs, certains partenaires et fournisseurs n’ayant pas été payés pour les services rendus l'an dernier se disent préoccupés par la difficulté à communiquer avec les dirigeants du FME.
C’est le cas de Vincent L’Heureux, copropriétaire de la boîte de production Trois Tiers.
Chaque année, on a toujours quelques contrats, quelques productions qu’on fait avec le FME. Cette année, on a une facture qui n’a pas été payée. Rien de majeur de notre côté
, exprime-t-il.
« On a compris que le FME pouvait peut-être avoir des petites difficultés, que c’était peut-être moins bien géré alors on n’a pas vraiment relancé mais effectivement, on a moins de communications directes. On se doute qu’avec le changement de direction générale, ça peut affecter toutes les opérations. »
Soulignant être régulièrement payé au début de l’année suivante pour les services rendus lors d’un FME, Réjean Bérubé, président de Projecson, soutient que les retards sont plus importants cette année.
Concernant les communications avec le festival, il signale que la radio n’émet pas beaucoup d’ondes.
La dernière édition du FME avait beaucoup de spectacles et beaucoup d’artistes. Les frais de production, on sait ce que ça représente. Accueillir un si grand nombre d’artistes, ça coûte des sous. C’est sûr qu’il y a beaucoup de bénévolat, il y a beaucoup de commandites, mais en bout de ligne, quand on augmente la grosseur de la production, ça augmente les frais, et on n'est vraiment pas au courant de leur entrée d'argent. Donc, à ce niveau-là, c’est un peu inquiétant, puisqu’on n’a pas vraiment de suivi, on n’a pas d’information sur l’état financier du festival
, indique M. Bérubé.
Le FME serait-il en difficulté financière?
Pas du tout, répond Claude Fortin. L’événementiel, c’est comme ça. On est tributaires de subventions, de partenariats privés et les subventions, on les reçoit en deux versements. Il y a une partie qu’on reçoit avant l’édition et une partie qu’on reçoit après l’édition. On a mis la main à la pâte pour faire nos redditions de comptes en début d’année pour avoir nos deuxièmes versements, mais il faut comprendre que parfois, il y a des deuxièmes versements de subventions qui arrivent au milieu de l’année suivante. Alors oui, cela a un impact sur le déroulement des paiements de nos fournisseurs
, explique-t-elle.
« Oui, pour certains, ç'a pris un peu plus de temps, mais on est à faire cheminer tout ça. Tout le monde va être payé. »
Messieurs Bérubé et L’Heureux sont prêts à patienter, affirmant tous deux avoir un grand plaisir à collaborer annuellement avec le FME.
Retour à la normale
Après un festival de grande envergure pour le 20e anniversaire en 2022, Claude Fortin mentionne que 2023 marquera le retour à un format plus traditionnel.
Le 20e, ce n’était pas une édition normale, c’était une année anniversaire. Donc, on va revenir à un événement qui pourrait être comparable à 2018 ou 2019. C’est ce sur quoi on travaille actuellement
, précise-t-elle.
Retour de la Guinguette?
Par ailleurs, Claude Fortin souligne que l’objectif du festival est de ramener la Guinguette pour une troisième année lors de la saison estivale.
On est en discussion avec la Ville quant à l’emplacement. On veut aussi minimiser les dérangements pour la population avoisinante
, fait-elle remarquer.