Les milieux de l’éducation et du communautaire de l’Estrie déçus du budget

Une soirée d’écoute collective de la soirée du budget a été organisée par Solidarité populaire Estrie pour des représentants de divers groupes communautaires.
Photo : Radio-Canada
Plusieurs groupes et organismes estriens déplorent l’absence ou le manque d’aide financière destinée à certains secteurs dans le budget déposé par Québec mardi. Ils soulignent que les besoins sont criants dans la région.
Le président du Syndicat de l’enseignement de l’Estrie, Richard Bergevin, dénonce l'absence du projet de nouvelle école secondaire de Sherbrooke dans le budget.
On pense qu’encore une fois, ils n’ont pas fait le choix de prioriser l’éducation
, soutient-il. On ne voit rien en matière de financement pour les écoles dans le budget actuellement.
« C’est désolant, parce que ça fait plus de dix ans que c’est attendu à Sherbrooke. »
Il ajoute qu’ailleurs en Estrie, il y a également de grands besoins en matière d’éducation. Ça prend des enseignants et des enseignantes, ça prend des gens qualifiés dans nos classes, mais ça prend aussi des locaux adéquats
, fait-il valoir.
La députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, dit toutefois attendre des nouvelles au sujet de cette nouvelle école au cours de l’été.
« Ça va prendre plusieurs mois et ça, ça nous retarde beaucoup. Puis en attendant, on planifie d'installer des classes modulaires parce qu’on manque d’espace. »
À lire aussi :
Besoin criant en santé mentale
Christine Labrie, qui a épluché le budget, se dit aussi inquiète en ce qui concerne les enjeux de santé mentale. Elle indique que le document n'inclut rien concernant le centre de crise de l’Estrie.
La réalité, c’est qu’on a des listes d’attente énormes, puis on n’a pas ce qu’il faut dans ce budget-là pour recruter davantage [d']intervenants en santé mentale dans le réseau
, décrie-t-elle.
Une gifle
pour ce qui est du logement
Le porte-parole de l’Association des locataires de Sherbrooke, Mario Mercier, reçoit quant à lui le budget actuel comme une gifle
.
Il déplore ce qu'il qualifie de manque de vision de la part du gouvernement pour répondre à la crise du logement.
« La situation du logement se détériore très, très vite. »
Le directeur général du Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l'Université de Sherbrooke (REMDUS), Alexandre Guimond, est aussi d'avis que le gouvernement est inactif en matière de logements dans ce budget. Je reste sans mots
, dit-il.
L’un des points marquants du budget présenté mardi est par ailleurs une baisse d’impôt. Cette mesure est toutefois dénoncée par des organismes communautaires de la région, dont l’Association coopérative d'économie familiale (ACEF) Estrie.
Tout le monde est frappé par l’inflation, mais les baisses d’impôt vont aider de façon inversement proportionnelle les gens qui sont le plus touchés par la hausse du prix des aliments. Une personne qui travaille au salaire minimum à temps plein va avoir un gros 53 $ de plus par année dans ses poches. On est loin de faire face à une hausse de 10 % du prix des aliments, versus une personne à 100 000 $ et plus qui [épargne] 800 $ [en impôts]. Donc nous, ce n’est pas l’approche qu’on privilégie, c’est décevant
, explique la coordonnatrice de l’organisme, Sylvie Bonin.
Elle se dit aussi peu satisfaite par les nouveaux montants prévus pour les logements. Les personnes à revenu modeste, le logement et l’alimentation, c’est le gros des dépenses. Quand les logements montent, les gens n’ont plus d’argent pour se nourrir et vice-versa
, constate-t-elle.
La plupart des représentants présents ont toutefois salué les nouvelles mesures plus flexibles en ce qui a trait au régime des rentes du Québec. C’était une demande depuis longtemps que les aînés qui retournent travailler ou qui ont leur rente et qui travaillent ne soient pas obligés de cotiser
, indique Mme Bonin.
Avec les informations de Marie-Hélène Rousseau