Les 67 d’Ottawa et l’art de défier le cycle du hockey junior
Avec 48 victoires au compteur, les 67 ont trois autres matchs au calendrier pour pouvoir atteindre le plateau des 50. (Photo d'archives)
Photo : Valerie Wutti / 67 d'Ottawa
Pour une troisième fois en quatre saisons, le trophée Hamilton Spectator est la propriété des 67 d’Ottawa. En s’appropriant le titre de l’équipe championne de la saison dans la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL) dimanche, l’organisation a défié le cycle du hockey junior canadien.
Normalement, un cycle s’échelonne sur quelques saisons, des bas-fonds du classement général avec plusieurs recrues jusqu’au sommet du classement avec une équipe à maturité.
À Ottawa, les 67 ont connu deux saisons de plus de 100 points avant que la pandémie de COVID-19 ne mette les activités de la OHLAndré Tourigny a fait le saut avec les Coyotes de l’Arizona, et Dave Cameron est venu le remplacer.
sur pause pendant près d’un an et demi. Entre-temps, leur entraîneur-chef et vice-président des opérations hockeyLors de la saison 2021-2022, l’Ontarien a hérité d’un jeune noyau qui lui a offert 28 victoires, en 68 matchs, bon pour la 14e position, sur 20, de la OHL
.Cette année, l’organisation s’attendait à faire mieux. Mais même le plus ambitieux ne pouvait espérer remporter le trophée Hamilton Spectator.
Beaucoup de gens sous-estimaient notre équipe. Mais l’an dernier, on a appris à jouer des matchs serrés avec Dave [Cameron]. Avec son système de jeu, on n’a pas besoin de marquer beaucoup de buts pour gagner
, explique le joueur de centre vétéran, Cameron Tolnai, qui a fait partie de ces trois équipes championnes.
De finir dans le top 4 aurait été très bon. On voulait avoir l’avantage de la glace en première ronde. On est surpris [de finir au sommet], mais les gars ont travaillé très fort. Personne ne nous voyait là
, admet l’entraîneur adjoint Martin Dagenais, qui en est à une deuxième saison avec les 67, après s’être fait un nom avec les Sénateurs d’Ottawa Junior A.
Parmi les raisons qui peuvent expliquer les succès de l’équipe, il y a l’apport offensif des jeunes joueurs, même les recrues, qui produisent plus qu’anticipé. Le défenseur Henry Mews vient tout juste de célébrer son 17e anniversaire, mais joue déjà avec l’aplomb d’un vétéran. Le choix de première ronde de l’équipe en 2022 a amassé 29 points en 52 matchs.
Je suis surpris [de ma production offensive]. J’ai beaucoup appris des gars plus vieux. C’est une bonne année pour mon développement
, mentionne le Franco-Ontarien, qui est déjà considéré comme un espoir de premier plan pour le repêchage 2024 de la Ligue nationale de hockey.
Prochain objectif : un championnat éliminatoire
Au printemps 2019, les 67 d’Ottawa étaient presque imbattables. Ils avaient balayé les trois premières rondes éliminatoires avant de remporter les deux premiers matchs de la finale, établissant ainsi un record de la OHL.
Mais tout a basculé quand leur gardien, Michael DiPietro, s’est blessé. Après cela, les 67 ont perdu les quatre parties qui ont suivi pour ainsi échapper le championnat des séries éliminatoires, la coupe J. Ross Robertson.
L’année suivante, l’équipe avait de grandes ambitions, mais la pandémie de COVID-19 a pointé le bout de son nez en mars 2020, mettant ainsi fin à la saison de la OHL
.L’attaquant de 21 ans, Cameron Tolnai, a vécu ces déceptions. Il veut donc faire ses adieux au hockey junior avec la coupe J. Ross Robertson au bout des bras. Je vais utiliser mon leadership pour montrer la voie aux jeunes. En séries, il y a des hauts et des bas. À travers ça, il faut garder notre calme
, dit-il.
On veut gagner pour nous, mais on veut aussi gagner pour les plus vieux qui ne seront pas ici l’année prochaine
, promet Henry Mews.
Mais avant de penser au trophée, Martin Dagenais est bien conscient de la longue route qui attend son groupe d’adolescents et de jeunes hommes : les séries, c’est une autre saison
.
Selon lui, les 67 doivent encore gagner le respect de certains rivaux. Il y a d’autres équipes qui ne nous respectent pas énormément. C’est toujours un défi, mais c’est pour ça qu’on a été chercher un gars comme Logan Morrison. On espère qu’il pourra guider les plus jeunes.