Doug Ford nie avoir abandonné Ottawa pendant le convoi des camionneurs

Doug Ford a déclaré que le juge Rouleau s'est trompé dans les conclusions de son rapport. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, nie que son gouvernement ait abandonné Ottawa pendant la crise du « convoi de la liberté » en hiver 2022. Selon lui, l’occupation du centre-ville par les manifestants, qui a duré trois semaines, aurait pris fin plus tôt si l’ancien maire de la ville et le chef de la police avaient pris leurs responsabilités.
M. Ford a fait ces commentaires, mardi, en réponse à une question d'un journaliste sur le rapport final de l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence, publié le 17 février.
S'exprimant lors d'une conférence de presse à Vaughan, en Ontario, où il a annoncé la création de nouveaux centres de formation destinés à favoriser la lutte contre la pénurie de main-d'œuvre, M. Ford a déclaré que M. Rouleau s'était trompé dans les conclusions de son rapport et a nié que son gouvernement avait abandonné Ottawa lors de la crise du convoi de camionneurs.
C'est leur opinion, c'est très éloigné de la vérité. Nous avons travaillé sur ce dossier tous les jours
, a répondu M. Ford en réponse à la question du journaliste.
Le juge Paul Rouleau avait écrit qu'il trouvait troublante la réticence de la province de l'Ontario à s'engager pleinement dans les efforts visant à résoudre la situation à Ottawa
, citant le refus de la province de participer à des réunions tripartites avec le gouvernement fédéral et les représentants de la ville.
Un plus grand engagement de la part de M. Ford et de son gouvernement aurait pu fournir à la population d'Ottawa un message clair qu'elle n'avait pas été abandonnée par son gouvernement provincial en temps de crise
, avait également écrit M. Rouleau.
L’automne dernier, des dizaines de témoins, notamment des policiers, des hommes politiques, des organisateurs de manifestations et des habitants du centre-ville d'Ottawa avaient été entendus pendant six semaines lors de la Commission Rouleau.
Entre Ottawa et Toronto, c'était le jour et la nuit
M. Ford a ensuite remercié le commissaire de la police provinciale de l’Ontario, Thomas Carrique, qui a témoigné devant la commission, ainsi que tous les policiers de la province
qui ont aidé à mettre fin à la situation à Ottawa.
Avant de s'en prendre, par la suite, à l'ancien chef de la police d'Ottawa, Peter Sloly, qui a démissionné pendant les manifestations, ainsi qu'à l'ancien maire de la ville, Jim Watson, qui ne s'est pas représenté aux élections municipales de l'automne dernier.
Je vais le formuler de la manière suivante : le maire d'Ottawa et le chef de la police avaient leur travail. Le maire de Toronto, le maire Tory, et le chef Ramer, eux, avaient leur travail. C'était le jour et la nuit
, a insisté M. Ford, en faisant référence à l'ancien maire de Toronto, John Tory, et à James Ramer, chef de police intérimaire de la ville pendant les manifestations.
Contrairement à Ottawa, où la manifestation des camionneurs s'est transformée en une occupation de trois semaines du centre-ville, une manifestation plus modeste à Toronto s'est terminée sans durer. La police de Toronto avait de son côté interdit aux véhicules des manifestants l'accès à la zone entourant Queen's Park.
Lorsque le convoi est arrivé à Toronto, ils sont venus, ils ont fait leur petite manifestation, ils sont partis, parce que le chef Ramer avait une expérience opérationnelle, il était prêt. Le maire Tory a fait du bon travail, et c'est à peu près tout ce que je dirai des gens d'Ottawa. Les personnes qui étaient en charge ne sont plus là
, a ajouté M. Ford.
À lire aussi :
Windsor était une priorité absolue
Le compte rendu d'un appel téléphonique datant de février 2022 entre M. Ford et le premier ministre Justin Trudeau démontre, par ailleurs, que le premier ministre ontarien avait déjà adopté un point de vue similaire par le passé.
Je dirai que le chef de la police et le maire d'Ottawa ont totalement mal géré cette affaire. La police et le maire de Toronto ont fait un excellent travail
, avait jugé M. Ford.
Pendant ladite conversation M. Ford avait ajouté que la fin du blocage du pont Ambassador, à Windsor, était sa principale priorité, et non l'occupation d'Ottawa.
Bien que M. Sloly ait fait l'objet de critiques lors de son témoignage et dans le rapport final de la commission, M. Rouleau avait également conclu qu'il était trop facile de lui attribuer à lui seul toutes les déficiences de la réponse de la police. Ce serait regrettable et, en fait, incompatible avec les preuves.
Le rapport Rouleau avait aussi fait remarquer que la province avait produit quelque 1000 pages de documents pour la commission.
M. Ford avait refusé d'être interrogé par les avocats lors des auditions, invoquant le privilège parlementaire en réponse aux citations à comparaître émises M. Rouleau afin de le faire témoigner.
En conséquence, la Commission est malheureusement désavantagée dans sa compréhension du point de vue de l'Ontario
, avait estimé M. Rouleau.
Avec les informations d'Alistair Steele, de CBC News