Un rapport détaille les inquiétudes face à la pollution industrielle à Winnipeg

Le rapport se penche notamment sur les quartiers de Saint-Boniface et Point Douglas.
Photo : Radio-Canada
Un rapport publié mardi par l’organisme Manitoba Eco-Network détaille les inquiétudes de résidents face à la pollution industrielle à Winnipeg, notamment dans les quartiers de Saint-Boniface et Point Douglas.
L'équipe du projet Environnement sain, quartier sain (ESQS) recommande notamment des changements importants dans les règlements municipaux. Le rapport (en anglais) (Nouvelle fenêtre) a été publié en collaboration avec le Centre canadien de politiques alternatives.
Les auteurs estiment que la Ville de Winnipeg n’a pas de politique globale ou d’exigences réglementaires concernant les conflits entre les utilisations industrielles et les autres utilisations du sol autres que les exigences de base en matière de zonage
.
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La Ville de Winnipeg n’a pas non plus d’approche globale pour l’assainissement et le réaménagement des zones de friche industrielle
, peut-on lire dans le rapport.
L’équipe derrière le projet ESQS
recommande, entre autres, d’établir une réforme des exigences relatives à l’aménagement du territoire, d’assurer une plus grande transparence des données accessibles au grand public et de financer la recherche et le plaidoyer communautaires.Une mobilisation locale à Saint-Boniface
Depuis 2017, les résidents du sud de Saint-Boniface s'inquiètent de la toxicité du sol et de la pollution de l’air. Un rapport, publié en avril 2022, indique également que le taux de plomb dans le sol au parc industriel Mission de Saint-Boniface à Winnipeg est 70 fois supérieur aux normes nationales acceptables.
Gary Tessier, un résident du quartier Saint-Boniface, a été actif pendant la mobilisation des résidents quand les premières études du sol ont été faites entre 2017 et 2018.
« Les gouvernements devraient adopter des politiques qui protègent le citoyen et l’environnement. »
Il est déçu de constater que les industries en question fonctionnent encore au même rythme qu’avant
. C’est toujours préoccupant, car il n’y a pas de changement entre 2017 et aujourd’hui
, a-t-il noté lors de son passage à l’émission 6 à 9.
Gary Tessier précise que la mobilisation du quartier est encore au rendez-vous même si certains résidents sont fatigués et frustrés de ne pas être appuyés ou écoutés pendant leurs actions
.
De son côté, la professeure associée au Natural Resources Institute à l’Université du Manitoba, Shirley Thompson, mentionne que peu d’analyses ont été faites par la province. La majorité des études réalisées ont été commandées par des industries impliquées dans ces activités.
Avoir des industries toxiques dans des quartiers résidentiels pourrait créer un désastre
, estime Shirley Thompson, qui a révisé le rapport avant sa publication.
Elle ajoute qu’en plus des risques sur la santé des résidents concernés par ces activités industrielles, on parle aujourd’hui de l’impact de ces industries sur l’environnement.
Dans un courriel envoyé mardi, un porte-parole du ministère de l'Environnement et du Climat du Manitoba affirme que des tests de sol ont été faits dans 40 quartiers de Winnipeg en 2022.
Il ajoute que plus de 2000 échantillons ont été récoltés sur les terrains de 43 écoles ainsi que 147 parcs et que 94 % d'entre eux avaient des niveaux sous les normes de sécurité.
Le gouvernement provincial prend le problème de la pollution au sérieux et nous tenons les pollueurs responsables de leurs actions dans le cadre des lois en vigueur.
Avec les informations de Patricia Bitu Tshikudi, Anne-Louise Michel et Jérémie Bergeron