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La haute technologie de Québec au service d’une économie plus verte

Optel permet à ses clients de connaître en temps réel l'empreinte carbone de toute la chaîne de production.

Deux employés sur une chaîne de production.

La technologie d'Optel développée à son siège social de Québec.

Photo : Radio-Canada / Eric Careau

EN MODE SOLUTIONS - Polycor possède des carrières de pierre en Europe et en Amérique du Nord. Dans les dernières années, son président a découvert, grâce à un outil développé par Optel, que sa machinerie brûlait inutilement trop de diesel et a pu réduire sa consommation de 20 %. Depuis, l’empreinte carbone fait partie des paramètres analysés avant de choisir une solution technique pour l’entreprise.

« Aujourd'hui, c'est clairement un critère [...] on se préoccupe à la fois de l'efficacité et du prix, mais aussi de l'empreinte carbone. [...] Si l'empreinte est substantiellement plus élevée, on va choisir une solution qui est moins dommageable. »

— Une citation de  Patrick Perus, président Polycor inc.
Un homme devant un mur sur lequel est inscrit Polycor.

Polycor utilise un outil qui lui permet de mesurer son empreinte carbone sur l'ensemble de sa chaîne de production.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

L’outil de traçabilité qu’utilise Polycor a été développé par Optel, une autre entreprise de Québec. La traçabilité, c'est être capable de voir le flot de la circulation de matériel, de produits à travers tout un cycle de chaînes d'approvisionnement.

Entrevue avec Florent Bouguin, chef de la direction technologique pour le groupe Optel

ÉMISSION ICI PREMIÈRE • Première heure

Alex Boissonneault porte une chemise grise et sourit.

C’est ce que fait Optel depuis plus de 30 ans, nous explique Florent Bouguin. Il est le chef de la direction technologique du groupe Optel.

Un homme devant un très grand écran d'ordinateur.

Florent Bouguin explique que la «tour de contrôle» donne en temps réel toutes les informations sur son produit, où qu'il soit.

Photo : Radio-Canada / Claude Bernatchez

Aujourd’hui, ses clients peuvent mesurer en direct leur empreinte carbone en récoltant une série de données à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, de la production jusqu’à la fin du cycle de vie, en passant par le transport des marchandises.

« Est-ce que vous voulez voir l'empreinte carbone de votre chaîne d'approvisionnement? [...] La performance socioenvironnementale? Le niveau de qualité de votre chaîne? La gestion de vos inventaires? Bref, tout un tas de solutions. »

— Une citation de  Florent Bouguin, chef de la direction technologique du groupe Optel

Le secret réside dans la quantité de données récupérées chez le fabricant comme chez ses fournisseurs. Combien de pesticides utilise un producteur de café avec qui vous faites affaire? Quelle est la grandeur de ses champs? Florent Bouguin ajoute : On pourrait faire la même chose pour l'emballage papier [...], pour une batterie, un véhicule électrique, un avion. On peut faire ça pour n'importe quel type de produit.

Des changements réglementaires

L’Union européenne est ambitieuse. Elle souhaite devenir le premier continent carboneutre d’ici 2050. Pour y arriver, elle met en place une série de règlements, dont ceux imposant aux entreprises de rendre les chaînes d'approvisionnement plus vertes et plus acceptables socialement. Il faut que tous les acteurs qui vont être intégrés à la chaîne de valeur globale soient eux-mêmes responsabilisés, nous explique Kenza Teffahi, doctorante à l'Université de Rennes en France.

Des drapeaux européens flottant au vent.

Les nouvelles règles de l'Union européenne obligeront les entreprises à dévoiler l'empreinte environnementale et sociale sur toute leur chaîne d'approvisionnement.

Photo : Reuters / Yves Herman

C’est aussi ce que croit le professeur à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke, Alain Webster. Les grandes entreprises devront démontrer sur l’ensemble de leur chaîne de production que je mesure mes émissions à moi, mais que j'oblige mes fournisseurs à mesurer aussi leur empreinte carbone. Ne pas le faire, ce serait encourager l'écoblanchiment, ajoute-t-il, [sinon ils] vont émettre le carbone à ma place, ça n’a aucun sens.

Effet domino et valeur ajoutée

Forcer les entreprises à être transparentes pour l’ensemble de leur chaîne d'approvisionnement, c’est aussi permettre aux fournisseurs de bénéficier des avantages du verdissement de leur produit. Le professeur Webster donne l'exemple d’une aluminerie située au Québec qui souhaite vendre une partie de sa production à un fabricant de téléphones cellulaires.

Il faut donc que mon aluminerie [...] soit capable de démontrer qu'elle est effectivement faible en carbone. Son produit aura plus de valeur sur le marché, selon lui. J'obtiens un prix plus élevé si la personne qui achète mon aluminium veut le mesurer et veut être capable de démontrer que son empreinte carbone est faible.

Des lingots d'aluminium.

Les composants des produits manufacturiers devront aussi provenir de sources socialement et environnementalement plus acceptables.

Photo : Radio-Canada / Rémi Tremblay

Et sur le continent nord-américain?

Polycor rêve du jour où les contrats publics au Québec et ailleurs en Amérique du Nord prendront en considération l’empreinte carbone dans les processus de soumission. Des pierres naturelles comme celles extraites de ses carrières coûtent plus cher que le béton, mais sont plus durables et moins polluantes.

« Quand vous installez l'outil Optel, la chose importante, c'est évidemment la collecte de données [...] on est en train d'installer toute une série de points de mesure. [...] Le jour où les gouvernements vont dire : "On veut savoir combien de carbone dans tel et tel projet", nous, on sera prêts. »

— Une citation de  Patrick Perus, président Polycor inc.
Un homme travaille devant un écran sur une chaîne de montage.

En plus de suivre sa marchandise sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, l'outil produit un rapport de conformité.

Photo : Radio-Canada / Eric Careau

Les nouveaux règlements qu’impose le continent européen obligent les entreprises à trouver des solutions pour mesurer et réduire leur impact environnemental et social. Notre façon de pénétrer les chaînes d'approvisionnement, c'est un peu le cheval de Troie, explique Florent Bouguin de chez Optel. On est d'abord rentré pour leur permettre d'être plus performants, pour ensuite leur permettre d'être plus durables.

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