Un développeur d’énergie marémotrice en Nouvelle-Écosse dénonce l’approche du MPO

Sustainable Marine Energy utilise une technologie flottante pour exploiter la puissance des marées dans la baie de Fundy afin de produire de l'électricité.
Photo : Gracieuseté de Sustainable Marine Energy
La saga de plusieurs décennies visant à exploiter les marées les plus hautes du monde pour créer de l'énergie renouvelable semble avoir rencontré un autre problème. Cette fois, le problème n'est pas la force des courants, mais la bureaucratie.
Le PDG de Sustainable Marine Energy, une entreprise basée en Écosse avec un bureau à Dartmouth, annonce que son entreprise retire sa candidature pour un site auprès de l’organisme Fundy Ocean Research Centre for Energy (FORCE), situé près de Parrsboro, en Nouvelle-Écosse.
Nous avons avisé le ministère des Pêches et des Océans que nous retirons ce qui est maintenant notre troisième demande d'autorisation
, explique Jason Hayman.
Nous travaillons depuis environ trois ans pour obtenir une autorisation du MPO pour livrer notre projet, mais nous nous heurtons essentiellement à un mur de briques.
Il précise que son entreprise Sustainable Marine est en pourparlers avec le MPO depuis cinq ans.
Plans d'expansion interrompus
La technologie de l'entreprise est basée sur des turbines flottantes et une unité est déjà en service.
Elle alimente le réseau électrique du comté de Digby, près de l'île Brier. Jason Hayman dit avoir l'autorisation d'utiliser ces turbines flottantes que pendant la journée.
En ce moment, nous essayons de travailler avec nos partenaires de projet et d'examiner nos options
, dit-il.
« Nous aimerions rester en Nouvelle-Écosse si nous pouvons trouver des projets à réaliser, mais cela s'avère assez difficile pour le moment. »
Radio-Canada a contacté le MPO pour obtenir une réponse, mais n’en a pas reçu.
Coup dur pour l'industrie de l'énergie marémotrice
Jason Hayman dit que son entreprise a investi environ 30 millions $ pour tenter de produire de l'électricité à partir des marées de la baie de Fundy. Il ajoute qu’il a reçu des millions $ de financement du gouvernement fédéral.
La directrice générale de FORCE, Lindsay Bennett, dit que la décision de Sustainable Marine est un coup dur pour toute l'industrie.
Nous sommes très conscients de la nécessité d'établir une voie réglementaire claire pour les énergies marines renouvelables
, dit-elle.
Chaque projet présente des défis uniques, mais pour le moment, le Canada manque d'un processus réglementaire clair. Si nous voulons lutter contre les changements climatiques avec les énergies marines renouvelables, nous en avons besoin.
Le gouvernement fédéral et le gouvernement de la Nouvelle-Écosse ont des objectifs ambitieux pour ajouter des sources d'énergie renouvelable au réseau électrique, mais Jason Hayman, croit que le MPO ne fait rien pour aider.
Nous trouvons le manque d'alignement du MPO avec les autres intervenants gouvernementaux, qu'ils soient provinciaux ou fédéraux, assez remarquables
, dit-il.
Le MPO ne semble tout simplement pas avoir la capacité d'avoir une vue d'ensemble.
Tentatives échouées
Des turbines montées au fond de l'océan ont été testées sur le site FORCE, mais aucune n'a survécu.
Le premier a été détruit par de forts courants dans les trois semaines suivant son déploiement en 2009.
La deuxième turbine de Cape Sharp Tidal repose toujours sur le fond de l'océan après avoir été abandonnée lorsque sa société mère, OpenHydro Group Ltd, a fait faillite.
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Avec les informations de Paul Palmeter de CBC