Le projet de nouvelle traverse Rimouski-Forestville repoussé à 2024
De son côté, le propriétaire du CNM Évolution, Hilaire Journault, affirme qu'aucune décision n'a encore été prise sur une saison l'été prochain.
Photo : Radio-Canada / Simon Turcotte
La Corporation de liaison maritime Rimouski-Forestville baisse pavillon pour 2023. L’OBNL créé par la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) et la Société d’économie et de développement de Forestville (SEDF) a annoncé qu’il reportait à 2024 ses premières traversées entre les deux villes.
Les deux entités en ont fait l’annonce dans un communiqué transmis mardi.
Force est de constater que les conditions nécessaires au lancement d’activité à la satisfaction de tous pour la saison 2023 ne sont pas réunies, en conséquence aucun service ne sera déployé avant la saison 2024
, peut-on y lire.
La SOPERconsolider le partenariat avec l’armateur sélectionné pour mieux confronter la réalité d’une hausse significative des coûts et des frais à anticiper pour l’opération d’un service de qualité fiable
.
C’est la deuxième fois que les entités économiques reportent le projet de traversier, qui devait initialement offrir ses premiers départs au mois d’avril 2022.
Tout est beaucoup plus compliqué qu’il ne l’était, avec les coûts de main-d’œuvre et les coûts de carburant
, admet le directeur général de la SOPER , Martin Beaulieu, en entrevue à l’émission Info-réveil.
Les perspectives de voir le projet de traversier se concrétiser cette année s’amenuisaient avec les travaux au quai de Forestville, qui le rendra inaccessible jusqu’en juillet.
C’est au final la pression inflationniste qui a scellé le sort des traversées pour 2023, selon Martin Beaulieu. Un nouveau bateau, c’est comme une nouvelle maison
, illustre-t-il, évoquant la hausse des taux d’intérêt.
La pression devenait de plus en plus forte sur la Corporation de liaison maritime Rimouski-Forestville. À quelques semaines du début de saison des traversiers, l’identité de l’armateur est toujours inconnue, un an après l’appel d’intérêt lancé par la SOPER. Son directeur général le décrit toutefois comme un promoteur ayant de l’expérience en traversées maritimes au Canada.
Il ajoute qu’une courte liste
de navires disponibles sur le marché a été dressée. Il serait plus imposant et performant que le CNM Évolution, le navire utilisé par Hilaire Journault depuis plus de 20 ans. Il pourrait également accueillir des camions. Pas question, précise Martin Beaulieu, d’en construire un.
La taille plus massive de cet éventuel traversier laisse toutefois présager d’importants ajustements au quai de Rimouski. M. Beaulieu reconnaît que ces investissements requis expliquent en partie ce report. Si on change le bateau, on gère un niveau de complexité qui n’est pas le même que si le CNM Évolution revient à quai.
Une aide de Québec demandée
Martin Beaulieu soutient également que des discussions sont en cours avec le gouvernement du Québec afin que l’OBNL
obtienne une aide financière pour piloter le projet. La forme juridique de la Corporation de liaison maritime Rimouski-Forestville, similaire à celle de la traverse entre Trois-Pistoles et Les Escoumins, ouvrirait la porte à une subvention de Québec.Si on veut un service fiable, être capables d’avoir des camions, de traverser à une vitesse relativement acceptable et à un prix compétitif par rapport à la Société des traversiers du Québec, il faut quelqu’un quelque part qui travaille avec nous
, dit Martin Beaulieu.
Cette aide financière serait toutefois conditionnelle au lancement d’un nouvel appel d’offres plus officiel, ce qui n’était pas dans le plan de match initial
.
CNM Évolution : pas de décision sur une saison 2023
De son côté, le propriétaire du CNM Évolution, Hilaire Journault, affirme qu'aucune décision n'a encore été prise sur une saison l'été prochain. Le report du projet lancé par la Corporation de liaison maritime lui laisse théoriquement le champ libre pour piloter son navire cette année, après une saison difficile. M. Journault se dit toutefois ouvert à discuter avec la Société de promotion économique de Rimouski.
Martin Beaulieu n'a pas voulu commenter la situation du promoteur privé, mais il affirme qu'il aurait pu être l'armateur sélectionné par la SOPER
et la SEDF « s'il avait répondu au cahier de charges » prescrit par les deux entités économiques.