Les attentes des Estriens envers le budget provincial
Le budget du Québec 2023-2024 sera dévoilé mardi en fin d'après-midi. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roussel
Pénurie de main-d'œuvre, logement, éducation, santé : les priorités des municipalités, des groupes communautaires et des gens d'affaires sont nombreuses à quelques heures du dépôt du budget du ministre des Finances, Eric Girard.
La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, souhaite que Québec donne les moyens aux municipalités d'investir dans des secteurs névralgiques comme les infrastructures et l'environnement.
Les villes sont des partenaires incontournables du gouvernement du Québec pour faire face aux différentes crises qu'on vit, que ce soit la crise du logement, la crise climatique, la crise de nos infrastructures qui tombent en ruine. Ça passe beaucoup par les villes, et pour pouvoir réussir à surmonter ces crises, on a besoin d'avoir plus de moyens
, explique-t-elle.
La mairesse de Magog, Nathalie Pelletier, souligne de son côté l'importance d'ajuster le montant des subventions au coût actuel de la vie. Avec ça, les municipalités pourraient voir quels sont leurs besoins au niveau plus locaux. [...] Les niveaux de subventions sont basés sur une évaluation qui avait été faite avant la pandémie, et quand on va en appel d’offres, on a tous des surprises. Si les prix explosent et sont de 50 % plus chers, et que les subventions ne suivent pas, ce sont les municipalités qui vont l’absorber
, a-t-elle avancé au micro de Par ici l'info.
La Table régionale des organismes communautaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec réclame pour sa part un meilleur soutien financier pour les familles qui ont du mal à composer avec la hausse du coût de la vie. Son directeur général, Sylvain Saint-Onge, ajoute que l'ensemble des organismes communautaires a besoin de plus de moyens pour mener à bien ses différentes missions.
[Soutien] aux femmes, aux enfants, aux familles, c'est l'ensemble de ce mouvement-là qui a besoin d'aide. Aider la santé mentale, c'est une bonne chose, mais en même temps, les personnes démunies ont de la misère à nourrir leur famille. Il faut faire quelque chose
, souligne-t-il.
Le Syndicat de l'enseignement espère des investissements majeurs
Le président du Syndicat de l’enseignement de l’Estrie, Richard Bergevin, espère quant à lui que les bottines suivent les babines
.
« Ce gouvernement nous dit depuis plus de cinq ans que l’éducation est une priorité. On sait que dans un gouvernement, les priorités, c’est là où va l’argent. Alors on s’attend ce soir à avoir des investissements majeurs en éducation, parce que c’est supposé être la priorité du gouvernement, la priorité aussi des Québécois et des Québécoises. »
Pénurie de main-d'œuvre
Les gens d'affaires ont aussi leurs revendications. Ils attendent des solutions pour atténuer la pénurie de main-d'œuvre, qui touche l'ensemble de l'économie.
Selon la directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie des Bois-Francs et de l'Érable, Stéphanie Allard, il faut mieux appuyer les entreprises dans leurs démarches pour intégrer la main-d'œuvre et la former. Elle plaide aussi pour un meilleur soutien à la productivité, à l'innovation et à la robotisation des entreprises. On veut de bonnes nouvelles pour ce secteur-là. On parle beaucoup de l'économie verte, mais qu'est-ce qu'on peut faire pour aider les entreprises?
se demande-t-elle.
Les défis sont importants
Le gouvernement devrait par ailleurs annoncer des baisses d'impôts dans son budget.
Le chargé de cours David Dupuis, de l’École de gestion économique de l’Université de Sherbrooke, lance cependant une mise en garde quant à une telle mesure.
Les défis sont importants pour le Québec actuellement, on ne se le cache pas. De la difficulté du côté du logement, de la difficulté en éducation, de la difficulté du côté du secteur de la santé. On entend beaucoup beaucoup de défis, et ces défis-là nécessitent des ressources pour les relever
, constate-t-il.
Avec les informations de Brigitte Marcoux