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Écoles de Cléricy et Mont-Brun : le projet pilote de regroupement va de l’avant

Photo extérieure d'une école.

L'école Saint-Norbert de Mont-Brun. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Luneau

À la rentrée scolaire de septembre prochain, tous les élèves des quartiers Cléricy et Mont-Brun de Rouyn-Noranda fréquenteront l’école de Cléricy.

Le conseil d’établissement et la direction d’école en ont fait l’annonce aux parents jeudi dernier. D’une durée de trois ans, ce projet pilote polarise la communauté.

Certains citoyens mettent en avant l’importance d’améliorer les services offerts aux élèves, tandis que d’autres soulèvent le risque de voir le village de Mont-Brun se dévitaliser en l’absence d’élèves dans l’école.

Mère de trois enfants d’âge scolaire, Katty Giroux fait partie des responsables du comité qui s’oppose au regroupement.

Selon elle, l’école de Cléricy n’est pas adaptée pour recevoir les élèves de la quatrième à la sixième année qui fréquentent présentement l’école de Mont-Brun.

À l’école de Cléricy, c’est fait pour les juniors, tandis qu’à l’école de Mont-Brun, on a le privilège d’avoir la patinoire, le terrain de soccer et le grand gymnase à côté. Les journées de pluie, les enfants peuvent traverser et aller au gymnase, où ils ont de l’espace pour s’amuser au lieu d’être confinés dans les locaux de l’école à faire des jeux de société, argue-t-elle.

« Pour les enfants, Mont-Brun, c’est l’école des grands. Ça les valorise, ça leur donne une estime de soi plus grande et un plus grand sentiment d’appartenance. Si on veut conserver nos acquis autour de la municipalité et continuer à enrichir notre beau petit village, si on perd les jeunes, comment on veut que tout ça puisse vivre à long terme? »

— Une citation de  Katty Giroux, mère de trois élèves
Casquette sur la tête, Katty Giroux pose pour la photo devant sa maison.

Katty Giroux est mère de trois enfants et représente le comite qui s’oppose au regroupement des écoles de Cléricy et de Mont-Brun.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Pour améliorer les services aux élèves

Membre du conseil d’établissement de l’école de Cléricy–Mont-Brun, Samuel de Chavigny souligne que c’est la volonté d’améliorer les services offerts aux élèves qui a dicté la décision.

Présentement, les services sont divisés dans deux établissements. Par exemple, la TES [technicienne en éducation spécialisée] doit faire un avant-midi à Cléricy et ensuite aller faire un après-midi à Mont-Brun. Sauf que les professeurs ont souvent besoin des TES à des moments très précis. Au moment où ils communiquent avec la TES pour qu’elle vienne dans leur classe, ça arrive souvent que la TES n’est pas sur place, fait-il remarquer.

Pour l’année scolaire 2022-2023, 33 élèves sont inscrits à l’école de Mont-Brun, alors que 51 élèves fréquentent celle de Cléricy.

Selon M. de Chavigny, le regroupement des élèves permettra de centraliser les ressources et ainsi d’offrir de meilleurs services éducatifs à l’ensemble des élèves.

Samuel de Chavigny pose pour la photo dans un corridor.

Samuel de Chavigny, membre du conseil d’établissement de l’école Cléricy–Mont-Brun.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Le conseiller municipal du district d’Aiguebelle, Stéphane Girard, comprend cet argument mais se dit tout même déçu de la façon dont le processus décisionnel a été mené.

Ce qu’on dénonce dans tout ça, c’est d'être mis au fait quand la décision est prise. On aurait pu travailler en amont, faire des représentations à Québec, parce que présentement, depuis l’abolition des commissions scolaires, c’est évident qu’il n’y a plus de rôle politique qui se fait pour défendre la ruralité et les problématiques dans nos écoles. Donc, on déplore cette partie-là, même si on comprend la décision, mentionne-t-il.

Pris au dépourvu

Katty Giroux se désole également du peu d’écoute de la part de la direction d’école et du conseil d’établissement dans le dossier.

On n’a pas vraiment été consultés. Eux, depuis septembre qu’ils travaillaient sur le projet, et ils nous l’ont présenté en février. Jamais on n’a entendu parler qu’il pourrait y avoir un projet de la sorte. On a donc été un peu pris au dépourvu, signale-t-elle.

Si une majorité de parents se sont montrés favorables au regroupement lors de la rencontre de consultation tenue à la mi-février, Mme Giroux croit que c’est en raison notamment du faible nombre de parents de Mont-Brun qui étaient présents.

Pour répondre aux préoccupations des citoyens de Mont-Brun, les membres du conseil d’établissement, l’équipe école et la direction ont proposé la création d’un comité sur la vitalité du village de Mont-Brun.

Ils nous ont offert de créer un comité pour revitaliser l’école, explique Katty Giroux. On pouvait même jusqu’à faire des logements dans la nouvelle école. Ils nous ont aussi proposé de faire une maison des jeunes. Mais si on aménage un projet aussi impliquant et que les gens embarquent, c’est sûr qu’on oublie l’école par la suite.

Polarisation

Questionné sur la polarisation que provoque la situation dans son district, Stéphane Girard soutient que la situation aurait pu être atténuée si les choses avaient été faites autrement.

Ça amène des chicanes qui ne sont pas nécessaires présentement. Je pense que si on avait été un peu plus en amont avec ça, on aurait pu faire des représentations comme ça se faisait dans le temps. On aurait pu pallier ça, exprime-t-il.

Afin de maintenir le dynamisme de la communauté, M. Girard insiste sur l’importance de réfléchir à des solutions pour que l’école de Mont-Brun conserve sa vocation éducative à long terme.

Comment veux-tu dynamiser ton secteur? Il y a des terrains libres. Il se vend des maisons en ruralité. Mais comment veux-tu rendre ça attractif si, à la base, tu n’as pas d’école? On comprend la situation parce que présentement, il y a un problème pour donner des services adéquats aux enfants, mais à moyen terme, ça prend une autre solution que de fermer une école, soutient-il.

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