De grandes attentes de la part des élus du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour le budget

André Guy, maire de Dolbeau-Mistassini.
Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil
À quelques heures du dépôt du budget provincial, les attentes sont élevées au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Plusieurs élus demandent plus de ressources financières pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre, à la crise du logement et à l'inflation.
Pendant que Saguenay, par l’entremise du conseiller Michel Potvin, s’attend à la concrétisation de la promesse d’investissement de 117 M$ à la zone industrialo-portuaire, la question des infrastructures municipales préoccupe grandement des maires du Lac-Saint-Jean.
Il faut qu'on ait plus d'aide pour mettre à jour nos infrastructures municipales, routes, eaux pluviales, eaux usées, eaux potables. Moi, j'ai des projets ici, de l'ordre de pas loin de cinq à six millions de dollars que je vais faire cette année
, a lancé le maire de Dolbeau-Mistassini, André Guy.
André Guy cible notamment le Programme d’infrastructures municipales d’eau (PRIMEAU) qui devrait être rehaussé.
L'UMQ a demandé que ce programme-là soit rehaussé au moins de 30 %. Pourquoi? Parce qu’il y a des normes qui sont vieilles de peut-être 10 ans
, a-t-il poursuivi.
Les changements climatiques
La mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont, soulève pour sa part l'enjeu des changements climatiques qui met une pression supplémentaire sur le budget de la Ville.
Un des enjeux majeurs que je trouve, c'est vraiment les changements climatiques qui nous amènent des impacts directs sur nos infrastructures municipales. Nous, on l'a bien senti au courant de la dernière année. De plus en plus, on va voir de l'érosion, des inondations, des tempêtes et on a besoin du gouvernement pour venir nous aider à faire face à ces investissements plus qu'importants
, a plaidé Sylvie Beaumont.
Rappelons qu’Alma a dû gérer des pluies importantes l’an dernier. Un affaissement d’une route à la suite d’une pluie intense avait d’ailleurs coûté la vie à un homme à la mi-septembre.
Les travailleurs étrangers
De son côté, le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, Yanick Baillargeon, espère davantage de soutien pour accueillir et retenir les travailleurs étrangers.
Bien, c'est d'en avoir plus qu'on en a là présentement. Surtout au niveau de la rétention, puis de l'intégration des gens, je sais que les subventions ont énormément baissé au cours des dernières années. Je pense qu'il faut revenir à des montants qui sont plus logiques. On parlait de 1700 $ par personne, il y a quelques années. Là on est rendu peut-être à 300 ou 400 $ par personne
, a-t-il d’abord énoncé.
La forêt
Par la suite, Yanick Baillargeon a affirmé, à titre de président de l'Alliance forêt boréale, qu’il ne mise pas sur des mesures compensatoires pour la perte des emplois qui pourrait découler du plan de protection du caribou qui sera présenté en juin.
Il croit qu'il faut plutôt trouver le moyen de donner accès à la matière pour éviter les pertes d'emploi. Il estime surtout qu'il est urgent d'investir dans les travaux sylvicoles, où certains secteurs seraient moins productifs.
Ce n'est pas nécessairement le caribou qui nous inquiète. Pour le budget actuel, c'est vraiment les réinvestissements en sylviculture. Au cours des dernières années, on sait que ça n'a pas suivi l'inflation. Il n'y a pas eu de réinvestissement, il n'y a pas eu d'indexation, on le demande depuis plusieurs années. L'an dernier, ils ont fait un effort, ils ont rajouté quelques points de pourcentage, mais ce n'est même pas venu compenser l'inflation. Donc c'est sûr et certain, qu'il faut vraiment qu'il y ait des investissements massifs en sylviculture, ce qui va nous permettre d'avoir une forêt plus pérenne et plus résiliente dans le futur
, a-t-il conclu.
Samedi, 1000 personnes ont marché à Saint-Félicien afin de faire pression sur Québec, relativement au plan de protection du caribou.
D'après un reportage de Mélissa Paradis