Une tourbière du nord de la Colombie-Britannique achetée à des fins de préservation

La tourbière du lac Meteor est située à environ 70 km au nord-est de Prince George et se trouve sur le territoire traditionnel de la Première Nation Lheidli T'enneh.
Photo : Nature Trust of British Columbia
L’organisation de conservation Nature Trust of British Columbia a acquis 235 hectares de la tourbière du lac Meteor, non loin de Prince George, en Colombie-Britannique, protégeant ainsi la zone d’une exploitation forestière.
L’acquisition concerne environ un dixième de la zone humide qui compte une superficie de 2000 hectares, l’une des trois tourbières les plus vastes de la partie supérieure du fleuve Fraser, précise Carl MacNaughton, gestionnaire de conservation des terres auprès de Nature Trust.
L’organisme à but non lucratif détient plus de 500 parcelles à travers la province.
Un impact écologique important
L'organisme explique que cette tourbière joue un rôle important en cette ère de changements climatiques. La zone humide du lac Meteor contient une pléthore d'associations de terres humides rares, y compris des écosystèmes de tourbières constitués de tourbières et de marais
.
Il ajoute que les tourbières sont un type de zone humide qui se produit lorsque la matière organique morte ne se décompose pas complètement en raison d'une humidité excessive qui s'accumule pendant des milliers d'années, emprisonnant d'énormes quantités de carbone dans le sol. Environ 95 % du terrain reste dans un état relativement naturel
.
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En tant qu'habitats spécialisés
, les tourbières sont des types d'écosystèmes très importants en Colombie-Britannique, souligne Carl MacNaughton. Elles retiennent des quantités importantes de gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone et le méthane.
Cette capacité en fait le puits de carbone idéal, car la tourbière constitue alors une zone dans laquelle le carbone peut être contenu plutôt que rejeté dans l'atmosphère.
« En termes de stockage de dioxyde de carbone, de méthane et de gaz à effet de serre [la tourbière] fait un excellent travail en tant que solution basée sur la nature. »
Bien que ces habitats marécageux n'occupent que 3 % de la superficie terrestre mondiale, elles contiennent environ 25 % du carbone du sol, soit deux fois plus que les forêts. Par ailleurs, leur capacité à absorber l'eau régule le débit d'eau pour créer un tampon naturel lors d’inondations, sans compter qu’elles peuvent filtrer l'eau pour contrôler la qualité du ruissellement.
Préserver un écosystème menacé
La survie de nombreuses espèces peut dépendre de ce précieux habitat. Les tourbières fournissent d'ailleurs souvent de la nourriture, un abri et des espaces de reproduction uniques pour plusieurs animaux, dont les amphibiens, les oiseaux et les mammifères.
La tourbière du lac Meteor abrite une variété d'espèces et de communautés écologiques considérées comme préoccupantes. On y retrouve notamment le grizzli ou encore l'esturgeon blanc qui est sur la liste d’espèces en voie de disparition.
« En sécurisant des propriétés comme celle-ci et en veillant à ce que tous les arbres ne soient pas enlevés le long des rives, on régule la température de l'eau, ce qui est important pour tous les poissons, y compris les esturgeons. »
Couper l’herbe sous le pied à l’exploitation forestière
En acquérant ce genre de terre, Carl MacNaughton assure que ces propriétés ne seront pas développées ou vendues pour toujours
. Les inquiétudes qui pourraient surgir ne concernent pas tant le développement immobilier, avance-t-il, mais la coupe d’arbres.
« Il y a eu de l'exploitation forestière sur ces parcelles dans le passé, alors que de très beaux grands peuplements de peupliers s’y trouvent. »
Ainsi, en les protégeant par un statut de terres non développables, le groupe de conservation pérennise la survie d’arbres ancestraux. M. MacNaughton croit aussi que les arbres qui ont été victimes de l’industrie forestière repousseront un jour.
Une collaboration avec la province
Le gestionnaire de conservation des terres rappelle que la grande majorité de la tourbière est une terre de la Couronne provinciale. Par contre, il affirme que la province souhaite s'assurer qu'elle demeure dans un état écologiquement intégral
.
« Je suis donc assez confiant et nous avons certainement eu de nombreuses discussions au fil des ans sur la manière de travailler ensemble pour garantir la sécurité de l'ensemble des 2000 hectares. »