L’industrie du remorquage montréalaise s’assainit, observe l’inspectrice générale
Un rapport de 2017 décrivait le marché du remorquage à Montréal comme un véritable Far West.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Dans son rapport annuel publié lundi, le Bureau de l'inspecteur général (BIG) de Montréal salue le travail effectué par la police montréalaise pour restructurer le marché du remorquage dans la métropole, bien que certaines pratiques malhonnêtes persistent.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui gère l'administration et la surveillance des contrats de remorquage depuis 2018, a entrepris d’encadrer l’industrie du remorquage de façon rigoureuse et avec une attention que l’inspectrice générale tient à souligner
, peut-on lire dans le document.
Le contraste est frappant avec le rapport de 2017, qui décrivait cette industrie comme un véritable Far West. Les entrepreneurs étaient en guerre pour prendre le contrôle du territoire, employant tous les moyens à leur disposition : menaces, intimidation, violence, vandalisme, collusion...
Certaines compagnies allaient jusqu'à avoir recours au crime organisé pour étendre leur emprise.
L'analyse de 2017 révélait d'ailleurs que la Ville n'avait pas octroyé de contrat d'exclusivité depuis plus d'un an. Les entreprises qui n'étaient pas soumises à ces contrats étaient en mesure de facturer des frais de quatre à huit fois plus élevés.
Des signes de progrès
Dans son nouveau rapport, l'inspectrice générale décrit diverses mesures adoptées qui ont permis d'établir un marché plus sain. Par exemple, une grille tarifaire imposée aux entrepreneurs a mené à une stabilisation des coûts et à une réduction de la collusion.
Des contrats sont accordés à des compagnies intègres
et responsables
, note le BIG , et des contrats d'exclusivité sont maintenant offerts dans plusieurs secteurs.
« Toutes ces mesures ont contribué à renforcer la sécurité publique et le lien de confiance avec la population montréalaise et les acteurs de l’industrie. »
Une attention particulière doit toutefois encore être accordée à l'industrie du remorquage, note l'inspectrice générale. Certaines compagnies ont continué à user de ruses pour contourner les règlements.
Des entreprises non qualifiées ont notamment utilisé de nouvelles tactiques afin de doubler les adjudicataires sur les lieux d’accident (ondes d’urgence et incitatifs aux témoins d’accident, entre autres) et de maintenir de cette façon leur place dans l’industrie
, explique l'inspectrice générale.