Massey Vanier High School critiquée pour sa gestion de gestes présumés à caractère sexuel

Plusieurs personnes présentes lundi arboraient des chandails qui portaient la mention « no means no », c'est-à-dire « non, c'est non ».
Photo : Radio-Canada / Thomas Deshaies
L’école Massey Vanier High School de Cowansville est vivement critiquée pour sa gestion d’un cas d’allégation d’inconduite sexuelle. Des parents, des élèves et des députées estiment que l’établissement n’en a pas fait assez pour venir en aide à six élèves qui affirment avoir été victimes d’inconduite et d’agressions sexuelles. Ces personnes sont descendues dans la rue devant l’école lundi midi pour faire entendre leur point de vue.
Ce sont six élèves qui ont dénoncé des comportements inappropriés de la part d’un autre élève, qui serait allé jusqu’à commettre des agressions sexuelles. Cette situation perdurerait depuis un an et demi, selon ceux-ci.
Ils jugent que l’école n’a pas su accompagner adéquatement les élèves et aurait même contribué à accentuer les situations anxiogènes.
La mère de famille Anastasia Spanos fait partie des parents qui se sont mobilisés lundi midi. Les filles sont tannées, elles ne veulent plus aller à l’école
, dénonce-t-elle.
Des députées demandent l’intervention de Québec
Des élues demandent l’intervention du gouvernement québécois dans ce dossier. Selon Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ), il faudrait qu’une nouvelle loi soit adoptée pour mieux encadrer la gestion de ces situations dans les écoles et pour responsabiliser les directions des établissements scolaires. QS
compte également déposer un projet de loi.La porte-parole en matière d’éducation de QS
, Ruba Ghazal, présente au rassemblement lundi midi, soutient qu’il faut outiller toutes les écoles du Québec pour faire face à ce genre de situation, comme c’est déjà le cas dans les cégeps et dans les universités.Et ça, ça ne peut se faire que par une loi-cadre pour lutter contre les violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires
, stipule Mme Ghazal.
La porte-parole du PQqui est tout à fait justifiée, on le voit encore aujourd’hui
, précise-t-elle.
Le cabinet du ministre de l’Éducation répond par courriel qu’il juge que la Loi sur le protecteur national de l’élève prévoit déjà l’obligation pour les écoles d’adopter un plan de lutte contre la violence qui inclura un programme de formation et des mesures de sécurité contre les violences sexuelles.
Cette obligation entrera en vigueur à l’automne 2023, à la prochaine rentrée scolaire.
Réaction de la Commission scolaire Eastern Townships
La Commission scolaire Eastern Townships s’est montrée prudente en raison de la tenue d’une enquête policière.
Par contre, elle assure qu’il est faux de croire que l’école ne fait rien.
Le président de la Commission scolaire Eastern Townships, Michael Murray, ne croit d’ailleurs pas qu’une loi soit nécessaire. Il dit que la Commission a déjà un programme et tous les outils nécessaires pour bien gérer ces situations.
On est contraints par la nécessité de protéger les identités de tout le monde qui est impliqué, tant les accusés que les supposées victimes
, dit-il.
« Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas ce qui se passe [...] qu’il n’y a rien qui se passe, au contraire. »
La Commission dénonce aussi la participation des élues à cette conférence de presse. C’est un peu déplorable de voir les membres de l’Assemblée nationale se servir de situations d’angoisse de jeunes pour faire avancer leur programme politique
, déplore M. Murray.
Avec les informations de Thomas Deshaies