L’essai de l’autobus 100 % électrique assemblé à Saguenay est en cours à la STS

Un premier autobus 100 % électrique est présentement mis à l'essai par la Société de transport du Saguenay.
Photo : Radio-Canada / Gilles Munger
L’essai par la Société de transport du Saguenay (STS) de l’Electrip, un autobus 100 % électrique assemblé à Saguenay, est en cours depuis le 13 mars pour une durée de quatre semaines.
Il devait initialement se faire en 2021.
L'Electrip, de la compagnie québécoise Letenda, est un véhicule de 24 passagers fait principalement d'aluminium.
Québec avait fourni une aide financière de 3,5 M$ en 2020.
Plusieurs partenaires de la région comme Proco et Rio Tinto ont collaboré à l'élaboration de ce véhicule conçu pour le transport collectif.
Le véhicule Electrip va avoir une durée de vie de 12 ans, donc il va être testé pour la durabilité pour 12 ans, donc on est dans les premiers essais justement de mise en route de ce véhicule-là. C'est des tests qui vont durer jusqu'en 2025, pour vraiment tester la fiabilité du véhicule
, a annoncé lors d’une conférence de presse lundi Jonathan Beaulieu, l'un des vice-présidents de Letenda.
Dès 2024, la STS
s'est engagée à réduire ses émissions et à acquérir seulement des autobus électriques.On est conscient qu'on a un territoire présentement de 1200 km à couvrir, alors c'est sûr que c'est un double défi pour nous. Je pense que présentement, notre équipe, la STS , travaille en collaboration avec les autres sociétés de transport, avec Letenda justement, pour s'assurer que lorsqu'on va être 100 % électrique que justement notre service soit le plus efficace possible
, a chiffré Claude Bouchard, président de la STS .
Pas assez d'autonomie selon le syndicat
Le président du Syndicat des chauffeurs d'autobus de Saguenay, José-Nicolas Lopez, invite la STS
et le fabricant Letenda à travailler fort pour améliorer l'autonomie du nouvel autobus. Il affiche actuellement 250 kilomètres d'autonomie alors qu'un autobus de la STS roule entre 500 et 600 kilomètres par jour.José-Nicolas Lopez croit qu'il y a beaucoup de travail à faire pour rendre le véhicule apte à circuler régulièrement sur nos routes.
Avec une autonomie de 250 km par jour, ça donne un équivalent de cinq voyage aller-retour, du terminus de Jonquière au terminus de Chicoutimi, c'est un super bon projet. C'est l'avenir, l'électrification, mais il va falloir travailler plus pour trouver une solution pour augmenter l'autonomie
, a indiqué le président du syndicat.
Pour sa part, Jonathan Beaulieu estime qu’il y a moyen de profiter de périodes moins achalandées.
Ce véhicule-là va se recharger jusqu'à 80 % en environ une heure et les plus grands besoins de transport sont lors des heures de pointe, donc des retours à la charge sur l'heure du lunch, c'est possible de les faire. Il y a un paquet de façons de voir comment on peut moduler nos opérations autour des technologies électriques
, a-t-il exposé.
De l'aluminium fait en Amérique du Nord
L'arrivée d'un premier autobus électrique testé à la STS
soulève l'enthousiasme des partenaires de ce projet entièrement québécois. Les tests en conditions réelles permettront d'évaluer les performances, tant du système de batteries que de la structure en aluminium extrudé.Oui, c'est le matériau de choix, c'est les bons alliages, c'est de l'aluminium aussi qui est fait en Amérique du Nord. C'est un aluminium de qualité, donc il n'y a aucun enjeu en termes structuraux. D'ailleurs, les innovations, ç'a été de prendre ce qui existait déjà et de le mettre ensemble dans un ensemble innovant, mais la structure est déjà éprouvée
, a précisé Emmanuel Bergeron, le directeur du développement économique régional chez Rio Tinto.
Tout comme ce dernier, Michel Toupin, président de l'entreprise Proco responsable de l'assemblage, indique que même en étant plus légère que l'acier, cette structure répondra adéquatement aux aléas de la route et aux conditions hivernales difficiles.
Ça semble très bien, mais c'est sûr qu'il va y avoir des améliorations, des modifications. C'est l'objectif du test, on verra ce que ça donne
, a avancé Michel Toupin.
D'après un reportage de Gilles Munger