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Budget du N.-B. : il n’y aura pas de « gros surplus », annonce le ministre des Finances

Ernie Steeves dans une salle de conférence.

Le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick, Ernie Steeves, a brièvement rencontré les journalistes, la veille du dépôt de son budget.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick, Ernie Steeves, dit qu'il ne peut pas promettre un gros surplus, un discours qu'il a tenu chaque année depuis qu'il est en poste.

En rencontrant la presse, à la veille du dépôt de son budget pour 2023-2024, le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick, Ernie Steeves, a fait entendre qu’il ne fallait pas s’attendre à un surplus aussi élevé que l’an dernier. Selon les dernières estimations, le surplus pour l’an dernier, soit 2022-2023, s'élèverait à plus de 862 millions de dollars.

Cette année, je pense que vous verrez que ce ne sera pas la même chose, une grande partie de cet argent était non récurrent, de l'argent unique [...], je ne peux pas promettre un gros surplus demain, non, je ne peux pas promettre ça, a-t-il lancé aux journalistes, sans toutefois donner de détails.

Ce discours, toutefois, est celui qu’il a tenu chaque année depuis qu’il est ministre des Finances.

Des surplus budgétaires toujours sous-évalués

Depuis leur arrivée au pouvoir, en 2018, les conservateurs ont systématiquement sous-évalué leurs surplus budgétaires.

Couverture du budget 2023-2024.
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Un exemplaire du Budget 2023-2024 qui sera rendu public mardi, à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

En 2019-2020, le surplus était, à la fin de l’année, de 26 millions de dollars supérieur à celui qui avait été prévu dans le budget annuel. L’année suivante, en 2020-2021, l’écart était de 316 millions de dollars, un écart qui a été de 1 milliard de dollars en 2021-2022, et l’an dernier, l’écart est d’au moins 827 millions de dollars, mais plusieurs analystes pensent qu’il sera, une fois les états financiers vérifiés, plus près du milliard de dollars.

À plusieurs reprises, des économistes, dont Richard Saillant, de Moncton, ont indiqué que le gouvernement sous-évaluait ses surplus. Et chaque fois, ils avaient raison.

Cette année, Richard Saillant estime que la situation financière du gouvernement devrait être plus que bonne. On a un gouvernement qui peut aisément dépenser près de 7 % à 8 % de plus l’an prochain, et encore être sur la voie pour dégager un surplus de un milliard de dollars, estime-t-il.

L’opposition réclame des évaluations réalistes

Le débat sur l’utilisation des fonds publics se fait lors de la session parlementaire du printemps, après le dépôt du budget. Mais si les surplus sont sous-évalués, il est difficile pour l’opposition de débattre sur l’utilisation qui pourrait en être faite.

La cheffe du Parti libéral du Nouveau-Brunswick, Susan Holt.

La cheffe du Parti libéral du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, souhaite que les évaluations de la situation financière du gouvernement reflètent la réalité.

Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano

La cheffe du Parti libéral du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, déplore ce qui semble être devenu une habitude du gouvernement Higgs.

Année après année, on a vu qu’ils font une sous-estimation des revenus, puis une surestimation des dépenses, alors qu’on a des surplus que les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises ne reçoivent pas, ils ont du mal à accéder des services de nécessités, souligne-t-elle.

« Le gouvernement utilise cette stratégie-là depuis qu’ils sont au pouvoir. »

— Une citation de  Kevin Arseneau, député vert de Kent-Nord

Le député vert, Kevin Arseneau, dit que le travail des députés est difficile, quand ils n’ont pas accès à des informations précises.

Tout le processus budgétaire est quand même un processus qui, à mon avis, manque énormément de transparence et manque énormément d’informations pour que les législateurs puissent faire le travail d’assurer que des investissements sont faits là où les citoyens et les citoyennes doivent voir des investissements, déplore-t-il.

Kevin Arseneau écoute une question durant une mêlée de presse. Il est entouré de micros et d'enregistreuses.

Kevin Arseneau, député du Parti vert dans Kent-Nord, déplore le manque de transparence dans tout le processus budgétaire.

Photo : Radio-Canada

On a besoin d’un budget qui est réaliste et qui est honnête, on ne veut pas des jeux fiscaux où ils essaient de créer une situation pour qu’ils ne doivent pas faire une priorité aux gens du Nouveau-Brunswick, au lieu des banquiers à quelque part d’autre, dit Susan Holt.

Les législateurs sont en train de perdre confiance dans ce processus-là, et donc, ça va de soi que les citoyens et les citoyennes aussi perdent confiance, lance Kevin Arseneau.

Libéraux et verts estiment que le gouvernement devrait investir dans le logement social, la santé et l’éducation, plutôt que de consacrer l’essentiel des surplus au remboursement de la dette. C’est aussi le message qu’ont envoyé de nombreux organismes communautaires, d’affaires et municipaux.

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