Transition Québec veut que la Ville acquière les ruelles du Vieux-Limoilou
La cheffe Jackie Smith veut accélérer le verdissement du quartier et favoriser la santé de ses habitants.

Jackie Smith veut accélérer les projets de verdissement des ruelles du Vieux-Limoilou. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / David Rémillard
La conseillère Jackie Smith demande à la Ville de Québec de se porter acquéreur des ruelles du Vieux-Limoilou afin d’en accélérer le verdissement, sans quoi elle risque de rater les objectifs énoncés dans sa vision de l’arbre, dont celui d’atteindre un indice de canopée de 35 % sur l’ensemble de son territoire d’ici 2025.
La cheffe de Transition Québec soutient que la municipalisation
des ruelles du Vieux-Limoilou accélérerait les différents projets visant à les verdir. Elle reproche à l’administration Marchand de faire traîner le dossier.
Jackie Smith rappelle qu’à l’heure actuelle, il revient aux riverains de gérer le déneigement, le verdissement et l’entretien des ruelles, qui servent à la fois de stationnement pour les voitures, d’espace où aménager des parcs et de zone de passage aux cyclistes, piétons et automobilistes.
En faisant l’acquisition des ruelles, la Ville les déchargerait d’un important fardeau
, plaide la conseillère de l’opposition.
Ce ne sont pas tous les riverains qui veulent participer. Les citoyens engagés sont pris à gérer les plaintes, gérer les contrats et faire toute la gestion que la Ville fait par ailleurs dans les autres voies, dans les autres rues. Et c'est une injustice terrible pour les résidents du Vieux-Limoilou
, a fait valoir Mme Smith lors d’un point de presse à l’hôtel de ville de Québec lundi après-midi.
Moratoire réclamé
La conseillère réclame aussi la suspension de tout développement immobilier et industriel dans les zones boisées situées sur le territoire de la Ville de Québec.
Cette demande survient quelques jours après la publication, par l'administration Marchand, des résultats de son portrait des boisés.
L’étude révèle que 17 % de la superficie boisée qu’on retrouve à l’intérieur du périmètre d’urbanisation, soit 562 hectares sur 3249 hectares répartis dans 50 boisés, est actuellement concernée par un projet de développement.
À ce rythme, calcule Jackie Smith, il ne restera plus aucun boisé épargné par un projet de développement d’ici 5 ans, d’où l’importance, dit-elle, de légiférer pour freiner l’octroi de permis de construction dans les zones boisées.
Je demande qu'on adopte un règlement de contrôle intérimaire afin de suspendre dès maintenant le développement immobilier et industriel en zone boisée et plutôt favoriser les consolidations des milieux bâtis existants et des autres terrains qui sont bétonnés ou sous-utilisés
, précise-t-elle.
Objectifs en péril
La conseillère municipale de Limoilou emboîte ainsi le pas à différentes organisations, dont le Conseil régional de l’environnement pour la région de la Capitale-Nationale, selon qui il sera impossible d’atteindre les objectifs de la Vision de l’arbre de la Ville de Québec sans décréter un moratoire dans les zones boisées.
Jackie Smith y voit un argument de plus en faveur de l’acquisition des ruelles du Vieux-Limoilou, dont plusieurs sont la propriété de Revenu Québec.
On ne va pas atteindre les cibles de la Vision de l'arbre dans les quartiers centraux, surtout dans le Vieux-Limoilou. Si on ne fait pas l’acquisition des ruelles, on va rater une occasion pour planter les arbres, donner des espaces minéralisés
, met en garde la cheffe de Transition Québec.
Droit de préemption
Elle souligne par ailleurs que la Ville de Québec pourrait se prévaloir du droit de péremption qui a été accordé aux municipalités québécoise afin de se porter acquéreur des boisés en vue de les protéger..
Le droit de préemption permet à un organisme municipal qui l’exerce d’acquérir en priorité sur tout autre acheteur des immeubles ou des terrains préalablement déterminés sur son territoire.