Les parcs de Calgary contiennent beaucoup de crottes de chien, selon une étude

Les déjections des chiens peuvent contenir des parasites dangereux pour l'être humain.
Photo : Radio-Canada / Guylaine Charette
Chaque semaine, l’équivalent de 127,23 g de crottes de chien par hectare n'est pas ramassé dans les parcs municipaux de Calgary, selon une étude menée par des chercheurs de l’Université de Calgary.
Or, comme il y a plus 13 000 hectares de parcs et d'espaces verts dans la ville, cela représenterait proportionnellement près de 1420 kg de matières fécales par semaine.
Les chercheurs, dont l'étude (Nouvelle fenêtre) a été publiée dans la revue Nature (en anglais), ont trouvé la majorité des déjections dans les parcs à chiens, l’entrée des parcs et leurs stationnements.
On s’est dit qu’il y avait beaucoup de matières fécales
, dit Alessandro Massolo, spécialiste en écologie faunique et ancien professeur associé à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Calgary qui enseigne maintenant à l’Université de Pise, en Italie.
La collecte d'excréments a eu lieu entre juin et août 2011 dans 16 parcs.
L’étude conclut que, dans les parcs à chiens, les propriétaires ramassent le moins les crottes. Une des raisons serait que les chiens se cachent pour faire leurs besoins, car c’est le moment où ils sont les plus vulnérables. L’autre raison est que les chiens seraient moins surveillés par leur propriétaire à cet endroit.
Le risque de parasites
L’objectif de l’étude est de sensibiliser les propriétaires et visiteurs des parcs municipaux aux dangers sanitaires des déjections des chiens, car elles peuvent contenir différents types de parasites.
« Les excréments des chiens peuvent contenir des pathogènes, et certains peuvent être dangereux pour les chiens et les êtres humains. »
Bien qu'une étude parasitologique des crottes de chien à Calgary ait trouvé principalement des souches non zoonotiques de giardia et de cryptosporidium, une étude récente utilisant les mêmes échantillons de chiens a trouvé un parasite zoonotique très virulent, l’Echinococcus multilocularis, avec une prévalence d'environ 2,4 %
, indique l'étude.
Alessandro Massolo dit que les œufs de ce ténia ont aussi été trouvés dans les excréments de coyotes et de renards à Calgary : Les coyotes maintiennent l’existence de ce parasite dans la nature, permettant aux chiens d’être contaminés à leur tour quand ils vont dans les parcs.
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Il ajoute que lorsqu’un chien entre en contact avec les œufs du parasite, ceux-ci peuvent se répandre dans sa fourrure, le jardin ou l’intérieur d’une maison.
Si un être humain ingère les œufs, le parasite va se développer dans le foie et causer des lésions qui peuvent ressembler à un cancer hépatique
, affirme Alessandro Massolo. Ce dernier ajoute toutefois que les personnes les plus à risque sont les personnes immunodéprimées.
Selon lui, il faudrait faire une autre étude pour quantifier le risque de ce type de contamination.
Manque de ressources pour nettoyer les parcs
John Merriman, employé du bureau des parcs municipaux de Calgary, dit qu’enlever des excréments de chiens dans les parcs ne fait pas partie du nettoyage de printemps : Nous n’avons pas les ressources nécessaires pour nettoyer les parcs publics et ceux réservés aux chiens, car il y en a plus de 150 dans la ville.
« Nous comptons sur les propriétaires de chiens pour ramasser les crottes de leur chien. »
De plus, les poubelles des parcs sont bien entretenues et fréquemment vidées, certaines plus que d’autres, ajoute John Merriman.
Alessandro Massolo, de son côté, ne conseille pas d’éviter les parcs. Il recommande plutôt aux gens de surveiller leur chien quand il est libre, de ramasser les déjections et de le vermifuger régulièrement, surtout s’il passe beaucoup de temps dans les parcs à chiens.
Avec des informations d'Helen Pike