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Des crimes plus graves au Nouveau-Brunswick, des délais en justice plus longs

Le palais de justice à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, le 23 mars 2022.

Le palais de justice à Fredericton, au Nouveau-Brunswick (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Radio-Canada

La hausse de la sévérité des crimes au Nouveau-Brunswick cause des délais plus longs dans le système de justice au Nouveau-Brunswick, selon des avocats.

Avocate de Moncton, Alison Menard dit que deux de ses dossiers se sont conclus par un arrêt de procédures en raison de délais trop importants.

Un de ces cas concerne une agression sexuelle envers une personne mineure et l’autre, un cas de conduite avec facultés affaiblies.

Depuis l’arrêt Jordan, des délais judiciaires trop longs contreviennent à la Charte des droits et libertés et peuvent entraîner un abandon des accusations.

Alison Menard dit que quatre de ses collègues ont vécu des situations similaires depuis décembre.

Certains retards ont été causés par la pandémie, admet-elle, mais l’augmentation des crimes graves empire la situation.

L'avocate devant le palais de justice de Moncton.

L'avocate de la défense Alison Ménard déplore les retards dans le système de justice. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Michel Nogue

Statistiquement, on nous dit qu’il n’y a pas plus de crimes, mais de façon anecdotique, plusieurs d’entre nous dans le système de justice nous voyons que la violence liée aux crimes a augmenté, dit-elle.

Des crimes plus sévères

Selon des données de Statistique Canada, l’index de sévérité des crimes a augmenté au Nouveau-Brunswick, passant de 61,56 en 2016 à 88,48 en 2021.

L’an dernier, l’agence fédérale indiquait que la région de Moncton arrivait au quatrième rang parmi les régions au plus haut taux de crimes déclarés à la police en 2021, après Kelowna, en Colombie-Britannique, Lethbridge, en Alberta, et Winnipeg, au Manitoba.

J'ai vu plus de cas de conduite avec facultés affaiblies au cours des deux ou trois dernières années que depuis 20 ans, affirme l’avocat de Fredericton TJ Burke.

J’ai vu plus de cas d’agression sexuelle [...] et j’ai vu plus d’armes à feu impliquées dans des cas d’accusations liées aux drogues que j’ai vues dans toute ma carrière, observe-t-il.

Cela met de la pression sur le système de justice. Il faut parfois jusqu’à un an pour établir la date d’un procès, alors qu’il fallait la moitié de ce temps il y a quelques années.

Je n’ai jamais vu autant d’activité criminelle depuis 46 ans, note l’avocat de Hampton David Lutz.

Il voit une augmentation de la vente de drogues illicites, principalement la méthamphétamine en cristaux (crystal meth). Il y a davantage d’accusations pour possession et distribution. De plus, il voit davantage de personnes commettre des crimes pour s’en procurer.

Le mois dernier, l’Association des procureurs de la couronne du Nouveau-Brunswick a lancé un cri d’alarme concernant les retards dans le système de justice.

TJ Burke croit que des solutions existent, que ce soit au niveau de l’augmentation des budgets ou de la priorisation des dossiers.

Le ministre de la Justice et procureur général Ted Flemming n’était pas disponible pour une entrevue demandée par CBC.

Dans un courriel, le porte-parole du ministère Geoffrey Downing affirme que des discussions sont en cours avec l’Association des procureurs pour mieux comprendre leurs préoccupations.

D’après un reportage d’Aidan Cox, de CBC

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