Diane Vincent-Dubé fait des merveilles à Saint-Georges depuis près de 50 ans
Diane Vincent-Dubé s'est engagée sur tous les fronts dans la communauté de Saint-Georges depuis près de 50 ans.
Photo : Radio-Canada / Carla Geib
S’il y a bien un nom qui est sur toutes les lèvres à Saint-Georges, lequel est situé à environ 118 km au nord-est de Winnipeg, c’est celui de Diane Vincent-Dubé. Cette Franco-Manitobaine native du village a sa communauté tatouée sur le cœur.
Il semble presque qu’aucun projet ne peut naître sans le soutien de cette septuagénaire à l’énergie débordante. Cet engagement, elle le considère comme une tradition familiale.
Ma famille est la première qui est arrivée ici. [...] Mon grand-père a donné huit hectares au village pour l'église, l’école et beaucoup de maisons. Il était vraiment impliqué, tout comme mon père et ma mère.
Mme Vincent-Dubé a pris la relève depuis près de 50 ans déjà.
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Cette véritable touche-à-tout est actuellement conseillère de la municipalité rurale d’Alexander, qui inclut Saint-Georges. Elle est aussi la présidente de la Corporation de développement économique et communautaire du village.
Le parcours de Diane Vincent-Dubé est des plus impressionnants. Elle a participé à la création de la bibliothèque régionale Allard, à la reconstruction du Musée du patrimoine de la rivière Winnipeg (qui avait brûlé en 2014) ainsi qu’au développement de l’ensemble résidentiel du Cap Doré.
La liste est bien trop longue pour être exhaustive, mais pour Diane Vincent-Dubé, il n’y a qu’un mot d’ordre : Le développement communautaire! On parle souvent de développement économique, mais les deux marchent ensemble.
C’est cette devise qui l'a amenée à reprendre le Winnipeg River Advocate, journal local, lorsque les précédents responsables ont cessé leur activité.
Il n’y avait pas de nouvelles pour promouvoir la communauté et la fierté, affirme-t-elle. Pendant trois, quatre ans, j’ai travaillé les soirs jusqu'à 1 ou 2 h du matin. Je me levais à 6 ou 7 h pour aller chercher le journal et le distribuer quand personne d’autre ne pouvait. Les gens appréciaient beaucoup.
La francophonie dans le sang
Les divers projets qui ont jalonné le parcours professionnel et bénévole de Mme Vincent-Dubé étaient pour beaucoup centrés sur le français.
« C’est un gros travail. Vivre en français coûte beaucoup plus cher, mais cela en vaut la peine. »
En tant que directrice du Musée du patrimoine de la rivière Winnipeg, elle a mis en point d’honneur à afficher le français au-dessus de l’anglais sur les panneaux explicatifs.
Diane Vincent-Dubé travaille fort pour rendre sa communauté accueillante et faire venir plus de francophones dans la région, même si elle reste consciente des enjeux.
Il y a peu de travail en français en dehors de l’école et la Caisse Groupe Financier, alors certains font une heure et demie de route pour travailler à Winnipeg
, souligne-t-elle.
Transmission du savoir
Il y a peu de répit dans la carrière de cette championne du développement communautaire : Il semble qu’il y ait toujours un projet en cours.
Cependant, plus le temps passe, plus Mme Vincent-Dubé pense à ceux et celles qui reprendront son ouvrage.
À l’automne, on espère trouver une adjointe pour m’aider au musée, et six mois plus tard, je pourrais quitter mon poste de directrice. Mais je resterais bénévole ici
, dit-elle avec espoir.
Elle ajoute qu’il lui reste trois ans à son mandat de conseillère de la municipalité rurale d’Alexander pour trouver un successeur qui mettra autant de cœur à l’ouvrage.
Cependant, Diane Vincent-Dubé ne souhaite pas uniquement aider ses voisins : Un monsieur de Sagkeeng et son épouse ont l’idée de commencer un musée et sont venus me voir. Je serais prête à siéger à un comité, à les aider, à répondre à leurs questions.
« Je veux être capable d’aider d’autres communautés aussi à faire avancer leurs projets. »
Une grande famille
Saint-Georges est une communauté tissée serrée dont toutes les mailles sont essentielles.
Sa force réside véritablement dans les gens qui la composent, à en croire Mme Vincent-Dubé. La plage, par exemple, elle a été créée par les résidents. Un monsieur vient chaque matin la nettoyer pendant plusieurs heures, du printemps à l’automne, et des voisins viennent l’aider.
« Je vois beaucoup ce sentiment de communauté; de nombreuses personnes s’impliquent et font du bénévolat. »
Il suffit de quelques minutes à Saint-Georges pour comprendre toute l’admiration, l’affection et la gratitude qu'ont les résidents pour Diane Vincent-Dubé. Quand on lui demande si le sentiment est réciproque, la réponse ne se fait pas attendre.
« J’aime ma communauté, je l’ai toujours aimée. J’espère qu’ils [les résidents] apprécient le travail des bénévoles, parce que ce sont eux qui portent les projets qui font la fierté de leurs enfants, leurs amis et leur famille. »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Mme Vincent-Dubé semble avoir encore plusieurs projets sous son chapeau. Une maison des artistes, un jardin des papillons, un camping… Si elle a son mot à dire, la communauté de Saint-Georges n’en a pas fini de grandir.
On veut donner le goût aux gens de vivre ici, mais, déjà, j’entends souvent dire qu’il fait bon vivre à Saint-Georges. Voilà pourquoi il y a peu de maisons disponibles dans le village
, conclut Diane Vincent-Dubé.