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Ukraine : Poutine et Xi discutent du plan de paix chinois

Xi Jinping et Vladimir Poutine se serrent la main en souriant.

Le président chinois Xi Jinping s'est rendu à Moscou lundi pour rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine.

Photo : Getty Images / AFP / SERGEI KARPUKHIN

Agence France-Presse

Vladimir Poutine a salué lundi la position « équilibrée » de Xi Jinping sur l'Ukraine et a dit considérer « avec respect » le plan de paix de Pékin au début d'une visite du président chinois à Moscou qui scelle leur proximité face à l'Occident.

Alors que la visite d'État de trois jours de M. Xi en Russie a des allures d'appui à M. Poutine, les États-Unis et l'Union européenne ont de leur côté manifesté leur soutien à Kiev en annonçant une nouvelle aide militaire.

De plus, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a appelé le monde à ne pas être dupe des propositions de la Chine pour régler le conflit en Ukraine qui, depuis l'offensive russe massive de février 2022, a entraîné un rapprochement entre Moscou et Pékin.

La Chine, qui revendique une influence diplomatique à la hauteur du poids de son économie, se pose en médiateur et a rendu public le mois dernier un document qui appelle notamment Moscou et Kiev à s'investir dans des pourparlers de paix.

Nous sommes toujours ouverts à un processus de négociations. Nous discuterons sans aucun doute de toutes ces questions, y compris de vos initiatives, que nous traitons avec respect, a déclaré M. Poutine au début de son entretien avec M. Xi au Kremlin.

« Je sais que vous [...] avez une position juste et équilibrée sur les questions internationales les plus pressantes. »

— Une citation de  Le président russe Vladimir Poutine s'adressant à son homologue chinois Xi Jinping

Le président chinois a quant à lui salué les relations étroites entre Pékin et Moscou, selon la traduction officielle en russe de ses propos.

Dans un article paru dans un journal russe, Xi Jinping avait présenté son déplacement en Russie comme un voyage d'amitié, de coopération et de paix.

Xi Jinping et Dmitri Chernichenko marchent devant des soldats russes.

Moscou a accueilli le président chinois Xi Jinping avec une cérémonie lundi. Ci-dessus, il est accompagné du vice-premier ministre russe Dmitri Chernichenko.

Photo : Getty Images / AFP / ANATOLIY ZHDANOV

Pour M. Poutine, la visite de M. Xi est d'autant plus importante qu'il est de plus en plus isolé en Occident et visé depuis la semaine dernière par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale.

À l'issue de leur tête-à-tête informel de lundi – qui a duré quatre heures et demie –, le chef de l'État russe a raccompagné son hôte hors du Kremlin.

Ils auront mardi des discussions plus officielles avec la signature attendue d'accords devant approfondir la coopération russo-chinoise, en particulier dans la sphère économique.

Si la Chine, forte de son rôle dans la récente réconciliation entre l'Arabie saoudite et l'Iran, met en avant ses propositions en vue d'un règlement de la situation en Ukraine, elle a du mal à convaincre les pays occidentaux.

Les États-Unis, qui accusent les autorités chinoises d'envisager de livrer des armes à la Russie, ce qu'elles démentent fermement, ont ainsi critiqué lundi le plan de paix de Pékin.

« Le monde ne doit pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou par tout autre pays, de geler le conflit selon ses propres conditions. »

— Une citation de  Antony Blinken, secrétaire d'État américain, devant la presse

Pour sa part, Kiev, qui joue la prudence avec le géant chinois, a exhorté lundi M. Xi à user de son influence sur Moscou pour qu'il mette fin à la guerre d'agression.

Comme pour signifier son soutien à l'Ukraine face à l'appui de Pékin à Moscou, l'Union européenne a dit lundi avoir débloqué deux milliards d'euros (près de 3 milliards $ CA) pour acheter et livrer des munitions d'artillerie à l'armée ukrainienne.

Dans la foulée, Washington a annoncé une nouvelle tranche d'aide de 350 millions de dollars et a assuré Kiev de son soutien aussi longtemps que nécessaire.

Au-delà de l'Ukraine, ce sommet est destiné à afficher l'entente entre la Russie et la Chine au moment où ces deux pays connaissent de vives tensions avec les Occidentaux, même si Moscou semble plus dépendant de Pékin que l'inverse.

Vladimir Poutine discute avec quelqu'un lors de sa visite à Marioupol.

Vladimir Poutine s’est rendu à Marioupol, ville portuaire occupée par l’armée russe depuis le début de l’offensive en Ukraine.

Photo : Reuters / Russian Pool

Dans un article publié par un quotidien chinois, M. Poutine, qui a plus que jamais besoin de cette proximité avec Pékin, a jugé que les relations russo-chinoises avaient atteint le point culminant de leur histoire.

À cet égard, la diplomatie chinoise a appelé lundi la Cour pénale internationale, dont le siège est à La Haye, aux Pays-Bas, à éviter toute politisation et à respecter l'immunité des chefs d'État.

Moscou a pour sa part réagi au mandat d'arrêt émis par cette juridiction contre M. Poutine en annonçant lundi une enquête pénale contre plusieurs magistrats de la CPI.

En signe de défiance, M. Poutine s'était rendu ce week-end à Marioupol, une ville ukrainienne dévastée par les bombardements russes.

Mais au-delà d'un appui diplomatique, la visite de M. Xi a aussi une importance sur le plan économique pour la Russie, qui a massivement réorienté son économie vers la Chine face aux sanctions occidentales liées au conflit en Ukraine.

Elle a notamment augmenté ses exportations d'hydrocarbures vers les géants asiatiques pour compenser les embargos européens, ce qui la rend de plus en plus dépendante vis-à-vis de Pékin, d'après les analystes.

Sur le terrain des opérations militaires dans l'est de l'Ukraine, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé lundi que ses hommes contrôlaient environ 70 % de la ville de Bakhmout, théâtre d'intenses combats depuis l'été dernier.

Il a aussi dit s'attendre pour fin mars ou début avril à une contre-offensive de l'armée ukrainienne, destinée selon lui à couper les unités de Wagner des forces principales de l'armée russe.

La guerre en Ukraine

Les pourparlers de paix prolongeront la guerre

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que les tentatives de la Chine pour négocier la paix en Ukraine ne feront probablement qu'aider la Russie à se réarmer et à prolonger le conflit.

Dans une déclaration lundi, Mme Joly a affirmé que le seul moyen de mettre fin à la guerre consiste à ce que le président russe Vladimir Poutine dépose les armes et retire ses troupes de l'Ukraine. Elle a accusé Moscou de se tourner vers Pékin avec une fausse prémisse.

Il ne faut pas se leurrer : le régime russe cherche à gagner du temps pour se réapprovisionner, recruter et réattaquer, a souligné Mme Joly dans un communiqué.

Un cessez-le-feu qui n'exige pas le retrait des troupes russes du territoire ukrainien ne bénéficie qu'à Poutine en gelant le conflit avant que ses pertes ne deviennent encore plus grandes.

Source : La Presse canadienne

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