Redoux et dégel : les rivières de Matapédia sous surveillance

La rivière Ristigouche fait partie des cours d'eau surveillés par la Municipalité de Matapédia. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Avec le redoux et la pluie reçue au cours des dernières semaines, certaines municipalités se mettent à surveiller les rivières qui se trouvent sur leur territoire.
C’est le cas de la Municipalité de Matapédia, qui se prépare à la débâcle printanière. Elle surveille les rivières Matapédia et Ristigouche.
Quand on sent que le printemps est entamé un peu, on a une série d’observateurs sur le terrain — des guides de rivières, des gardiens de camp de pêche et des motoneigistes — qui nous relaient de l’information souvent par des photos en amont de la rivière. Nous, en aval, on est à même de constater l’état de la rivière
, explique Nicole Lagacé, mairesse de Matapédia.
Plusieurs organismes s'impliquent dans la surveillance des cours d’eau, notamment la Garde côtière canadienne, la sécurité civile, le ministère des Transports et la Sûreté du Québec.
Avec le dégel, la couche de glace qui recouvre les rivières se détache et est emportée par le courant. Parfois, ces morceaux de glace peuvent s’agglomérer et obstruer l’écoulement naturel de la rivière, ce qui peut entraîner un débordement de son lit et causer des inondations.
Pour la mairesse de Matapédia, une surveillance des cours d'eau dès le début du printemps est un outil de prévention essentiel. Elle indique que tout se déroule rondement jusqu’à présent.
C’est vraiment préliminaire, mais le printemps que l’on observe est un peu plus hâtif, précise-t-elle. Les conditions sont parfaites à l’heure actuelle. C’est une fonte quand même assez lente, mais régulière. Les nuits sont froides, donc il y a un ralentissement de la fonte et on n’observe pas de hausse du niveau de l’eau nécessairement à ce moment-ci.
« Les conditions semblent très bonnes cette année, mais on ne baisse pas la garde pour la prévention. »
Mme Lagacé indique que plusieurs ouvertures sont déjà visibles sur la rivière, ce qui n’a pas été observé dans les dernières années.
Elle attribue également les bonnes conditions
de cette année au fait qu’il n’y ait pas eu de débâcle hivernale.
De 2019 à 2021, on avait eu des débâcles en décembre, ce qui avait créé des amoncellements à certains endroits à l’embouchure de la rivière et ça avait beaucoup complexifié la débâcle du printemps, mais aussi le travail de l’aéroglisseur
, ajoute Nicole Lagacé.
La mairesse de Matapédia n’est pas en mesure de dire à quel moment l’aéroglisseur, qui est utilisé pour déglacer les rivières le long du Saint-Laurent, arrivera dans la région. Habituellement, la rivière Ristigouche est la dernière à être déglacée, note-t-elle.
Même son de cloche à Matane
La rivière Matane est également sous surveillance.
Nos équipes font régulièrement des inspections, pas seulement à l’embouchure de la rivière, mais aussi ils remontent le long de la rivière, le long de la [route] 195 parce qu’on sait qu’il y a des secteurs plus susceptibles aux embâcles
, précise Eddy Métivier, le maire de Matane.
M. Métivier confirme également que la grenouille
, cet appareil qui sert à briser la glace, est attendue à l’embouchure de la rivière Matane mercredi.
Il n’y a pas trop de glace dans le secteur, donc ça ne devrait pas être si long à dégager avec la grenouille, ça devrait se faire en une semaine facilement
, croit Eddy Métivier.