Le NPD presse Ottawa de déposer une loi anti-briseurs de grève

Lock-out des débardeurs au port de Québec.
Photo : Radio-Canada
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) accuse le gouvernement de Justin Trudeau de retarder la loi anti-briseurs de grève malgré son engagement. Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice croit que le temps presse, notamment dans le conflit de travail qui oppose les débardeurs du Port de Québec à la Société des arrimeurs.
Le gouvernement libéral s'est engagé cette année à déposer une loi anti-briseurs de grève. Les consultations ont pris fin au mois de janvier.
On est au mois de mars et il n'y a toujours rien de déposé au Parlement. On presse le gouvernement libéral d’agir
, proteste Alexandre Boulerice.
« Pour les aider, j’ai déposé un projet de loi l’automne dernier en leur disant : "Regardez, faites copier-coller et ça va se faire rapidement." »
Le député néo-démocrate rappelle que le retard de cette loi a des répercussions dans plusieurs conflits de travail, non seulement celui des débardeurs du Port de Québec mais aussi celui chez Océan Remorquage.
Plus tôt en mars, M. Boulerice avait pointé les libéraux du doigt pour accorder des contrats gouvernementaux à une entreprise de publicité, Cossette Média, qui met ses travailleurs en lock-out et embauche des briseurs de grève
.
Alexandre Boulerice croit que sans loi anti-briseurs de grève, les conflits de travail vont s’éterniser dans un contexte tendu.
Le cabinet du ministre fédéral du Travail, Seamus O'Regan, fait confiance au processus de négociation collective. On sait que les meilleures ententes sont conclues à la table de négociations
.
Nous restons déterminés à introduire un projet de loi visant à interdire le recours aux travailleurs de remplacement d'ici la fin de l'année
, a déclaré le cabinet dimanche après-midi par courriel à Radio-Canada.
On gruge nos économies
Les débardeurs du Port de Québec en avaient long à dire dimanche matin alors qu’ils entament leur sixième mois de lock-out.
Dominique Arsenault est débardeur depuis 15 ans au Port de Québec. Le lock-out l'oblige à s’endetter pour subvenir aux besoins de sa famille. J'ai trois enfants, c'est sûr que c'est difficile, puis je suis pas le seul, c'est difficile pour tout le monde
, admet-il.
C'est un climat de tension qui de jour en jour s'accentue, reconnaît Stéphan Arsenault, président du Syndicat des débardeurs. Imaginez-vous n'importe qui une, deux, trois semaines sans paie! C'est toujours quelque chose de dramatique avec ce que coûte la vie aujourd'hui.
Le directeur des ressources humaines de la Société des arrimeurs de Québec, Guy Lamontagne, a refusé nos demandes d'entrevue.
Selon le syndicat, les discussions avec l'employeur achoppent toujours sur la question des horaires et des congés.
Un blitz de négociations entre les deux parties est prévu au cours des prochaines semaines.
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Avec Flavie Sauvageau