Les infirmières de la Mauricie et du Centre-du-Québec se font entendre, une fois de plus
Le reportage de Coralie Laplante.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier
Des centaines d’infirmières qui travaillent pour le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) ont manifesté ce dimanche à Trois-Rivières.
C’est la deuxième fois en moins d’un mois qu’elles se rassemblent pour dénoncer ce qu’elles qualifient de dégradation des conditions de travail
.
Pancarte à la main, les infirmières tenaient à rappeler à leur employeur que l’obligation pour les infirmières de travailler une fin de semaine sur trois dans les centres d’activités qui offrent des soins 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ne passe toujours pas.
Les manifestantes ont commencé leur marche dans le stationnement de l’école secondaire des Pionniers pour se rendre au Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUR). Devant l’hôpital, les travailleurs de la santé ont observé une minute de silence pour faire le deuil de leurs conditions de travail, disent-elles.
Ce geste n’est pas sans rappeler le mouvement lancé cette semaine qui consiste à porter du noir les jeudis sur leur lieu de travail.
Déjà des démissions
Parmi les infirmières qui participaient à la manifestation, certaines songent à changer d’emploi alors que d’autres tendent vers le secteur privé.
La présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ), Patricia Mailhot, a observé le phénomène cette semaine.
C’est avec tristesse que je lisais des lettres de démission de professionnels qui ont dit avoir étudié très longtemps pour obtenir des postes à la santé publique, santé scolaire et santé sexuelle. Elles se sont spécialisées là-dedans
, se désole-t-elle.
Malheureusement, c’est quelque chose de trop anxiogène pour elles de retourner travailler à l’intérieur des murs du centre hospitalier [...]. Elles désirent quitter plutôt que de se faire imposer ça.
Les membres du FIQ-SPSMCQ
se rencontreront mardi en assemblée générale. Le syndicat promet aussi deux actions de contestation au cours de la prochaine semaine, sans toutefois donner plus de détails.À lire aussi :
Le CIUSSS
interpelléDe son côté, le CIUSSS MCQNotre volonté a toujours été et demeure de travailler en collaboration avec notre personnel ainsi qu'avec notre partenaire syndical sur la manière dont sera déployée la mesure modifiant les horaires du personnel infirmier
, explique la chef de service aux communications externes, Geneviève Jauron, par courriel.
Selon Mme Jauron, le nouveau mode de gestion des horaires en vigueur uniquement à Drummondville, pour l'instant, a des effets bénéfiques.
Pour Drummondville, nous pouvons déjà constater que les premiers gains se font sentir avec 96 quarts infirmiers supplémentaires les week-ends pour trois semaines d’application. Un premier pas vers l’objectif qui nous permettra de réduire le temps supplémentaire obligatoire la fin de semaine et de maintenir des soins et services de qualité pour nos usagers.
Avec les informations de Coralie Laplante