•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

L’ingérence chinoise, la « plus lourde menace » pour la sécurité du Canada, selon le SCRS

Un enchaînement de drapeaux du Canada et de la Chine en quinconce.

Selon l'agence de renseignements canadienne, l’ingérence étrangère chinoise constitue «la plus lourde menace stratégique» pour la sécurité du Canada.

Photo : Reuters / Fred Dufour

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) affirme que l’ingérence étrangère que mène la Chine constitue « la plus lourde menace stratégique pour la sécurité nationale du Canada ».

L’agence de renseignement canadienne fait cette déclaration en réponse à une demande de commentaires de Radio-Canada au lendemain de la publication, par le journal The Globe and Mail, d’un article alléguant que le consulat général de Chine à Vancouver se serait immiscé dans les élections municipales de 2022.

Dans sa déclaration, le SCRS affirme qu’il ne peut ni confirmer ni infirmer l’authenticité des informations de l’article du Globe and Mail.

Il dit cependant constater que des organisations parrainées par des États étrangers mènent toujours des activités envahissantes, soutenues et sophistiquées pour s’ingérer dans les affaires des institutions démocratiques du Canada et que ces activités sont de plus en plus fréquentes.

Le SCRS prend très au sérieux toute allégation d’ingérence visant les institutions et les processus démocratiques du Canada dont une organisation étatique étrangère serait à l’origine.

Une citation de Extrait d'une déclaration écrite du SCRS

L'agence affirme que même si le Canada dispose d’un système électoral solide, l’ingérence étrangère peut miner l’intégrité de ses institutions démocratiques. Elle ajoute qu'elle utilise tous les pouvoirs que lui confère la loi pour enquêter sur ces menaces, conseiller le gouvernement et prendre des mesures de réduction de la menace.

Le SCRS précise aussi que la menace n’émane pas de la population chinoise, mais bien du Parti communiste chinois, qui exécute une stratégie visant à faire des gains géopolitiques sur tous les fronts.

Une affirmation inhabituelle pour le SCRS, selon des experts

Selon Roromme Chantal, professeur à l'École des hautes études publiques de l'Université de Moncton et spécialiste de la politique étrangère de la Chine, il s’agit d’une déclaration forte du SCRS, en comparaison avec ce que le gouvernement fédéral – et en particulier le premier ministre Justin Trudeau – a déjà affirmé à ce sujet.

Si, certes, il reconnaît des actions d'ingérence [...], il s'empresse aussi à chaque fois de mentionner que de telles actions n’ont, pour le moment, aucune incidence sur le système électoral canadien ni sur l'issue des élections. Or, à écouter les responsables au sein de la communauté de renseignement, on croit entendre un autre son de cloche, explique-t-il.

Michel Juneau-Katsuya devant un micro, dans un studio.

L’expert en sécurité nationale et ancien chef du bureau Asie-Pacifique au SCRS, Michel Juneau-Katsuya. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Radio-Canada / Olivier Lalande

L’expert en sécurité nationale et ancien chef du bureau Asie-Pacifique au SCRS Michel Juneau-Katsuya ajoute que l’évaluation que fait l’agence canadienne dans sa déclaration est tout à fait appropriée pour représenter ou décrire la menace à laquelle nous sommes confrontés.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que, de loin, l’État chinois et les services de renseignement chinois sont devenus probablement les opposants les plus dangereux [et] les plus efficaces dans ces tentatives d'influencer et s'infiltrer à l'intérieur du processus décisionnel et de gestion de l'État canadien.

Une citation de Michel Juneau-Katsuya, expert en sécurité nationale et ancien chef du bureau Asie-Pacifique au SCRS

Selon lui, c'est la première fois que le SCRS admet de manière aussi claire l'ampleur du danger auquel le Canada fait face en tant qu'État souverain.

Un message qui sonne l'alarme

Les deux experts s’entendent pour dire que le message du SCRS est une alerte lancée au gouvernement fédéral.

Il faudrait que des actions soient envisagées de façon à accroître la vigilance des services de renseignement et de sécurité, la vigilance de la police canadienne, soutient Roromme Chantal.

Si c'était avéré que des diplomates sont impliqués dans des actions au mépris du droit international et des conventions diplomatiques [...], les autorités gouvernementales doivent donner toutes les garanties que ce genre d'actions ne seront pas répétées, ajoute-t-il.

Michel Juneau-Katsuya espère que le rapporteur spécial indépendant nommé cette semaine tirera rapidement ses conclusions pour que le gouvernement puisse adopter une position ferme et agir de manière déterminée.

Plusieurs autres pays font de l'ingérence étrangère au Canada à l'heure actuelle, et il faut être en mesure de contrer ça le plus rapidement possible, parce que notre démocratie est en jeu et il y a des personnes qui souffrent dans diverses communautés à cause de ces ingérences étrangères, précise-t-il.

Vendredi matin, Justin Trudeau a affirmé, lors d’un point de presse en Ontario, que le Canada a un système qui prend les menaces d’ingérence au sérieux. [On a] des experts qui se penchent sur ce système de façon constante pour s’assurer qu’on est en train de bien se protéger. Les Canadiens peuvent et doivent avoir confiance dans nos institutions, a-t-il déclaré.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Colombie-Britanique

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Colombie-Britanique.