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La Turquie donne son feu vert à l’adhésion de la Finlande à l’OTAN

Des représentants des membres de l'OTAN assis à une énorme table sur laquelle le logo de l'organisation est à l'honneur.

La Finlande et sa voisine la Suède ont demandé à adhérer à l'OTAN à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Photo : Getty Images / Mandel Ngan

Agence France-Presse

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné vendredi son feu vert à l'entrée dans l'OTAN de la Finlande, soumettant au Parlement turc la ratification de la demande d'adhésion finlandaise, une décision aussitôt saluée par l'Alliance atlantique.

Nous avons décidé d'entamer le processus d'adhésion de la Finlande à l'OTAN dans notre Parlement, a déclaré M. Erdogan à l'issue d'une rencontre à Ankara avec le président finlandais Sauli Niinistö.

L'annonce du président turc ouvre un peu plus la voie à l'entrée du pays nordique dans l'Alliance, 28 de ses 30 États membres ayant déjà approuvé sa candidature.

La Hongrie doit elle aussi ratifier les demandes d'adhésion finlandaise et suédoise, présentées conjointement l'an dernier à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et qui nécessitent d'être approuvées à l'unanimité.

Le Parlement hongrois se prononcera sur l'adhésion finlandaise le 27 mars, a annoncé vendredi le porte-parole du gouvernement hongrois.

M. Erdogan, qui a reçu vendredi son homologue finlandais, bloquait depuis mai 2022 l'entrée dans l'Alliance atlantique du pays nordique et, plus encore, de son voisin suédois.

Gros plan sur le président Erdogan.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan reproche à la Suède et à la Finlande leur « passivité » face à la présence de « terroristes » kurdes sur leur territoire.

Photo : Reuters / Y VES HERMAN

La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des « terroristes » kurdes réfugiés en Suède, réclamant des extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot.

Mais le chef de l'État turc, qui continue de bloquer la candidature suédoise, a reconnu les mesures concrètes prises par Helsinki ces derniers mois.

J'espère que [la ratification] aura lieu avant les élections, a affirmé M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec son homologue finlandais.

Les élections présidentielles et législatives turques sont prévues le 14 mai, mais le Parlement du pays devrait interrompre ses travaux environ un mois avant le double scrutin.

Nous espérons que le Parlement [turc] aura le temps, a déclaré de son côté le président finlandais, qualifiant le processus de très important pour la Finlande.

La Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou après son affrontement avec l'Union soviétique lors de la Deuxième Guerre mondiale, partage la plus longue frontière européenne (1340 km) avec la Russie, derrière l'Ukraine.

M. Niinistö a toutefois jugé que la candidature de la Finlande n'est pas complète sans celle de la Suède.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, qui a salué l'annonce faite par le président Erdogan, a jugé que la chose la plus importante est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l'OTAN, et non pas qu'elles y adhèrent exactement en même temps.

La Suède devra encore attendre

Des militaires sur un char suédois.

Les forces de la Suède et de la Finlande mènent des exercices militaires aux côtés des troupes de l'OTAN depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Photo : Reuters / Yves Herman

La situation est plus délicate pour la Suède, qui fait toujours face aux objections d'Ankara.

À Stockholm, le gouvernement a déploré vendredi ne pas avoir eu le feu vert de la Turquie à la ratification de son entrée dans l'OTAN, contrairement à son voisin finlandais.

C'est un développement que nous ne voulions pas, mais auquel nous étions préparés, a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, lors d'une conférence de presse.

L'important maintenant pour la Suède est de s'assurer les deux ratifications manquantes de la Turquie et de la Hongrie et de garantir sa sécurité pendant le temps que cela prendra, a-t-il affirmé.

Autre mauvaise nouvelle pour la Suède : le Parlement hongrois a fixé vendredi au 27 mars la ratification de la candidature de la Finlande, mais le cas de la Suède sera tranché plus tard, a affirmé le porte-parole du gouvernement.

Le chef de la diplomatie suédoise a refusé de commenter les informations, déclarant ne pas avoir eu de confirmation de Budapest.

Stockholm estime faire tout ce qui figure dans un carnet d'accord avec la Turquie négocié en juin dernier lors du sommet de Madrid, a précisé M. Billström vendredi.

Nous faisons tout ce qui est inscrit dans ce carnet, nous ne faisons pas moins et nous ne faisons pas plus que ce qu'il y a dedans, a dit le ministre suédois.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui estimé qu'il n'y avait eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste des terroristes, évoquant plus de 120 demandes d'extradition formulées par Ankara.

Le gouvernement suédois répète régulièrement que la justice et non le gouvernement a le dernier mot sur les extraditions en Suède.

Il y aura des réponses qui peuvent être positives et d'autres qui peuvent être négatives du point de vue de la Turquie, et ça sera comme cela, tout simplement, a affirmé M. Billström vendredi.

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