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Zone tampon : la Ville de Rouyn-Noranda est-elle prête pour ce vaste chantier?

Réal Beauchamp, micro sous le nez, et Diane Dallaire, lors d'une entrevue à Radio-Canada.

Réal Beauchamp, conseiller municipal du Vieux-Noranda, et Diane Dallaire., mairesse de Rouyn-Noranda.

Photo : Radio-Canada / Guillaume Renaud

Le conseil municipal de Rouyn-Noranda a appris seulement lundi dernier que plus de 200 ménages du quartier Notre-Dame seront relocalisés. La Ville ne sait toujours pas où ces citoyens seront relogés, ni l’étendue de la tâche qui l’attend dans les prochaines années.

Interpellé à savoir quand la municipalité a appris que la zone tampon allait se concrétiser, le conseiller municipal du quartier, Réal Beauchamp, a répondu que c’était presque une question d’heures.

La mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire, a ensuite rapidement corrigé le conseiller en précisant que c’était plus une question de semaines.

Selon nos informations, le conseil municipal de Rouyn-Noranda a plutôt appris la nouvelle lundi, soit deux jours avant que l’information ne soit révélée par La Presse. La possibilité d’une zone tampon était toutefois connue depuis plusieurs mois.

C’est le gouvernement qui a callé la dernière shot, mais on ne l’aurait pas imposé s’il n’y avait pas eu d’acceptabilité du côté de la Ville de Rouyn-Noranda, ça c’est clair, soutient pour sa part le député de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Daniel Bernard.

La municipalité a pourtant attendu à jeudi, la journée de l’annonce du gouvernement, avant de contacter les résidents qui seront concernés par l’éventuelle relocalisation. Des lettres ont été envoyées afin d’obtenir leurs coordonnées et un appel enregistré de la mairesse a été reçu par certains citoyens.

Nous, notre grand souci, si ça se concrétisait, c’était de bien informer les citoyens. Il y a une nouvelle qui est sortie la veille, mais on ne pouvait pas deviner. C’est pour ça que les lettres ont été envoyées rapidement jeudi matin, pour qu’on puisse bien rassurer les résidents, a mentionné la mairesse Dallaire en marge de la conférence de presse de jeudi.

La municipalité vient d’investir dans le quartier plus de 6,5 millions de dollars pour des travaux de verdissement, de voirie et d’aqueduc.

Photo aérienne du quartier Notre-Dame de Rouyn-Noranda.

Le quartier Notre-Dame de Rouyn-Noranda.

Photo : Radio-Canada

Un vaste chantier à prévoir

Québec a annoncé vouloir relocaliser tous les citoyens concernés dans un échéancier de deux à trois ans, pouvant toutefois s’étirer jusqu’à cinq ans.

Au cours des prochains mois, on va rencontrer tous les intervenants de la construction pour s’assurer qu’ils vont être prêts. C’est notre rôle, à la Chambre de commerce, explique Jean-Claude Loranger, administrateur à la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda, qui estime que la mission n’est pas impossible.

Localement, Rouyn-Noranda, 200 unités de logement, c’est beaucoup, il faut en convenir. Régionalement, il y a des entreprises à Amos, à Val-d’Or, ajoute M. Loranger en précisant que des entreprises de l’extérieur pourraient aussi venir donner un coup de main.

Une photographie de la Fonderie Horne.

La nouvelle autorisation ministérielle de la Fonderie Horne sera dévoilée aujourd'hui à Rouyn-Noranda.

Photo : Radio-Canada / Jean-Marc Belzile

Pour sa part, la directrice générale du Petit Théâtre du Vieux-Noranda, Rosalie Chartier-Lacombe, a des doutes sur la faisabilité du projet, précisant qu’avec la pénurie de main-d’œuvre et les coûts de construction, le projet pourrait être très long à réaliser et coûter beaucoup plus cher que les 58 millions $ annoncés par le gouvernement.

Elle se dit aussi préoccupée pour l’avenir du quartier et des gens qui y demeurent actuellement.

C’est tout ce drame humain qui m’inquiète. C’est sûr que les gens bien-pensants de la santé publique et les gens disent qu’il faut mettre cette zone tampon. Moi, je ne les ai pas vu, les chiffres et les études qui prouvent que c’est moins dommageable pour la santé d’enlever des gens à proximité de l’entreprise plutôt que tout le stress que va générer cette incertitude, raconte Mme Chartier-Lacombe.

Des résidences situées tout près de la Fonderie Horne.

Des résidences situées tout près de la Fonderie Horne.

Photo : Radio-Canada

Des centaines de nouveaux logements sociaux promis

Le député Daniel Bernard affirme quant à lui que son gouvernement annoncera prochainement la construction de 200 à 250 logements sociaux. C’est presque autant que la totalité du parc de l’Office municipal d’habitation, qui est de 332 logements actuellement.

Par ailleurs, plus de 150 personnes attendent déjà une place dans une de ces habitations à loyer modique (HLM).

J’ai dit qu’il ne faut pas prioriser nécessairement ceux de la zone tampon versus ceux dont ça fait quatre ans qu’ils attendent. Donc, j’ai poussé et on parle de faire un plan de 200 à 250, a-t-il souligné en entrevue à l’émission Des matins en or.

« Je veux m'assurer que les gens ne soient pas en difficultés financières pour les 20 prochaines années. »

— Une citation de  Daniel Bernard
Benoit Charette et Daniel Bernard près des locaux de Radio-Canada au centre-ville de Rouyn-Noranda.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, lors de son passage dans la région jeudi, en compagnie du député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Daniel Bernard.

Photo : Radio-Canada / Marc-Olivier Thibault

Des questions et de l'inquiétude

Le coordonnateur au Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue, Christian Milot, se réjouit de cette annonce, mais se demande où seront construits ces logements, et surtout s’ils seront prêts au moment où les gens devront quitter leur appartement.

Certains locataires pourraient aussi ne pas être éligibles à obtenir un logement social, habituellement réservé aux personnes à plus faible revenu.

C’est très très inquiétant parce que la liste d’attente, au niveau des HLM, est de 150 personnes. Donc, demain matin, si on construisait des HLM pour 150 personne,s ils seraient pleins. Et là, on rajoute encore davantage de personnes en situation de besoin de logement, illustre M. Milot en signalant que les logements du quartier Notre-Dame sont les moins chers à Rouyn-Noranda.

Questionnée sur l’endroit où seraient construits ces nouveaux logements, Diane Dallaire soutient que certains secteurs ont déjà été identifiés, sans toutefois donner plus d’informations.

On ne parle pas ici d’un seul quartier. On parle de pouvoir donner aux citoyens des alternatives. Il y a déjà des endroits d’identifiés pour construire des immeubles à logements et des maisons unifamiliales. Le processus est déjà entamé, affirme la mairesse de Rouyn-Noranda.

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