Les constructeurs du Nouveau-Brunswick manquent désespérément de travailleurs

Andrew Nelson, un entrepreneur de Moncton, dit recevoir de nombreux appels au sujet de nouveaux projets, mais il se résigne souvent à en refuser parce qu’il manque de travailleurs.
Photo : Alexandre Silberman/CBC
Les entreprises de construction immobilière au Nouveau-Brunswick connaissent une forte pénurie de main-d'œuvre, comme c’est le cas partout au pays. L’industrie provinciale estime qu’elle a besoin immédiatement de 2000 travailleurs et qu’il lui en faudra 5000 au cours des cinq prochaines années.
Tout cela au moment où la région de Moncton connaît une forte croissance. La valeur des permis de construction dans la ville de Moncton s’élevait à elle seule l’an dernier à 366 millions de dollars. C’était un nouveau record.
Entre-temps, le constructeur immobilier Andrew Nelson dit recevoir de nombreux appels au sujet de nouveaux projets, mais il se résigne souvent à en refuser parce qu’il manque de travailleurs.
M. Nelson explique qu’il demande habituellement à l’interlocuteur de préciser son échéancier. S’il veut que son projet soit entrepris d’ici un an ou deux, cela ne va probablement pas se produire
, affirme le constructeur.
La demande de main-d’oeuvre atteint un sommet, selon la présidente de l’Association de la construction du nord-est de Moncton, Nadine Fullarton.
Il n’y a tout simplement pas assez de gens au Nouveau-Brunswick pour toutes ces offres d’emploi
, dit-elle.
Près d’un tiers des travailleurs de la construction dans la province sont âgés de 55 ans ou plus et comptent prendre leur retraite dans les cinq prochaines années.
Se tourner vers l’immigration
Des constructeurs n’arrivent pas à trouver de la main-d'œuvre localement même en retenant les services de firmes de recrutement.
Andrew Nelson dit compter sur les doigts d’une main le nombre de travailleurs qui ont postulé l’an dernier. Son entreprise, Homestead Bay Contracting, compte une dizaine de travailleurs, mais elle a suffisamment de travail à faire pour en employer plus d’une trentaine.
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C’est difficile et c’est dur. Les clients sont très mécontents
, souligne M. Nelson et il ne peut même pas estimer dans combien de temps il pourrait entreprendre les projets proposés, ajoute-t-il. Il dit manquer aussi d’électriciens et de plombiers.
L’entreprise tente de recruter des travailleurs en Amérique du Sud, en Afrique et en Europe malgré la lenteur et la complexité de l’immigration au Canada. Faire venir un travailleur de la construction au Canada peut prendre plus d’un an.
D’origine ukrainienne, Maksym Bilam est l'un des employés d’Andrew Nelson d’origine étrangère. Il travaillait déjà dans ce domaine en Ukraine lorsqu’il a postulé au Canada il y a environ sept ans. Il dit que le processus était un défi.
Maksym Bilam ajoute qu’il aime travailler au Nouveau-Brunswick, que voir des projets de construction terminés lui procure un sentiment du devoir accompli.
L’industrie de la construction, selon Nadine Fullarton, souhaite que le gouvernement fédéral facilite l’embauche d’étrangers, par exemple par l’entremise du programme de travailleurs étrangers temporaires.
Son association collabore avec le gouvernement provincial pour encourager plus de jeunes à choisir de faire carrière dans ce domaine. Nadine Fullarton souligne qu’il faudrait même pouvoir en recruter dans les écoles secondaires pour répondre aux besoins des Canadiens en matière de construction.
D’après un reportage d’Alexandre Silberman, de CBC